chapitre neuf

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Varya a grandi en entendant sans cesse de toujours faire attention aux démons qui se cachaient dans l'ombre de son école. Elle connaissait, évidemment, les créatures qui se promenaient aux alentours, leur soif de sang qui les faisaient jeter un œil à travers les rideaux fermés, attirant les âmes pures des enfants qui jouent dehors.

Sa plus grande peur a toujours été les baubas, des fantômes démoniaques qui se nourrissent d'innocence et de naïveté. Ces monstres, bien que probablement fictionnels, se cachaient dans le château – sous les lits en bois des élèves, dans leurs petites armoires, derrière les escaliers. Ils sortaient seulement la nuit, et prospéraient dans la peur.

Varya n'en avait jamais vu, mais les demoiselles qui s'occupaient des élèves lui racontaient des histoires. Son jeune esprit croyait chaque mot des récits, et pendant longtemps, elle ne ne pouvait pas dormir avant que le coq annonce les premières heures de la journée, la faisait sortir de sous sa couette.

Puis, en grandissant, elle avait de moins en moins peur des fantômes mais commençait à se méfier plutôt des humains. Elle réalisa, finalement, que les baubas n'étaient rien qu'une représentation de la malveillance qui régnait au sein de l'humanité.

Elle termina par se sentir elle-même comme un fantôme plutôt qu'une personne vivante. Elle a toujours eu son corps faiblard et son esprit sain, sa petite carrure la faisant passer inaperçue quand elle était enfant. Dans son enfance, elle manqua de succomber à une pneumonie, toussant toute la nuit sans arrêt jusqu'à ce que le guérisseur du village acceptât de la voir. Même après avoir été soignée, il lui arrivait parfois d'avoir des difficultés à respirer, l'étourdissement devint sa réalité au lien d'un événement indésirable.

Quand ses pouvoirs se développèrent, elle sentit sa force se reconstruire, mais sa présence était déjà au plus bas. Varya était habituée à se cacher, à faire parti de la tapisserie. Elle gardait tout pour elle, parlant rarement aux gens autour d'elle sauf si cela concernait les cours.

De plus, sa prestance était également celle d'un fantôme, avec les épaules affaissées et de longs cheveux noirs emmêlés. Son visage ne reflétait aucune lumière, et ses yeux sombres perçaient les yeux de ses camarades, froid et sans émotion. Sa voix était douce, comme dans un rêve, mélodieuse, et sa peau était d'un gris translucide, affaiblie par le manque de soleil dans son château.

Malgré tout, son état actuel était anormalement faible. Varya laissa ses pieds balancés hors du lit, trop épuisée pour s'allonger comme il faut. Sa tête se posa sur l'un de ses oreillers, les yeux fermés, et elle essaya de respirer lentement, tentant d'atténuer la douleur lancinante dans ses tempes. Pourtant, elle refusa d'aller à l'infirmerie, ne voulant pas être forcée de passer la nuit du diner de Slughorn dans un lit d'hôpital.

Ivy la regarda, inquiète depuis son lit, les sourcils froncés face à la douleur évidente de sa colocataire. Elle se mordit la lèvre, se leva et puis se mit à genoux, regardant sous son lit. La blonde chercha d'une main, ignorant le dégoût qu'elle ressentit quand elle sentit le tapis plein de poussière, et sortit une petite boîte.

Elle marcha jusqu'à Varya qui se tordait de douleur dans sa misère, puis la leva doucement malgré les refus fervents de la fille. Ivy aida son amie à se maintenir contre la tête de lit, puis ouvrit la boîte et prit une fiole de liquide.

« Bois ça, » dit-elle de sa voix mielleuse, « c'est un remède contre la douleur et la maladie, ça devrait t'aider à apaiser la douleur. »

Varya l'attrapa avec force, jetant sa tête en arrière en avalant chaque goutte du liquide. Elle grimaça de dégoût à son goût fort mais sentit immédiatement la douleur disparaitre.

the seven devils [tom riddle]Where stories live. Discover now