Maudite poussière

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Il s’était repassé la scène de la sortie du trou des centaines de fois, peut être même des milliers de fois mais rien ne se passât comme il l’avait imaginé.

L’arme à la main il attrapa son sac à dos préparé pour sa survie à l’extérieur, il l’avait fait et refait des centaines de fois, tellement de fois qu’il ne se souvenait plus ce qu’il y avait exactement dedans mais il ne pouvait pas rester une seconde de plus ici.

Il enfilât le sac, et sautât dans ses rangers. Il fit un détour par la zone de dire pour prendre son arbalète et ses carreaux avec laquelle il avait appris toutes ces années à tirer, plus que pour un raison logique il ne voulait pas s’en séparer. C’était après tout son seul ami depuis 5 ans…

Il avait rêvé des nuits durant ouvrir ce fameux sas de protection, la seule barrière le séparant de l’extérieur. Il attendait ce moment depuis tellement longtemps qu’il tremblait comme une feuille en tournant la manivelle et poussant la lourde trappe.

Il n’eut même pas besoin de sortir du garage du vieux pour retrouver l’extérieur, la maison posée sur le bunker avait été rasée depuis un sacré moment visiblement.

Dans le même temps il inspira un grand coup pour emplir ses poumons d’air frais, la chose qu’il désirait le plus au monde maintenant qu’il était libre.

Mais cet air n’était pas frais du tout, il était acre poussiéreux, cet air lui brulait la gorge. Il se frayât un chemin en dehors des décombres et ce qu’il vit lui glaçât le sang.

Une zone de guerre ravagée sur des dizaines de kilomètres à la ronde, comme si la terre était morte…

Victor mis plusieurs minutes à fixer agar, le spectacle de désolation qui s’étendais à perte de vue sous ses yeux. Ce qui était à l’époque des grands champs fertiles était maintenant des étendues de désolations, déchiqueté comme si la terre elle-même avait fait une crise d’épilepsie et grise de poussière. Des obus d’aciers répartis aléatoirement dans ce spectacle de ruines, parfois intact, parfois partiellement déchiquetés ont permis à Victor de réaliser ce qu’il était arrivé, un bombardement, un tapis de bombe qui a tout détruit sans distinctions les bâtiments, les gens, la terre tout …

C’était donc pour cela qu’il y avait un silence radio depuis maintenant 2 ans, le trou étant tellement profondément enfouis dans le sol que cet épisode d’annihilation n’as même pas été perçu par Victor, pas plus que les bombes explosant régulièrement dans la zone depuis le début de son isolement.

Son plan initial de retrouver des survivants venait de tomber à l’eau, le dernier être vivant à fouler cette partie du monde avant lui devait être mort depuis plus de 2 ans. Il devait trouver un point en hauteur pour voir aussi loin que possible afin de déterminer une direction dans laquelle partir, une fois ce point repéré il se mit en route.

Il ne devait pas y avoir plus de 3km entre son point de départ et le plus haut sommet des environs, une ancienne colline très probablement qui avait maintenant perdu au moins la moitié de sa hauteur d’antan. L’ascension avait été particulièrement désagréable à cause de la poussière en suspension dans l’air, il était exténué en arrivant en haut comme s’il avait marché des heures entières. Le spectacle au sommet de la colline fut encore plus effroyable que celui auquel il ne s’attendait. Des ruines et la mort aussi loin que l’horizon pouvait pointer, la forêt de Sénart par laquelle il avait fui pour rejoindre le trou n’était plus, ce n’était maintenant plus qu’un vulgaire tas de bois déchiqueté.

Le seul élément rassurant dans son champ de vision était la seine, qui passait au loin et Victor décidât de rejoindre le fleuve.

Dans un environnement hostile, les seules zones habitables étaient près de l’eau, et la plupart de êtres vivants avaient naturellement tendance, lorsqu’ils étaient acculés à rejoindre les points d’eau ne serait-ce que pour pouvoir boire. Le courant assez fort du fleuve pouvait aussi permettre à Victor de quitter ce no man ‘s land dans lequel quoi qu’il arrive il ne survivrait pas longtemps.

Le voyage jusqu’à la Seine fut un calvaire, pendant un moment Victor regretta même d’être sortis du trou, quitte à mourir autant se mettre un plomb dans le crane et ne pas voir la mort arriver, alors qu’il était en train de mourir petit à petit asphyxié par l’atmosphère chargée en poussière de ce qui fut jadis une des régions agricole les plus prospères de la France.

La vision de l’eau fut pour Victor une délivrance, il ne se posât même pas de question et se jeta à l’eau immédiatement après avoir laissé son paquetage sur le bord. L’eau était fraiche, il se senti d’un coup revivre et après avoir repris ses esprit il rejoints le rivage pour manger un morceau de ration qu’il avait amené avec lui. Pour échapper à une mort certaine, il devait partir le plus loin possible d’ici, et la manière d’y parvenir le plus rapidement possible lui apparut logiquement en se creusant la tête en repensant au manuel de survie du vieux.

« Le moyen de transport le plus fiable du monde, est la marche à pieds, c’est aussi malheureusement un des plus lents »

« Pour survivre en milieux hostile il faut utiliser absolument tout ce que la nature peut nous proposer »

La solution s’imposa naturellement à lui. La seine comme à son habitude et c’est bien la seule chose qui n’avait pas changée depuis son isolement était un fleuve avec un courant très fort, si maintenant elle charriait plus de gravats que de péniche, c’était indiscutablement le moyen le plus rapide de partir d’ici.

Il chercha et sortit de son sac une sorte de canette en aluminium. Il la percuta d’un coup et jeta la canette par terre. Elle se mit à gonfler et explosa sous la pression, au bout de quelque secondes cette carcasse de canette devint un mini canot de sauvetage pour une personne, avec tout juste assez de places pour loger Victor et son sac.

 Il jeta son canot sur la seine et grimpât à son bord avec son sac à d’eau et se laissât dériver avec le courant, direction Paris.

Je crois qu'il fera chaud demainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant