Chapitre 9

861 48 38
                                    

Aujourd'hui, cela fait deux jours que nous sommes desfugitifs. Je m'habitue doucement à ma nouvelle nature de loup-garou. Ogami faitle guet tout le temps, presque sans répit et j'avoue que ça me gonfle. Quand àma mère, eh bien, elle se fatigue de plus en plus. J'ai peur qu'elle ne tiennepas le coup. Elle fait partie des personnes les plus chères à mes yeux, alorssi je la perdait, je ne m'en remettrai sûrement pas.

Tout à coups, des bruits de pas. Sans cette transformation, je ne les auraiscertainement pas entendus, comme ma mère ne les entend pas. Je la cache alorsdans un buisson au plus vite sans qu'elle ai eu le temps de comprendre quoi quece soit. Ogami et moi nous transformons. A chaque transformation, une vague dechaleur me traverse le corps. C'est une sensation magique. Cependant, lesbruits de pas s'intensifies. Je suis sur mes gardes aux côtés d'Ogami. Je tendsl'oreille, et trois personnes surgissent d'entre les arbres. A ma grandesurprise ce sont Alice, Beth et Lucie. Je change d'apparence aussitôt. Ellessont sous le choc et je les comprends.

- Salut.

- Mais qu'est-ce qu'il t'ai arrivé ? me demande Lucie

- C'est une longue histoire. Je vous la raconterai quand nous serons hors dedanger. Mais, vous, qu'est-ce que vous faites ici ?

- On a passé je sais pas combien de temps à vous chercher. Il faut que vousrentriez.

- Pourquoi ? Nous ne serons pas en sécurité là-bas.

- Peut être, mais le village cour à sa perte. Le père Salomon est entrain desaccager toutes les maisons pour vous retrouver. Nous n'avons presque plusrien. explique Beth

- Quoi ? Mais c'est horrible. Très bien, j'y vais.
 
Je me retourne vers Ogami.

- Tu veux bien m'aider ? S'il te plait ?

Il acquise et  je lui souris. Je demandeà mes amies de rester ici et de veiller sur ma mère. Je leur promet égalementde revenir au plus vite. Ogami et moi changeons d'apparence devant les yeuxépaillés de mes trois amies. Nous nous mettons à courir jusqu'au village. Et enmoins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous sommes arrivés. Avec beaucoupd'élan, nous avons franchis les portes de la ville. Je ne savais même pas quec'était possible.  On dirait qu'ils nousattendaient, car toute une armée se dresse devant nous. Comme Ogami, je sorsles crocs et grogne. Nous nous sommes jetés les uns sur les autres. La bataillefait rage, tandit ques les habitants nous regardent avec frayeur. Certainscachent leurs enfants dans leur maison. D'autres, se recroquevilles sur euxmême, horrifiés par ce qu'ils voient. Je déteste me battre, et faire du mal auxgens. Mais je n'ai pas le choix cette fois-ci.

Au bout d'un moment, je sens quelque chose me transpercer le flanc. Jem'écroule au sol et me retransforme comme avant. Je respire avec difficulté, etle bataille se stop. Mes yeux se trouble. Cependant, je vois le père Saumon quis'approche de moi. Il me murmure à l'oreille : « Un homme mordu à lalune rouge est un homme maudit ». Je rassemble mes dernière forces pourlui répondre : « Ceci, n'est qu'une légende. Ce que vous racontez estformé de toutes pièces ». Soudain, je vois noir. Je ferme les yeux, puis,plus rien.

Je pense que je suis encore consciente, parce que j'entends le bruit des armeset de grognements puissants. Je suis sur le point de m'endormir pour de bon,lorsque je n'entends plus aucun bruit. Je lutte alors pour rester« éveillée » le plus longtemps possible. Je sens quelque chose dechaud me toucher le flanc, là où j'ai été blessé. Ensuite, je reconnais avecdifficulté que des gouttes de sang tombent sur ma langue. Ma respiration quel'on ne sentait pas, devient saccadée, puis régulière. J'ouvre doucement lesyeux, et la première chose que je vois, c'est le ciel. Avant de me poser sur levisage inquiet d'Ogami. Je me redresse. Je regarde autour de moi. Tous lessoldats sont morts. Même le père Salomon. Je suis soulagée, je dois l'avouer.Ogami m'aide à me lever et me sers contre lui.

- J'ai eu si peur. dit-il

- Que c'est-il passé ici ? Tu t'es battu contre eux tout seul ? Et lepère Salomon ?

- C'est une longue histoire, et tu n'as pas besoin de le savoir. Tout ce quicompte, c'est que tu ailles bien.

- D'accord. Mais nous ne pouvons pas rester ici. Nous devons partir.

Il acquise, et nous nous transformons en loups. Cette fois-ci, nous n'allonspas courir, mais marcher. Je suis encore trop fatiguée pour m'élancer à pleinevitesse dans la forêt. Arrivés aux portes, je regarde derrière moi, et unvillageois vient nous ouvrir. Je les salut, lui et tout les autres, puis nouspartons. Je pense qu'il va leur falloir du temps pour se remettre. Je viendraisleur rendre visite de temps en temps.

A la moitié du chemin, je suis tellement épuisée que je ne tiens plus debout.On fait alors une pause. Une heure ou deux après, nous repartons. Sur la route,je me sens libre et plus rien n'a d'importance. J'oublie les petits soucisquotidiens. Je me sens bien. Mais chaque chose a une fin. Nous sommes arrivéslà où nous attendent Lucie, Beth, Alice et ma mère.

Elles ont l'air inquiètes, et elles se précipitent sur nous. Ogami, qui n'estpas du genre câlins, parvient à s'échapper pour respirer un peu. C'est vrai quemoi-même j'ai du mal à respirer tellement elles me sert fort. Cependant, je leslaisse faire car elles ont sans doute eu peur de ne plus jamais nous revoir.Par contre, il y a un truc qui m'échappe : Pourquoi les villageois n'ontpas eu peur de nous après la bataille ? Je pense ne jamais avoir laréponse puisque je ne compte pas retourner au village de si tôtmalheureusement. Peut être que j'y retournerai juste pour voir comment ils s'ensortent. Mais je resterai cachée.

Au bout d'un petit moment, ma mère et les filles relâchent leur étreinte etreculent doucement. Je me retransforme donc en humaine. Ogami est déjà sous saforme humaine. Il l'a sans doute faite lorsque je me faisais écraser. Je hochela tête pour leur dire que nous allons bien, et que le village est sauvé. Ellessont au bord des larmes. Ce que je peux comprendre. Je leur fais mon plus beauet sincère des sourires.

- Vous devriez retourner à la maison. dis-je

- Pas sans toi ! réplique ma mère

Je fais « non » de la tête et la regarde droit dans ses yeux humides.

- Non, moi je reste ici. Je ne peux pas y retourner pour le moment. Mais net'inquiète pas, je reviendrais bientôt. Maintenant, file.

- Bon.... Nous n'avons pas le choix je présume ?

- Non, aucun. Si tu veux, on vous ramène jusqu'à la porte.

Elles acquiescent. Nous nous mettons donc en route. Quelques minutes plus tard,nous sommes arrivés. On se dit au revoir, et chacun pars de son côté. Je suisquand même triste de ne plus les revoirs. Mais on y peut rien. Alors, pourcacher mon chagrin je me met à courir aussi vite que je peux. Cependant, je mefais vite rattraper par Ogami. Forcément, il fallait s'y attendre. Il abeaucoup plus d'expérience en ce qui concerne la rapidité que moi. Il me coupela route, je suis forcée de m'arrêter. Toujours sous notre forme de loup, il meparle : « Mais qu'est ce que tu fais ?

- Rien du tout. dis-je en détournant le regard

- Je ne veux plus que tu t'en aille sans moi, c'est clair ?

- Ok.... »

Nous reprenons la route à pas de loup. C'est le mot juste. Nous marchons depuisplusieurs jours sans boire ni manger. Et quand on pouvait manger, c'était lesfruits des bois de la forêt. Je meurs de faim, mais ne dit rien. Le connaissant,il va encore râler. Alors je me contente de ce que l'ont trouve. C'est déjàmieux que rien. Je suis tellement fatiguée que je ne tiens plus debout.Cependant, je fais en sorte que ça ne se remarque pas, et c'est réussi.Soudain, Ogami s'arrête brusquement. Il se met en position de chasse. Au loin,j'aperçois un daim. Il ne va quand même pas le tuer ? J'en ai bienl'impression. Mais avant que je puisse faire quoi que ce soit, Ogami se jettesur cette pauvre bête. Horrifiée, je me détourne de ce spectacle sanglant. Sij'avais été sous ma forme humaine, j'aurais sous doute verser quelques larmesen entendant les cris d'agonis du daim. En temps normal, je l'aurais mangé sansproblème parce que je ne voyais pas la bête se faire tuer, mais là, c'est complètementdifférent. Je n'ai plus faim désormais. Je remarque qu'il n'y a plus de cris.Je devine alors qu'il l'a tué. En effet, lorsque je me retourne, Ogami est là,la bête dans la gueule. J'ai envie de vomir, mais je me retient. Il dépose ladépouille au sol, et commence à la manger. Comme je n'ai pas le choix, je faisde même. C'est sois ça, sois mourir de faim. Entre nous, je préfère la premièreproposition avec beaucoup de regrets.

Une fois fini, nous repartons. Je suis repue, mais toujours horrifiée par cequ'il s'est passé. Je dois me ressaisir, sinon il va se douter de quelquechose. Quoi que, je suis sur que ça ne lui a pas échapper. Il est fort pour ça.Tout à coup, j'entends une voix : « Tu va continuer à t'apitoyer surson sort encore longtemps ? » c'est celle d'Ogami, et ses paroles ontconfirmé mes doutes. « Non, c'est juste que...

- Que quoi ? Vas-y, crache le morceau.

- Que te voir la tuer de mes propres yeux.... C'est une image que je n'arrive pasà me sortir de la tête. C'est tout.

-Je sais que c'est dur au début, pour moi aussi ça l'a été, mais tu t'y feras.D'ailleurs, si je peux te dire un truc, c'est toujours dur de tuer un animal.Pour tout le monde. Mais on doit le faire et c'est comme ça. Sinon on mourra defaim. Tu comprends ?

- Oui, bien sur. »

Ogami se retourne vers moi et enfoui sa petite truffe humide dans mon pelage.Nous continuons notre route. Au bout d'un long et interminable moment, nousarrivons devant une grotte. A mon avis, c'est là que nous allons vivre àprésent. Je ne pensais pas à ce genre de confort, mais c'est vrai que si onveut rendre visite au village, on doit être à proximité. Ogami entre dans lagrotte. Alors j'y vais à mon tour. Il y a de la paille et du bois. Je ne savaispas qu'on y trouverai quoi que ce soit. Nous nous transformons sous notre formehumaine. Il m'explique qu'il s'était installer ici le temps de trouver la fillequ'il cherchait. Et maintenant que c'est fait, c'est ici  qu'on va habiter désormais.

J'explore la grotte. Je remarque d'ancienne fresque sur les murs. C'estmagnifique. Je m'assoie sur la paille et m'endors presque immédiatement.
          
                  
                                                                    *

Plusieurs mois ce sont écoulés depuis que j'ai quitté le village. J'ai euégalement une portée de quatre « enfants-loups » dirais-je. Puisquequ'ils sont à moitié humain et à moitié loup. De ce fait j'ai du rester deuxmois sous ma forme de loup. D'ailleurs, ils ont 4 mois et ils sont encore trèspetits. J'ajoute au passage qu'ils sont adorables. Comme ils ne savent pasencore se transformer en humains, ils sont encore sous leur forme de loup. Jeme suis habituée à la chasse comme me l'avait dit Ogami. Aujourd'hui, on rendvisite au village. Il m'a beaucoup manqué. Surtout ma mère et mes amies. Ellesvont être surprises en voyant les petits.

Ogami et moi nous transformons en loups. Il ouvre la marche, les petits sont aumilieu, et moi je suis derrière. Comme ça, ils ne pourront pas se perdre. Nousfaisons plusieurs heures de marche, comme d'habitude. Au bout d'un moment, noussommes arrivés devant les portes ouvertes. Personne ne nous a remarqué. Ogamiet moi nous retransformons, et prenons les enfants dans les bras. Deux chacun.Nous avançons jusqu'à chez moi. Je toque. Ma mère vient nous ouvrir. Elle estsurprise et très contente de nous voir. Elle nous fait une étreinte pas tropserrée, car je suppose qu'elle a remarqué les bébés loups dans nos bras.  Elle nous fait rentrer. Par chance, mes amiessont là elles aussi. On se salue comme avec ma mère, et nous nous asseyons. Jeleur raconte tout ce qui nous est arrivé, autrement dit pas grand-chose si cen'est la naissance des enfants. D'ailleurs, je les présente de droite à gauche.

- La petite, ici, c'est Akira. Ensuite on a Luffy, puis Snow et pour finir Ame.

- Ils sont trop chou ! s'exclame Beth, je peux en avoir un ?

- Dans tes rêves. dis-je en riant

Nous avons continuer à parler et à rire. Comme il commence à se faire tard,nous devons  partir. Nous leur avonspromis de revenir la semaine d'après. Et c'est ce que nous avons fait. Lesenfants grandissent à vu d'œil. Et à chaque visite, ma mère et mes amies disentqu'ils ont changé. Cela m'amuse beaucoup. Et j'ai oublié de vous dire, Ogamiest beaucoup plus ouvert qu'avant. Il s'entend bien avec les petits. Ceux-cipourront enfin chasser avec nous à l'âge d'un an. J'ai hâte. En attendant, nousavons encore beaucoup de choses à leur apprendre.

Je pense vous avoir tout dit. Alors à la prochaine !

Le Petit Chaperon RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant