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Le président de Night Souls m'invitait à dîner pour me remercier d'avoir sortie deux de ses hommes, mais aussi pour qu'on puisse parler.

Le serveur prit rapidement nos commandes et nous servit deux verres de vin pour attendre nos plats.

- Je vous imaginais plutôt bière que vin.
- Je sais aussi être un homme raffiné malgré l'image que je véhicule.
- C'est ce que je vois.
- Je tenais à vous remercier pour aujourd'hui.

Cela n'était pas utile, après tout, j'étais payée pour cela. Chose que je n'hésitais pas à lui faire remarquer.

Nous passions l'heure suivante dans une ambiance décontractée, mais j'attendais toujours de connaître la raison de ce dîner.

- Warren, je dois avouer que votre présence est très agréable, mais dites-moi pourquoi nous sommes ici ?
- Vous êtes très perspicace Alexie.
Je souhaite savoir si vous vous plaisez parmi nous ?
- Je me plais parmi vous, je dois l'avouer. Le problème, voyez-vous, c'est que je sais que vous vous retenez en ma présence et je le comprends. Une étrangère dans l'antre du loup, et qui sert la loi en plus de ça. J'entends vos hommes parler, se plaindre des derniers changements. Et notamment de la disparition de la gente féminine à leurs côtés. Comme vous avez pu le constater, je ne suis vraiment présente qu'entre 14 h et 18 h. Je respecterai ces horaires et resterai dans le bureau. Tout ce qui pourra se dérouler restera au QG. Je ne veux pas m'attirer les foudres de vos hommes donc laissez-les vivre.

Notre dîner se termina rapidement. Warren m'avait assuré avoir pris en compte ce que je lui avais dit.

En arrivant chez moi, je me changeais rapidement et je décidais de me servir un verre pour finir cette soirée. J'avais trouvé une bouteille de vin à terminer. Le verre à la main, j'observais les lumières de la vie se reflétant dans les eaux de la rivière. Absorbée par le paysage, je sursautai lorsqu'un coup fut porté à ma porte.

Mon angoisse monta d'un cran. Personne ne connaissait mon adresse actuellement. Par mesure de sécurité, j'attrapai mon pistolet rangé dans un tiroir. Je n'étais jamais rassuré surtout que seul mon employeur détenait mon adresse.

Un nouveau coup retentit m'obligeant à m'approcher de la porte d'entrée.

- Qui est-ce ?
- C'est moi beauté. Ouvre-moi.

Je me détendis après avoir reconnu la voix rauque Loan à travers la porte.
J'ouvris la porte pour le découvrir derrière celle-ci.

- Que fais-tu là ? Comment as-tu eu mon adresse ?
- Tu es tendue, dis-moi. Je te rappelle que nous avons fait des recherches sur toi.

J'émis un grognement de mécontentement. Quelques secondes s'écoulèrent avant que je ne l'invite à entrer. Il repéra immédiatement mon arme.

- Tu comptais faire quoi avec cela ? dit-il en désignant l'arme.
- J'envoie des gens en prison. Il me faut un minimum de protection. Et personne n'a mon adresse, dis-je un peu plus durement.

Il m'observait ranger mon arme tout en restant dans l'entrée. En le regardant, je constatais qu'il occupait tout l'espace. Il avait une carrure assez impressionnante. Je me répétais à nouveau en lui demandant la raison de sa venue chez moi.

- Tu sais tirer ? me demanda-t-il tout en éludant ma question.

- Pas tant que ça. Ce n'est pas dans la culture française les armes à feu, répondis-je gênée. Mais je pense que face à quelqu'un ce n'est pas compliqué de tirer dans le tas.

Il se mit à rigoler en rejetant la tête en arrière. J'aperçus rapidement quelques lignes de tatouage lorsque son t-shirt remonta sous les soubresauts de son torse.

- Il va falloir y remédier. Tu risques de te blesser avant d'avoir pu te défendre.

Une nouvelle fois, je grognais de mécontentement. J'avais l'impression de recevoir une leçon de bonne tenue. Pendant ma réflexion, Loan se mit à naviguer dans mon appartement en regardant chaque coin et chaque objet disposés ici et là.

Il passa derrière moi pour continuer son exploration.

- Cet appartement te ressemble. Il est simple mais confortable. Autant que tu dois l'être dans ton shorty.

Je me tendis en me rendant compte de ma tenue. Je m'étais changé dans une tenue confortable qui se déclinait en un short et débardeur. Je rougis soudain en comprenant qu'il avait délaissé ma décoration pour mon corps. Je pouvais deviner son sourire malgré le fait que je me trouvais dos à lui.

Un frisson parcourrait ma peau lorsque je sentis ses doigts effleurer mon bras.

- Pour répondre à ta question, je suis venue pour terminer notre dernière conversation.

Ses doigts remontaient pour glisser sur mon épaule.

- Tu sais de quoi j'ai envie depuis un moment, maintenant ?

Je ne pouvais pas répondre à sa question, car j'étais trop concentré par ses doigts qui redescendaient le long de ma colonne.

- Depuis un mois, je t'observe naviguer parmi nous. Tous mes frères se retournent sur ton passage, m'expliqua-t-il lorsque sa main se faufilait dans mes cheveux.

Un sentiment d'apaisement provoqua un nouveau frisson. Toujours derrière moi, il passa son autre main sous mon débardeur sur mon ventre.

- Mais malheureusement, tu es "hors limite". Personne ne peut te toucher, continua-t-il en me retournant face à lui, une main sur ma hanche et l'autre toujours glissée dans mes cheveux.

Je sentais la chaleur de son corps grâce à notre proximité. Ses lèvres se baladaient une nouvelle fois dans mon cou. Il déposait plusieurs baisers, tout en maintenant notre étreinte.

J'étais sensible à ses paroles et à ses gestes. Je l'avais moi-même observé évoluer parmi ses hommes. Il était respecté de tous et n'abusait pas de sa position comme certains.

Lorsque sa bouche atteignit ma mâchoire, un gémissement m'échappa. Je sentis son sourire se dessiner sous sa peau. Je savais très bien qu'il attendait un geste de ma part pour continuer son exploration. Il s'agissait de sa manière de me demander mon accord. Il y avait tant de raisons m'obligeant à rompre notre étreinte. Il était mon client, nous allions travailler à nouveau ensemble. Comment notre relation èvoluerait-elle ? Et y aurait-il une relation ? Les nombreuses filles qui fréquentaient les bikers ne se gêneraient pas pour profiter de son corps. Une nouvelle fois, mes pensées déferlaient tel un fléau. Tout ce que je souhaitais, c'était de profiter de l'instant présent.

Je ne savais pas depuis combien de temps, il me caressait et me touchait, mais il continuait dans l'attente de mon assentiment. Décidant de faire confiance à mon instinct, je plaçais la main sur sa nuque pour me rapprocher de lui jusqu'à ce que nos corps se confondent l'un à l'autre. Je déposais mes lèvres contre les siennes, mais rien ne se passa pendant une seconde. Une seconde d'hésitation ou de surprise, Loan comprit mon intention et approfondit notre baiser.

The Night SoulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant