Un coupable idéal

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Le sang de Victor se glaçât instantanément, tout se passait beaucoup trop vite pour son cerveau endoloris par son épisode de folie. Il s'allongea sur le sol les mains en évidence, sans dire un mot. Le lieutenant lui passa les menottes et à ce moment-là c'est toute l'équipe d'intervention qui sortit de la pénombre, il en compta au moins dix quand on lui plaça un sac sur la tête.


Le voyage sembla durer des heures, avec des passages à pieds séparés par un grand trajet dans un véhicule. Quand on lui enleva le sac, la pièce était tellement sombre qu'il ne fut même pas éblouis sa première vision le remplit d'effroi. Une pièce toute grise, bétonnée comme le trou avec un petit lit et des toilettes immondes. Ce n'est qu'en entendant une grille claquer derrière lui qu'il se tourna sur lui-même pour réaliser qu'il était dans une cellule, une minuscule cellule.


Il n'eut pas le temps de reprendre ses esprit quand il entendit au loin des bruits de pas. Des bruits de pas qui s'approchaient sans aucuns doutes. Le lieutenant SCHWARTZ apparu, le regard aussi froid que pendant son interpellation. Victor n'eut pas le temps de placer un seul mot qu'il lui coupa la parole.

-Vous êtes étranger à l'enclave, vous n'avez donc pas le droit à un avocat. Votre procès aura lieu dans 7 jours et votre première séance d'interrogatoire aura lieu demain.


A peine sa phrase terminée, le soldat fit demi-tour et se dirigea vers la sortie, les appels désespérés de Victor pour essayer d'avoir des explications furent vains et il claqua la porte. Victor était à nouveau seul.

C'était la première fois depuis sa sortie du trou que Victor était contraint de dormir dans une pièce sombre, sans fenêtres. Il se sentait enfermé, oppressé et semblait même par moment incapable de respirer. Il était incapable de dire si des heures ou des jours avaient passés depuis le passage du lieutenant mais il était déjà épuisé nerveusement quand les interrogateurs arrivèrent. Ils ne prirent même pas la peine de lui cacher le visage pour l'amener jusqu'à une petite salle capitonnée dans le sous-sol du bâtiment.

La salle était d'un blanc immaculé du sol au plafond complétement vide excepté une petite table en bois et deux chaises. Sur une de ces chaises était assis un homme à l'air grave et aux traits usés. Une fois à l'intérieur on lui enleva ses menottes et la porte se referma derrière lui.


L'homme qui se trouvait en face de lui l'invitât à venir s'assoir, et engagea la conversation. Il avait la voie beaucoup plus agréable et douce que son apparence laissait l'imaginer ce qui rassura Victor.


-Je me présente, John Lopez responsable de la sécurité intérieure de l'enclave, je suppose que vous savez pourquoi vous êtes ici ?


-Je suis ici parce que j'ai tué un homme, mais je vais tout vous expliquer, sanglota Victor


-Je vous arrête tout de suite. Nous avons effectivement été appelés pour un meurtre, mais ce que vous avez fait m'importe peu. Nous avons eu récemment une série d'attentat contre le palais présidentiel. D'après nos indics ces attentats ont été perpétrés par les dissidents de l'enclave. Mais encore une fois nous n'avons pas réussi à en capturer un, et comme vous vous en doutez il nous faut un coupable pour calmer la population. Vous êtes étranger, vous ferez l'affaire il ne nous reste plus que 7 jours pour vous faire avouer vos crimes. Vous serez ensuite jugé coupable et exécuté. La population sera soulagée et tout rentrera dans l'ordre.


-Si je suis désigné coupable avant même mon jugement pourquoi vouloir me faire avouer à tout prix ?


-Nous avons besoin d'un procès médiatique, rapide et efficace. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de condamner un innocent il nous faut donc vos aveux.


-je ne suis pas un terroriste, je n'avouerais rien.


Les sept jours qui suivirent furent, pour lui les pires de toute sa vie, une douleur pire que tout, pire que 20 ans enfermé dans le trou, pire que la mort.





Je crois qu'il fera chaud demainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant