Un petit probleme

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Mourir abattu comme un lapin, ou avec le cerveau en bouillie n’enchantait guère Victor qui réfléchissait depuis plusieurs jours à un moyen de ce sortir de ce mauvais pas.

Un début de solution se dessinât dans un esprit une nuit où, il fut réveillé par des cris atroces  en provenance de l’autre côté de la vieille bâtisse. Des cris suivirent immédiatement par des bruits de pas lourd et frénétique à travers la maison. Quand il posât la question au  maton le lendemain, celui-ci lui expliquât que c’était un des symptômes de la maladie de son fils.

Parfois pendant la nuit il fait des crises de tétanie très violente, et la seule manière de calmer l’enfant était la voie de son père. Il lui racontât qu’il avait bien essayé de dormir avec son fils pour être plus près de lui en cas de crise, mais le bruit des machines auquel il était relié l’empêchait de dormir, et à la longue de s’occuper convenablement de son fils.

Avec toutes ces infos Victor élaborât un plan pour se faire la malle avant son départ en mission, il avait réussi avec le temps à subtiliser de quoi crocheter la serrure de la chambre. Il allait depuis toutes les nuits se cacher dans la chambre de l’enfant malade en passant dans la cuisine prendre un couteau. Il avait prévu que dans la précipitation le vieux ne penserait peut être pas à descendre avec la télécommande qui lui ferait fumer le cerveau. Quand il franchirait la porte il lui trancherait purement et simplement la gorge, et il serait à nouveau libre.

Il faisait le même rituel depuis maintenant 10 nuits. Le crochetage de la chambre, le couteau la planque dans la chambre du fils. Il devenait de plus en plus compliqué de justifier un peu de repos avant de partir réaliser sa mission, il était depuis plusieurs jours complètement remis sur pieds.

La 13eme nuit, c’est pendant sa 13eme nuit de planque que l’irréparable arrivât. Victor venais juste de se cacher derrière la porte quand le petit se mis à hurler d’une manière démoniaque, un hurlement qui lui glaçât le sang, il ne fut pas loin de perdre tous ces moyens à ce moment-là.

Il se ressaisît en entendant la clef tourner dans la serrure de la chambre du petit. Le vieux tournât la poignée, poussa la porte et alluma la lumière.

A cet instant, à la vitesse de l’éclair Victor se jeta sur lui et lui tranchât la gorge net, une giclée de plusieurs mètres de sang éclaboussât la chambre et le petit et le vieux tombât raide mort sur le sol, les giclées de sang se faisant de plus en plus faible à mesure que son cœur s’arrêtait de battre.

Sans réfléchir Victor se précipitât sur la dépouille du vieux pour lui faire les poches et trouver la précieuse télécommande qui n’était pas avec lui.

Il montât immédiatement dans sa chambre et la retournât complétement. Quand il trouva la télécommande il la trouva étrangement légère pour un appareil électronique, comme s’elle était vide.

Victor se décidât à l’ouvrir, et quelle fut sa stupeur quand il remarqua que le petit boitier noir était désespérément vide, rien c’était une fausse télécommande et le vieux ne lui avait jamais glissé d’explosif dans le cerveau.

C’était juste un vieux désespéré qui voulait sauver son fils, il avait tenté un coup de poker en le menaçant de lui faire sauter le cerveau pour le contraindre à faire ce qu’il voulait. Il avait malheureusement provoqué l’inverse et en était mort, son fils allant bientôt le rejoindre.

Le petit s’exclama Victor, il n’avait jamais voulu lui faire du mal mais par la force des choses il lui avait retiré sa dernière chance de survivre dans ce monde de merde, son père.

Il se précipitât dans la chambre et le trouva, toujours dans la même position mais réveillé, il pouvait même voir la haine dans ses yeux. Il avait manifestement assisté à l’exécution de son père et s’il en avait eu la force il se serait levé de son lit d’hôpital pour essayer de l’étrangler.

Victor était maintenant dans une situation inextricable, il était physiquement libre mais son esprit était hanté par le petit.

Que faire ? S’il ne fait rien il va mourir de ne pas avoir de médicaments, d’un autre coté il ne se laissera très probablement jamais soigner par le monstre qui a tué son père. Comme le petit avance à grand pas vers une mort certaine, le mieux serait peut-être de mettre fin à ses jours maintenant, il rejoindrait son père dans un monde meilleur que celui dans lequel il avait grandi…

Il lui fallut plusieurs heures à tourner en rond pour se convaincre que c’était la meilleure solution et qu’il serait délivré de ce monde monstrueux en même temps que cette maladie atroce.

Rassemblant tout ce qui lui restait de courage il s’approcha du lit du petit et posa sa main contre sa poitrine, il n’avait qu’a appuyer fortement sur son thorax et s’en serait terminé du petit en moins de 2 minutes.

Mais il ne pouvait pas, son corps l’en empêchait, il était viscéralement incapable de tuer ce petit. L’énergie du désespoir lui avait donné la force de buter le vieux pour sauver sa triste existence, mais il ne pouvait même pas toucher ce petit.

Il se concentrât et essayât à nouveau d’appuyer ses puissantes mains sur le thorax du petit, mais les larmes lui montaient aux yeux et il se mit à vomir le contenu de son estomac sur le sol de la chambre, déjà maculée de sang.

La suite il ne s’en souvenait que par de petites bribes, il s’était levé avais attrapé un petit pistolet et s’était enfuis de cette grande maison qui fut sa prison pendant quelques semaines. Il s’était ensuite mis à courir tout droit sans s’arrêter.

Il se réveilla le lendemain, avec un mal de crane très violent au milieu d’une forêt. Le temps de se remettre de ses esprits et de chercher dans sa mémoire les récents évènements il fut traversé d’un frisson en repensant à l’enfant qu’il avait laissé seul avec le corps de son père en proie à une mort certaine.

Je crois qu'il fera chaud demainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant