Chapitre 4

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        Je m’approche, suivie de Ogami. Je regarde les personnes, et remarque que c’est tout le village qui est réuni. Je n’arrive pas à voir la personne du milieu, celle qui fait le discours. D’ailleurs, même le discours je ne l’entends pas. Ogami doit certainement l’entendre, puisque c’est un « loup ». Je lui fais un signe comme quoi je me rapproche, et il me fait un signe de tête en guise d’acquisition. J’avance, en me frayant un passage, et là, je vois le père Salomon. Il nous a dit qu’il avait déjà tué un loup-garou. Il me semble que c’était sa femme et que ses enfants ne le savent pas, mais je n’en suis pas sure. Cela fait …. Heu…. Un mois qu’il nous l’a dit ? Oui, je sais, ça ne fait pas si longtemps que ça, mais j’ai une petite mémoire, je suis désolée. Enfin, bref. Tout le monde semble suspendu à ses lèvres. Je tends mes oreilles et écoute ce qu’il dit :

- Nous savons que loup est parmi nous. A partir de maintenant, des gardes seront postés devant les portes. Que ce soit à l’intérieure, ou bien à l’extérieur. Je ne veux aucune personne qui sort du village, ou bien qui entre. Et si jamais, le loup à un complice, que ce soit fille ou garçon, nous le trouverons, et lui réserverons le même sort que pour le loup. C'est-à-dire, soit la pendaison, soit être brûlé vif. Ce sera au peuple de choisir. Me suis-je bien fait comprendre ?

Tout le village hoche la tête. Moi de même. Puis, ils se sont dispatchés un peu partout. Je rejoins Ogami qui semble choqué. Il reste planté sur place. Je passe ma main devant ses yeux, et il se réveille de ses pensées. Il me regarde. Ses yeux sont remplis de terreur. Je lui fais signe de me suivre. Je me dirige vers la maison de ma mère. Ogami et moi montons au premier étage de la maison, là où il était sensé dormir la nuit dernière, et je m’assis. Ogami s’assoie à côté de moi la tête baissée. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés silencieux. Cinq, dix, vingt minutes peut être. Je n’en sais rien, et ça m’est égale. Je pris ses mains, mais il semble si perturbé qu’il ne le sent sûrement pas. Mais tant que je peux le rassurer, ce n’est pas important. Je soupire, je ne sais pas quoi faire. J’ouvre la bouche pour parler, mais Ogami me devance :

- Je devrais peut être me dénoncer. Ça t’évitera les ennuis…

- Quoi ? Mais t’es complètement malade ! C’est hors de question.

- Mais tu pourrais te faire tuer.

- J’en ai rien à faire.

- Mais…

- Il y a pas de « mais » qui tienne. C’est comme ça et pas autrement.

Il veut ajouter quelque chose, mais je l’en empêche. Je ne veux pas qu’il se fasse tuer. Et si c’est le cas, je me ferais tuer aussi. Je ne peux pas l’abandonner, ce serait lâche de ma part. Je lui dis de ne pas bouger de sa place. Je me lève, et descend les escaliers. Je prépare une bonne soupe pour lui remonter le moral. C’est ce que ma grand-mère faisait toujours pour moi, quand j’étais malade ou quand j’étais triste. Et jusqu’à preuve du contraire, ça a toujours marché. Pourquoi pas avec lui ? Donc, je viens de finir de préparer cette fameuse soupe, et je monte. Je retrouve Ogami allongé. Je crois qu’il dort. Du coup, je pose son repas sur le sol, et m’allonge à côté de lui, mais avec une petite distance pour ne pas que ma mère pense qu’on sort ensemble (si jamais elle nous voit). J’essaie de ma rappelé mon passé, mais en vint. Je fini donc, par m’endormir.

        Lorsque je me réveille, je suis dans la neige et il fait nuit. Je me relève, et retire la neige de mes cheveux. Je regarde les alentours, et je remarque que je suis dans un parc. Je ne porte pas les mêmes vêtements que d’habitudes. Ceux-ci sont plus…. Enfantin.  Ils me font penser à ceux que je portais quand j’étais petite. En fait, ils leur ressemblent comme deux gouttes d’eau… Suis-je dans un rêve ?  On dirait la période de mon passé que je n’arrive pas à me souvenir. C’est très étrange, mais peut être que je vais finir par me rappeler ? Qui sait ? Je regarde encore une fois autour de moi, et j’aperçois un animal dans les fourrés. Je m’approche, sans peur ni angoisse. Je le distingue mieux. C’est un loup. Un loup noir aux yeux d’or. J’ai l’impression de l’avoir déjà vu… Mais oui ! Maintenant que j’y repense, il ressemble à celui que j’ai vu pour la première fois lorsque je me suis rendu au village. Ogami. Est-ce bien lui ?  C’est une possibilité, mais je n’en suis pas sure.  Cette fois-ci, c’est lui qui se rapproche de moi. Je m’accroupie et tend la main devant moi. Il vient la sentir. Lui non plus n’a pas peur.

- Qui es-tu ?

Il ne me répond pas, mais se transforme en petit garçon. Et tout comme Ogami, il n’a pas les mêmes yeux que sous sa forme de loup. D’ailleurs, ce petit garçon a exactement les yeux d’Ogami. Est-ce une coïncidence ? Je n’en sais rien. Peut être. Il me fixe, de ses yeux bleu gris. Il a l’air perdu. Je lui fais signe de me suivre, et c’est ce qu’il fait. Je m’assoie sur une balançoire pleine de neige. Je ne l’ai pas retirer, parce qu’elle ne me dérange pas. Je le regarde dans les yeux et lui repose ma question :

- Qui es-tu ?

- Est-ce vraiment important ?

- Oui, je veux le savoir.

- Je te le dirais, si tu me donnes le tien. Sinon, je ne le te donne pas.

- Très bien, comme tu voudras. Je m’appelle Yuki et j’ai 6 ans.

- Moi, c’est Ogami. J’ai 7 ans.

J’ai dis mon âge sans réfléchir. Ce qui veut dire que c’est bien l’épisode de mon passé. Et que c’est effectivement Ogami. Mais, à mon réveil, est ce que j’aurais le courage de lui dire que le fille qu’il essaie de retrouver, c’est moi ? On verra bien… Je me suis pincée, et tout est devenu noir.

Le Petit Chaperon RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant