chapitre onze

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(NOTE : pour bien vous mettre dans l'ambiance du chapitre, il est recommandé d'écouter le son (lien youtube au-dessus). Le son jouera pendant votre lecture.)

L'obscurité rampait au travers des épaisses branches d'arbres mouillés, rivalisant avec la lueur de la lune. Alors que le vent fouettait les dernières feuilles qui s'accrochaient encore aux branches d'arbre, la pluie tombait du ciel en formant de petites et froides gouttes d'eau. La nuit était impitoyable ; le froid écorchait la peau de Varya quand elle flânait dans la Forêt Interdite, sa baguette en bois sombre dans la main. Sa fougue s'était évaporée après avoir entendu les cris des créatures qui habitaient les lieux, et maintenant, à sa place, il ne se trouvait qu'une jeune fille apeurée.

Minuit sonna dans l'air statique, envoyant des ondes terrifiantes qui résonnèrent à travers les bois abandonnés. Les corbeaux criaient, leurs voix rauques et rouillées, et leurs cous tordus scrutaient les ouvertures, se tournant, pour regarder la jeune élève.

La robe de Varya s'emmêla au vent, et la pluie la faisait se coller à sa peau. Ses cheveux entourèrent son visage de grosses mèches noires, se posant sur ses lèvres à demi ouvertes quand elle claquait des dents. Le froid s'était installé à travers son squelette ; son corps paraissait plus lourd à chaque fois qu'elle tentait de faire un pas. Quand ses yeux onyx surveillèrent les alentours désespérément, son souffle se faisait de plus en plus urgent.

Elle l'entendit comme un murmure au départ, un appel vide de mots. Puis, ça frappa dans sa tête, hurlant, pleurant, suppliant pour qu'elle le suive. Comme si elle était tirée par un fil invisible, elle se dirigea vers la forêt, portant seulement sa chemise de nuit et son manteau.

Elle se rendit soudainement compte qu'elle était pieds nus, et elle recroquevilla ses orteils contre la terre glaciale, ignorant la sensation de morsure que lui procurait le froid. Ses pieds étaient engourdis, et s'ils avaient été coupés, elle n'aurait pas pu le dire.

Ce n'était pas une voix qui l'avait appelé, non, c'était une présence. De plus, elle était odieuse, presque comme si elle se moquait. Varya savait qu'elle n'aurait pas dû succomber à la tentation ; elle avait entendu de nombreuses histoires d'enfants qui se promenaient la nuit et qui n'étaient jamais revenus. Après tout, elle a manqué de faire partie elle-même de ces enfants. Même comme cela, l'appel état fort, magnétique, et plus elle l'ignorait, plus elle avait l'impression de suffoquer. Son esprit était-t-il faible ? Avait-elle relâché sa garde maintenant qu'elle avait changé d'école ?

Elle se tenait au milieu de la forêt, trop loin du château pour que quiconque ne l'entende même si elle criait au point d'en perdre la voix. Et pendant un moment, elle pria pour qu'ils retrouvent au moins son corps.

Varya ne l'avait pas entendu arriver ; elle n'avait pas senti le vent s'agiter face à sa présence, ni entendu les buissons remuer quand la chose se rapprocha d'elle. Elle n'avait pas même entendu quand elle traina ses jambes brisées sur le sol du bois, se faufilant plus près de la jeune fille.

Non, elle sentit seulement un souffle contre son cou.

Elle trembla quand la créature fit glisser ses doigts sur sa joue, si pourris qu'il ne restait plus que les os qu'elle sentit sur sa peau.

« Pourquoi es-tu si loin de chez toi ? » demanda la créature, et Varya se raidit au son de sa voix. Elle était mélodieuse, presque divine, la voix d'une femme charmante, mais quand ça se pencha au-dessus de l'épaule de Varya, elle pouvait voir sa chair ressortir par ses pommettes.

Un regard délirant se plongea dans celui de la sorcière, presque obsessionnel, et le sourire de la créature était psychotique, bien plus étiré que la normale. Peut-être que le fait que la moitié de son visage avait été lacéré, muscles déchirés et ligaments à la vue de tous, permettait d'avoir plus de liberté dans ses mouvements faciaux.

the seven devils [tom riddle]Where stories live. Discover now