un nouveau départ

Chapitre 10

-          Comme on se retrouve...tu m'as manqué tu sais. Frissonnant d'effroi face à ce timbre de voix qui ne me rappelle rien de bon, je reculais légèrement. Tu sais, un jour tu devra sortir de cet ascenseur. Ne l'écoutant déjà plus, je fixais Jenny dans l'espoir de trouver du réconfort mais cette dernière était totalement obnubilée par l'homme au sourire carnassier. Tu veux peut-être que je vienne te chercher ? Je te promets d'être doux. Face à son sourire de psychopathe je ne pouvais qu'éprouvé du dégoût. Quel malade ce type, d'abord il me menace et maintenant il me fait la causette. Face à ma mine écœurée, son sourire s'évanouit. Bon fini de jouer, dépêche-toi de sortir avant que le boss ne vienne de lui-même.

-          Putain, mais ferme ta gueulé Chad. Tu ne vois pas que c'est toi et ta face d'abrutis qui leurs font peur. Le second molosse, qui n'avait encore montré aucun signe de vie jusque-là, venait clairement d'engueuler son compère. Moi qui le pensais réservé, je m'étais totalement trompé. Tout d'eux avaient l'air d'avoir un sacré caractère.

-          Tu parles sûrement de ma beauté animale. Si tu aimes à ce point mon visage, je t'autorise à te le faire tatouer.

-          Non. Ah, tu me répugnes. Il accompagna ces paroles d'une moue dégoûté. Tu t'es vu sérieux, même ma grand-mère à plus de style. Quoique, dans le style Shrek tu dépasse toutes mes espérances.

-          Brent ! Chad ! Putain vous êtes relou sérieux. Incapable de vous tenir. L'homme qui venait de les interpeler se plaça derrière eux et leurs asséna une claque sur la tête. Il se tourna vers nous et me fixa. Jenny se recula poussant un petit cri. J'haussai un sourcil et elle me montra de son doigt, son œil gauche. Toujours en pleine confusion, elle me fit un signe de tête vers le nouvel arrivant et c'est là que je compris. L'homme n'avait qu'un œil, l'autre était caché sous une capsule noire sous laquelle on pouvait voir une longue balafre se dessiner à chaque extrémité. C'est sans doute un accident, j'ai lu dans un article que beaucoup de personne avait ce faisait ce type de blessure sur leur lieu de travail.

Il sourit, sûrement plus amusé que blessé par ma petite observation. Bon nombre de personnes devaient le regarder avec peur, crainte ou dégoût. Pour autant, une lueur d'étonnement traversa son unique pupille lorsqu'au lieu d'adopter la même posture de défense que Jenny, je lui rendis son sourire. Pour moi, même avec un œil en moins, il reste un homme et chaque être a le droit de se sentir respecté et non pas juger. Le jugement est le pire travers de la société. Même le plus sain des sain a déjà jugé ces semblables. Tout le monde juge, critique et blesse mais là où certains en tire une leçon et change, d'autre continu dans le but de s'écarter de leur propre misère. La vie en société n'est pas pour moi car je déteste croire ces personnes dont le seul objectif est d'avoir une meilleure vie que son voisin.

Brent, si je ne me trompe pas, se tourne vers nous.
-          Venez, le boss est pressé. Puis il part vers le premier couloir.

Je secouais la tête amusée, j'avais réussi à me détendre en entendant ces deux molosses se crier dessus. Réalisant que nous n'avions toujours pas changé de position, je fis un signe à Jenny l'invitant à sortir de cette boîte métallique.  La réceptionniste, qui depuis que les portes s'était ouverte se contenta de sourire aux deux hommes, avait appuyé sur le bouton permettant aux portes de rester ouverte. Accompagné de l'assistante de mon amie, nous empruntions le même chemin que le molosse numéro un. En jetant un regard par-dessus mon épaule, je vis la réceptionniste me faire un signe de main.  Je reportais mon regard vers le dénommé Chad qui semblait répondre à un message sur son téléphone. J'en profitait pour observer son profil et en vue des cicatrices qui recouvrent sa joue, je su qu'il en avait vécu des expériences dont certaines l'avaient marqué à vie. J'eus un sentiment de compassion pour cet homme pour qui la vie n'avait pas dû être facile.