Chapitre 2

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             Nous continuons à marcher. J’ai toujours la dague dans mon dos. Je ne sais pas pourquoi, mais mes mains trembles. Je regarde autour de moi pour voir s'il n'y aurai pas d'endroits échappatoires. Puis, toujours entrain de marcher, il me dit :

- Pourrais-tu, s’il te plait, ranger ta dague ?

- Je… Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Ne fais pas l’innocente avec moi.

Je soupire et range mon arme. Pourquoi ? J’en sais rien. Je vous avoue qu’il m’intimide un peu. Et c’est plutôt bizarre, moi qui n’ai peur de rien d’habitude. Il est devant moi, et moi, forcément, derrière lui. Je suis entrain de me demander, pourquoi je suis entrain de l’aidé finalement. Je ne sais rien de lui à part qu’il recherche une fille et qu’il n’a pas l’air méchant. Si ça se trouve, c’est un grand psychopathe qui manipule les gens ? Je vais un peu loin je crois. Bon, je vais faire plus ample connaissance avec lui :

- Dit-moi, comment t’appelles-tu ? Moi, c’est Yuki.

- C’est un très joli prénom. Le mien, c’est Ogami. Ça veut dire « Loup » en japonais.

- Il te convient parfaitement.

- Si c’est un compliment, merci.

- Mais je t’en pris… Tu as quel âge ? Et où sont tes parents ? Ils sont d’accord pour que tu viennes ici tout seul ?

- J’ai 16 ans et mes parents sont morts. Et puis même, s’ils avaient été en vie, je serais quand même venu puisque chez les loups, on est adultes à partir de 2 ans.

- C’est vrai ? Nous, à cette âge on est encore des bébés.

- Oui, je sais.

- Ah…

J’ai la tête baissée, je regarde la neige, pure. J’aime beaucoup la neige. Quand j’étais petite, je sortais tous les jours pour me rouler dedans, ou faire des bonhommes de neige. Je me souviens aussi que j’étais avec quelqu’un, mais cette personne est floue. Je n’arrive pas à me souvenir d’elle. Je me dis qu’avec un peu de temps, si je laisse mes souvenirs remonter, je me souviendrais d’elle. Soudain, je me cogne contre quelque chose, et je tombe au sol. Je regarde cette « chose » et c’était Ogami.

- Mais qu’est qu’il te prend de t’arrêter comme ça, sans prévenir ?

- C’est ça, le village ? dit-il en me pointant la ville du doigt

- Oui, c’est bien la ville.

Je me relève, et j’enlève la neige de mon derrière et sur mon chaperon. Je le prends par le poignet et le traîne derrière moi pour ne pas qu’il se perde dans le village. Je cherche mes amies en regardant au tour de moi, et Ogami fait de même.

Après 5 minutes de recherche, j’aperçu ma mère. C’est la catastrophe. Si jamais elle le voit, qu’est ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Je fais demi-tour avec Ogami, et le cache derrière des caisses. Je prends ma dague et son bras.

- Qu’est ce que tu fais ? dit-il, un peu affolé

- Je vais te faire des entailles pour faire croire aux gens que tu as été attaquer par le loup. Sinon, ils vont poser beaucoup trop de question, et ils pourront de tuer.

- Est-ce vraiment nécessaire ?

- Tu veux mourir ?

- Non, pas du tout.

- Alors laisse moi faire.

Il soupira et me tendit ses deux bras. Je lui fais quelques entailles, et je lui en fais aussi une sur le visage. C’est dommage, mais il le faut. Je fais également des trous dans son T-shirt et son jean pour faire croire à une vraie bataille. Sinon il n’y a aucun intérêt à faire tout ça. Je le prends par les poignets et le relève. Il fait quelques grimaces, mais c’est bien. Ça fait plus réaliste.

- Suis-moi maintenant. Si ma mère demande qui tu es, tu dis que tu t’étais perdu dans la forêt et que tu t’es fait attaqué par le loup.

- Ok.

- Ah et ton prénom, ce n’est pas Ogami, mais Léo.

- Léo ? T’es sérieuse ?

- Bah quoi ?

- Ce prénom est ridicule.

- Oui, et bah c’est sois ça, sois ils te tue. Tu préfères quoi ?

- C’est bon, j’ai compris… dit-il en soupirant.

C’est pas vrai, il ne sais que soupirer ce mec ou quoi ? Il n’est jamais content et ça m’énerve.

Enfin bref, nous sommes allés voir ma mère. Elle était entrain de discuter avec un homme pas beaucoup plus vieux qu’elle. Ne me dites pas qu’ils sortent ensemble, si ? Pour info, mon père à été tuer lors de la chasse. Un de ses coéquipiers l’a pris pour un cerf, et lui a tiré dessus. Mais je n’ai jamais été vraiment proche de mon père. Alors je me suis forcée à pleurer lorsque j’ai appris sa mort. Je sais déjà ce que vous pensez : que je suis une mauvaise fille. Mais je n’y peux rien et c’est comme ça. En plus, ça fait longtemps que cet incident s’est produit. Alors on peut dire que c’est du passé.

Ma mère s’est retournée, et a directement posé les yeux sur Léo alias Ogami. Puis, elle me regarde d’un drôle d’air. Ses yeux voulaient dire «  C’est qui lui ? Ne me dit pas que c’est le loup ?! Si c’est lui, il faudra le tuer, et sur le champ ! ». Il paraîtrai le loup pourrait vivre parmit nous. Mais avant qu’elle n’ai le temps d’ouvrir la bouche, je lui dit :

- Maman, voici Léo. Il s’était perdu dans la forêt et s’est fait attaqué par le loup. Il a eu de la chance d’avoir réussi à se sauver.

- Enchanté madame.

- Hum…. Comment l’as-tu trouvé ? me dit-elle avec des yeux glacial

- Eh bien… je me dirigeait vers la ville, et je l’ai vu, accroupi dans la neige avec toutes ces coupures. Lui répondis-je en lui montrant ses blessures.

- Très bien… Emmène-le à la maison, et soigne-le. Je vais prévenir mon fiancé.

- Attends, quoi ? Ton fiancé ?

- Ah oui. C’est vrai que je n’en t’ai pas parlé. L’homme avec qui tu m’as vu discuter quand tu es arrivée, c’est mon fiancé.

- Oh… Je suis contente pour toi maman.

- Merci. Aller, file.

- Ok…

Ma mère n’est pas une personne très tendre, mais elle est peu être gentille quand même.
Nous nous sommes dirigés vers la maison, lorsque mes amies me rejoignent. Elles gloussent entre-elles. Sûrement entrain de se dire que le garçon avec moi est mignon. Une d’entre elle me demande :

- Dit donc Yuki, c’est qui ce charmant jeune homme ?

Qu’est ce que je vous disais. Pour elles, il n’y a que les garçons qui comptent.

- Les filles, je vous présentes Léo. Il a échappé de justesse au loup.

- Non, c’est vrai ?

- Oui. Et il n’est pas très bavard. Alors laissez le tranquille s’il vous plait.

- Evidemment, tu peux conter sur nous.

Je sais pertinemment que ce qu'elles viennent de dire est totalement faux.

- Merci. Viens O… Léo.

- C’est un joli prénom. Gloussèrent-elles

Je soupire, et entraîne Ogami chez moi. Je le fais assoire. Je trouve de l’eau, et des compresses. Je prends celles-ci et les plonges dans l’eau avant de nettoyer les plaies que j’avais faites avec ma dague. Ogami fait des grimaces de douleurs de temps en temps, mais je n’y prête pas vraiment attention. Je continue à le soigner en repensant au mensonge que j’avais dit à ma mère et à mes amies. Je ne leur avais jamais mentis avant aujourd’hui. Jamais. Puis, je me souviens pourquoi nous étions là. Il doit retrouver une fille qu’il avait quittée il y a longtemps de cela. Du coup, je demande à Ogami :

- As-tu reconnu une des ces filles ? Ce sont mes amies.

- Non. Aucune ne lui ressemble.

- Tu sais, elle a probablement changé depuis le temps. En général, on ne ressemble plus à la petite fille de 6 ans que l’on était autre fois.

- Oui, tu as certainement raison….

- Et peut être qu’elle a déménagé.

- Cela m’étonnerait fortement. Elle m’a promis de rester ici, et qu’elle m’attendrait.

- Mais peut être qu’elle a dû partir de force. Il s’est certainement produit beaucoup de chose pendant ton absence. Tu ne crois pas ?

- Si, bien sûr que si…

- Bon, tu vas dormir ici ce soir. Fait attention à ce que personne ne sache qui tu es vraiment. Ça pourrait mal tourner.

- Promis.

- Je vais t’emmener à ta chambre.

Je l’emmène à l’étage et lui montre l’endroit où il va dormir. C’est remplit de paille, mais c’est confortable. Il s’allonge, et je lui donne une couverture pour ne pas qu’il ai froid cette nuit. C'est seulement au moment où je m'éloigne que j'entends sa voix douce et chaude me "caressant" l'oreille, d'un tendre "Bonne nuit ". Je tourne ma tête vers lui, et lui sourit avant de partir me coucher moi aussi. Je repense à cette journée, et m’endors.

Le Petit Chaperon RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant