Casser le train-train quotidien

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Pour échapper à la chaleur stagnante, tu passes ton visage par la fenêtre. Tes cheveux nattés frémissent doucement, comme bercés au rythme du balancement du train qui se traîne à flanc de colline, dans les petits chemins sinueux de la "Nariz del Diablo". Notre wagon est presque vide, nous sommes partis en heure creuse pour pouvoir être sûr de partager la contemplation des paysages à deux.

Seul un vieil homme reste immobile à l'avant du dernier wagon, alors que nous trônons à l'arrière. Les bruits métalliques, mécaniques et le grincement des sièges rythment le trajet encore long avant notre destination.

La lumière extérieure détoure la silhouette de ton buste à contre jour dans l'encadrure de la fenêtre qui sert de cadre à ce tableau vivant. Tu me tournes le dos pour mieux profiter du spectacle de la nature. Ta carrure délicate embrassée par le soleil et balayée par le vent me réchauffe plus que le soleil à son zénith. J'admire tes paysages aussi sûrement que tu admires la vue à travers la fenêtre du train. Je te rejoins dans ta contemplation, en posant ma tête sur ton épaule. Je sens la chaleur de ta joue contre la mienne.

Mes doigts cheminent vers ton cou, puis remontent à l'angle de ta mâchoire, où j'appose une petite pression pour que tu te retournes vers moi. Ma main vient caresser ta joue alors que mon visage se rapproche du tien. Tes lèvres viennent se coller aux miennes. Le baiser est doux, mais le désir est fort.

Le train fait des arrêts réguliers, nous laissant quelques instants pour nous dégourdir les jambes, et profiter du vent tiède, sous le soleil ardent de l'Equateur.

Pour ne pas briser notre bulle de solitude partagée, nous ne demandons pas la raison de ces arrêts fréquents. Nous préférons profiter de ces moments hors du temps, pleins de beaux paysages et de fortes températures, loin du stress et des préoccupations quotidiennes.

Mais rapidement, nous sommes rappelés à la réalité par le conducteur qui passe nous dire qu'il y a un problème mécanique et que nous risquons d'être arrêtés un certain temps.

Nous retournons sur la banquette tout au fond du dernier wagon, le vieil homme n'est plus là, il est sorti prendre l'air. Mes yeux joueurs plongent dans les tiens, et y lisent la même malice que moi. Nos corps se rapprochent, tu glisses tes mains derrière mon dos pour me coller à toi. Les miennes viennent se poser derrière ta tête et dans le bas de ton dos. Nous échangeons un baiser, puis un deuxième suivit d'un troisième. Sous cette chaleur, les frictions de peau embrasent facilement nos désirs. Mes lèvres glissent explorer ton cou, tes clavicules sans s'arrêter de descendre. Tu lèves ton haut court et me révèle ta petite poitrine. Je descends jouer avec tes tétons, caresser tes seins, les sentir, les lécher. La machine se réveille lentement entre mes jambes. Ma bouche descend le long de ton ventre alors que ton short disparait: tu connais ma destination. Lancés sur des rails que je connais bien, mes lèvres font un petit détour par tes cuisses, se promènent à gauche, puis droite, le temps que tu les écartes entièrement. Enfin devant ta rose, je viens déposer ma langue sur ton bouton. Je fuis parfois pour déposer un baiser sur ton aine ou sur l'intérieur de ta cuisse avant de revenir bien vite embrasser ta fleur. La vue de ton corps se courbant au rythme de mes coups de langue lancent de plus en plus le moteur ici-bas, bientôt, mes vêtements ne le retiendront plus. Je joue une dernière fois avec ma langue au bon endroit, avant que mon désir ne déborde. Ton odeur et ton goût intime ont fait déborder mon envie de toi, il est temps de passer au programme suivant.

Je lis une étincelle de désir dans ton regard, à la vue de ma colonne dressée, et ça ne me donne que plus envie de toi. Mes yeux voyagent entre ton visage et ta poitrine, alors que mon engin arrive à destination. Je m'insère en toi lentement et la machine s'emballe progressivement. Les vas et viens doux deviennent de plus en plus brutaux. Le rythme s'accélère, la température monte à chaque mouvement, à chaque pression. Je sens ton corps s'enfoncer de plus en plus dans la banquette du train alors qu'au contraire, je me retrouve au fur et à mesure au-dessus de toi. Tes mains agrippent le bas de mon dos et me pressent plus fort contre toi à chaque mouvement. Nos désirs deviennent incontrôlables et alors que nos lèvres tentaient de se retrouver pour se sceller en un long baiser, on entend un bruit de moteur et un lourd grincement métallique. Notre bulle de passion explose, levant le voile de désir qui s'était déposé devant nos yeux.

Surpris dans un premier temps, on comprend vite que le train est sur le point de repartir, et que le vieil homme du premier rang va sûrement revenir. Nos vêtements reviennent couvrir nos corps, et comme si rien ne s'était passé on reprend nos places sur la banquette. Encore transpirants et décoiffés, nous échangeons un dernier baiser pour conclure nos ébats alors que le vieil homme reprend sa place à l'avant de notre wagon.

Les paysages défilent de nouveau, le bruit régulier des rails sous le train nous berce jusqu'à notre destination Alausi.

Voyages LemonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant