Tome 4 - En vol avec Ginny

Chapitre 20 : Le secret de Gwenog

Chapitre 20 : Le secret de Gwenog

Sans prendre le temps de réfléchir davantage, elle se précipita vers la salle de réunion, sa baguette tendue devant elle. Arrivée en face de la porte, elle tendit l'oreille et, n'entendant pas de bruit, elle poussa la porte, inquiète.

Jordanna était à terre, visiblement stupéfixée et Harry sortait tranquillement des fioles de ses poches, les alignant sur la table. Étonnée par cette image, Ginny tourna la tête et vit Gwenog, assise sur une chaise, se tenant la tête entre les mains, l'air choqué.

« Mais qu'est-ce qu'il se passe ici ? s'écria Ginny. Pourquoi Jordanna est à terre ? »

Harry ouvrit la bouche pour répondre mais ce fut Gwenog qui réagit la première, tapant du poing sur la table.

« Elle a essayé de m'attaquer ! s'écria Gwenog. Si Potter ne l'avait pas stupéfixée à temps...

— Jordanna ? répéta Ginny avec incompréhension. C'est elle qui...

— Ce n'est pas Jordanna, intervint calmement Harry. Elle et Robards m'ont toujours donné des consignes très claires. Ne jamais séparer une joueuse du reste de l'équipe peu importe les raisons ! Alors quand elle m'a dit de laisser Gwenog seule, j'ai tout de suite compris que ce n'était pas elle. Quelqu'un a dû prendre son apparence avec du Polynectar.

— Évidemment, grogna Gwenog. Jordanna ne m'aurait jamais attaquée, je la connais depuis des années. Vous allez voir, je suis certaine que c'est un homme frustré qui a pris sa place. Oui, certainement un petit jaloux qui n'a aucun talent et qui...

— On verra, fit Harry en se baissant pour récupérer la baguette de Jordanna au sol avant d'examiner les fioles de potions qu'il avait disposées sur la table. Alors... c'est laquelle déjà... ah, je crois que...

— Vous n'avez pas l'air de savoir ce que vous fichez, grommela Gwenog en regardant Harry examiner deux fioles au premier abord identiques d'un air songeur.

— Je sais très bien ce que je fais, s'agaça Harry en débouchant une des fioles. Ça, c'est un antidote au Polynectar, si quelqu'un a pris son apparence, le Polynectar se dissipera plus rapidement, c'est mieux que d'attendre une heure... »

Il glissa une partie du contenu de la fiole entre les lèvres de Jordanna avant de s'arrêter, de se relever précipitamment et d'attraper l'autre fiole qu'il avait examinée.

« Je... ce n'était pas la bonne, marmonna Harry. C'est celle-ci, je crois...

— Et qu'est-ce que vous lui avez fait boire ? se scandalisa Gwenog en se levant pour s'approcher d'eux. Vous l'avez empoisonné ?

— Ce n'est rien, grommela Harry. C'était un antidote aux philtres d'amour, ça arrive à tout le monde de se tromper... et ça ne fait de mal à personne de boire ça, c'est même... c'est très bien... »

Une fois l'antidote au Polynectar administré, Harry rangea ses fioles dans sa poche en marmonnant pour lui-même qu'il ferait mieux de commencer à étiqueter son matériel.

« Regardez ! s'exclama Ginny. Elle commence à changer d'apparence ! »

Les cheveux bruns de Jordanna s'éclaircirent et prirent une teinte blond cuivré. Ses jambes se raccourcirent et s'épaissirent. Ses quelques rides d'expression s'estompèrent et son visage s'arrondit légèrement. C'était une femme qui devait avoir près de trente ans. Gwenog serra le bras de Ginny et étouffa une exclamation d'horreur. Ginny regarda sa capitaine et vit une expression qu'elle n'avait jamais vue sur son visage. La peur.

« Qui est-ce, Gwenog ? demanda Ginny qui ne reconnaissait absolument pas la femme allongée sur le sol.

— C'est impossible... gémit Gwenog.