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Les joues en feu, je continuais de parler sans discontinuité. Je voyais Loan qui m'observait avec un sourire en coin.
Lorsque je buvais, j'avais tendance à être beaucoup plus joyeuse et ouverte. Mon compagnon de route était de très bonne compagnie. Il savait se montrer appréciable lorsqu'il n'était pas obligé de jouer les gros bras pour son club.

J'avais beau continuer de parler, je n'oubliais pas d'apprécier l'homme face à moi. Je le reluquais sans gêne. Un enchevêtrement de tatouages attirait mon attention sur ses avant-bras dénudés par ses manches relevées. Et j'étais certaine que ceux-ci remontaient le long de ses bras.

Habillé de sa veste des Night Souls et d'un t-shirt blanc qui laissait peu de place à l'imagination pour sa musculature, je me rendis compte que je m'étais interrompu et que je le matais ouvertement depuis quelques minutes.

- Ce que tu admires te plaît visiblement.
- Tu es bien foutu quand même.

Il rit dans sa barbe et m'invita à me lever pour sortir du restaurant. Tel un Gentleman, il régla l'addition.

L'air frais de la nuit me faisait un bien fou. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point il faisait chaud à l'intérieur. Je tournais sur moi-même pour observer les étoiles et profiter du ciel dégagé.

- Allez, princesse, suis-moi.

Je plissais alors les yeux pour tenter de trouver nos motos, procédé totalement inutile au vu de mon taux d'alcoolémie. J'avais beau m'efforcer de chercher, je ne les trouvais pas. La panique me gagna et l'alcool s'évapora en un rien de temps.

- Où sont-elles Loan ?
- Calme-toi, des prospects sont passés récupérer nos bécanes et nous ont laissé le pick-up. Lorsque je t'ai vu boire ce vin avec une facilité déconcertante, j'ai préféré miser sur la sécurité.
- Tu es en train de m'avouer que TU as décidé, qu'une personne qui m'est totalement inconnue, a conduit MA moto.
- Exactement ! dit-il en m'entrainant vers le véhicule sans me laisser le choix.
- Et où allons-nous?!

Pour seule réponse, Loan me plaqua contre le véhicule tout-terrain. Il se rapprocha de moi tout en me maintenant par le bras. Son visage disparut dans mon cou. Son toucher était léger et doux sur moi.

- J'ai tellement envie de toi.

Je sentis son souffle dans mon cou. Désinhibée par l'alcool, je me rapprochais imperceptiblement de lui oubliant nos mondes trop différents pour se confondre. Son souffle continua son chemin. Sans jamais me toucher, il déclenchait en moi, un désir brûlant. Appréciant trop ce semi-contact, je basculai la tête en arrière pour lui faciliter l'accès. Ses mains arpentaient mes courbes. Ses doigts glissaient sur moi à travers le tissu, sans jamais me toucher. L'attente prit un délicieux goût de miel. La peur de se faire surprendre en pleine rue augmenta mon rythme cardiaque et son membre dur, emprisonné me promettait mille et une manière de me faire atteindre le septième ciel. Un gémissement m'échappa et s'évanouit dans le silence de la nuit.
Ses mains touchaient enfin l'épiderme de ma peau. De longs et délicieux frissons déclenchaient en moi un fourmillement dans mon bas-ventre. Le temps me paraissait suspendu. Ses mains sur ma nuque, ses lèvres qui frôlaient ma gorge et son désir qui ne faisait qu'enflammer le mien. Protéger dans cette étreinte des plus délicieuses.

- Tu n'imagines pas tout ce que je rêve de te faire.

Si seulement. Ma frustration atteignait son paroxysme. Je glissai mes mains sous sa veste et son t-shirt. Ses muscles se contractèrent sous mes caresses.

Profitant du moment présent si apaisant, nous furent brutalement arrêtés par la sonnerie de son téléphone. Je le sentis grogner contre ma peau. Une sensation qui ne faisait qu'exacerber mon envie débordante.

Son visage s'éloigna pour répondre à son interlocuteur. Il décrocha, mais ne parle pas. Seuls des grognements répondaient à son interlocuteur pour finir par répondre par l'affirmative avant de raccrocher.

Je redescendis soudainement sur terre, tout en me rendant compte de ce que nous avions entamé en pleine rue. La gêne s'emparait de moi. Ne sachant pas quoi dire et ce qu'il va faire, j'attendis qu'il prononce les premiers mots.

- Je suis désolé, je dois partir au club. Une urgence, me dit-il en tentant de se justifier. Un prospect passe me prendre. Prends le pick-up, l'un d'entre eux viendra récupérer le véhicule et te ramener ta bécane.

Je le regardais m'abandonner sur ce parking après une telle promesse entre nos deux corps. Il revint rapidement sur ses pas, ses mains s'emparant de mon visage.

- Je n'en ai pas fini avec toi, dit-il à quelques centimètres de mes lèvres.

Il m'abandonna ensuite définitivement pour la soirée.
Lorsque je pénétrais dans mon appartement, je ne m'étais toujours pas remis de mes émotions. Le souvenir de la sensation de son souffle et de ses doigts n'éteignit pas le feu ardent qui brûlait dans mon bas-ventre.


The Night SoulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant