Chapitre 8

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Maintenant  que noussommes là, il est hors de question de renoncer. Nous avançons à petits pas, mais au fur et à mesure que nous marchons,la foule se fait de plus en plus épaisse. Qu'est ce qu'il se passeencore ? Nous nous rapprochons le plus près possible. C'est le pèreSaumon. Fallait s'en douter. Il fait une nouvelle fois un discours.

 - Chers habitants, Je ne vais pasm'attarder sur ce que j'ai à dire alors écoutez bien : Aujourd'hui, c'estla lune rouge. Et un homme mordu par un loup-garou à la lune rouge, est unhomme maudit. Souvenez-vous en.

En partant de l'estrade, je le vois regarder Ogami. Celui-ci lui sort lescrocs. Ce qui peut se comprendre. Je lance un regard à mes 3 amies, et ellesacquiescent en me souriant. Elles se placent devant moi, et vont à la rencontredes gardes. Elles jouent parfaitement leur rôle. Ma mère et moi en profitonspour monter les marches sans que personne ne nous voie. Je prends mon épingle ànourrice, et la place dans le verrou du cadenas. J'avoue que le verrou estassez dur à crocheter, mais au bout d'un petit moment, j'entends un petit« clic » qui signifie que la porte de la grille est ouverte, je dis àOgami de s'enfuir immédiatement. Il ne se fait pas prier deux fois, qu'il estdéjà parti. Ma mère et moi faisons de même. Et comme-ci de rien était, jedemande aux fille de revenir, avec l'air le plus naturel possible. Les gardesne se sont doutés de rien. Une fois éloignées de la foule, et cachée dans unendroit calme, on attend Ogami. Il n'a pas mit longtemps à venir. Je remarquequ'il n'est plus sous sa forme de loup. Je m'apprête à lui poser une ou deuxquestions, lorsque la cloche retenti. Ils sont découverts la disparition deOgami. Il faut partir au plus vite. Comme nous sommes à côté des portes duvillage, côté mur comme la dernière fois que j'étais avec Ogami, ça allait êtrefacile. Il faut juste faire quelque chose.

- Bon, si on veut sortir d'ici, il faut qu'on se fasse la courte échelle pourpasser de l'autre côté du village.

- T'es sure de ce que tu fais ? demande ma mère

-Oui t'inquiète pas. Ogami, tu peux faire la courte échelle à ma mère ? Jedois parler aux filles.

Il acquiesce, il je vais voir mes amies

- Les filles vous préférez venir, ou restez ici ?

- Personnellement, je reste. Je ne suis pas très fan de la forêt. répondsAlice, désolée.

- C'est pareil pour nous, et puis, on n'a pas encore conclues !

Nous avons éclaté de rire à voix basse pour ne pas se faire repérer.

- Ne t'inquiète pas, on vous couvre. Vous pouvez partir tranquille.

- Je n'en doute pas. J'espère vous revoir bientôt les filles.

Nous nous sommes fait un câlin collectif, puis je suis parti rejoindre Ogamiavant de disparaître avec lui derrière le mur.

Nous sommes tous là. Ma mère, Ogami et moi. Alors, on cour jusque chez moi pourprendre des vivres avant de s'en aller pour de bon. Nous serons des fugitifs.Je vois ça sur les affiches : «  Des humains avec un loup-garou sontà retrouver. 1000 pièces pour celui ou celle qui les retrouvera morts ouvifs ». Je n'aime pas trop cette situation, mais je tiens à ma vie.J'espère vraiment que les filles ne vont pas avoir de problèmes. Je mesentirais coupable.

Une fois que nous avons pris le nécessaire, nous nous sommes mis à marcher.Nous commençons à avancer, lorsque nous entendons les chiens. Ils ontdécouvert, je ne sais comment, qu'on était passé de l'autre côté. Je demandealors à Ogami de prendre ma mère, et nous nous sommes mis à courir. Aussi viteque possible. Je suis essoufflée, certes, mais je ne m'arrête pas pour autant.Je suppose qu'Ogami l'a deviné, parce que je le vois ralentir le pas. Mais aubout d'un moment, il s'arrête. J'ai l'impression qu'il a senti quelque chose.Il dépose ma mère au sol, et se transforme en loup. Il se met à grogner, et oncommence à entendre les aboiements des chiens plus clairement. Ils sont toutproches. Soudain, Ogami reçois une balle dans le flanc. Il hurle de douleur, ets'écroule par terre. Puis, plus rien. Il n'y a plus d'aboiement ni de coup defeu. Rien. Je me dirige vers lui, toujours sur mes gardes.  Il est redevenu humain.

- Qu'est ce que je peux faire ?

- Rien. Il y a bien un moyen, mais c'est top dangereux. dit –il en suffoquant

- Dit quand même. Je m'en fiche que ce soit dangereux. Je veux te soigner.Alors, je dois faire quoi ?

- Le seul moyen, est que je te transforme en loup-garou. Seul le sang d'unautre loup-garou peut me guérir.

- Comment on fait ?

- Tu serais prête à courir le risque de te faire pourchasser, juste pour mesauver ?

- Bien sur, qu'est ce que tu crois ? Bon, assez parler. Dit moi comment onfait.

- Je dois te mordre, et réciter une incantation. Cependant, je n'ai jamais transformépersonne.

- Et la lune rouge ?

- C'est une légende. C'est totalement faux.

- Bon, alors vas-y.

Il plante ses ongles dans ma chaire pour la faire saigner. Une douleur s'emparede moi, mais je reste forte, et ne fais aucune expression.  Cependant, mes muscles se tendent. Je nevacille pas. Ses canines s'acèrent. J'agrippe ses épaules, et  presse son corps contre le mien. J'ai lesouffle coupé lorsque mes mains s'enfoncent dans de la fourrure et je me rendscompte, que je tient un loup noir dans mes bras.  J'inspire brusquement, mais ne bouge pas.

Du sang jaillit des entailles profondes dans ma chair. Je gémiset mes yeux se révulsent. Je vacille un peu cette fois. Il reprend sa formehumaine, porte son bras tremblant à sa bouche et mord dans sa peau. Il appuiesa plais contre mes lèvres entrouvertes. Il n'a plus de force. Il arrive àpeine à se tenir droit. Il s'oblige à empêcher sans corps de trembler. Je lesens.

- Bellator silvae servi, entonne-t-ild'une voix faiblissante. Guerrier de la forêt, moi, loup-garou, je t'appellepour me servir en ce moment où j'ai besoin de toi.

   Mon visage se brouille et se tord. Unevague d'énergie me traverse. Mes bras lâche sa taille et je tombe au sol.Immobile, j'inspire, frissonne, puis mon corps entier se met à convulser.J'hurle.

Ogami s'écroule à côté de moi. Sans doute parce qu'il ne peut pas contrôlerses membres plus longtemps. Je le vois lutter pour rester conscient. Mesmuscles tressautent et je me contorsionne dans tous les sens. Mon visage sedistord comme s'il se divise lentement en deux. Autrefois seulement humaine, jeme sépare désormais en loup et en mortel : deux êtres, mais une seulepersonne.

Ogami se réveille, tout doucement. Je tourne autour de lui sous ma forme deloup. Il ouvre les yeux, puis les referment. Alors, je le frôle de mon pelage,me mord la patte pour la faire saigner et redeviens humaine. Je fais glisserles gouttes de sang dans sa bouche.

- Bois ça. Tu vas guérir. Et avale, sinon tu vas t'étouffer.

Je le sens prendre les dernières forces qu'il lui reste pour avaler. Il bois demoins en moins difficilement. Ce qu'il signifie qu'il est en bonne voie. Aubout d'un moment, Ogami respire plus régulièrement, et sa blessure se referme.Je suis soulagée. Non seulement parce qu'il va bien, et aussi parce quel'incantation a marché. Je l'aide à se relever, et il est déjà en pleine forme.Il me lance un regard de culpabilité. Je le rassure en lui faisant mon plusbeau sourire.

- On ira plus vite sous notre forme de loup.

- Et ma mère ? On ne va pas la laisser là !

- Je n'ai pas dit ça, je vais la prendre sur mon dos.

Ogami et moi nous transformons.  Il al'air stupéfait. Puis, en regardant mon pelage, je remarque qu'il est blanc.Cela me fait penser au Ying et Yang. Lui en noir, et moi en blanc. Ogamiregarde ma mère, et celle-ci a toute suite compris ce qu'il voulait dire. Ellegrimpa sur son dos, et nous nous sommes mis en route.

Cela fait 2 jours que nous courons sans faire de pose. Jusqu'à ce que l'ontombe sur une cascade. C'était magnifique. Nous avons déposé nos vivres, nousnous sommes baignés puis nous avons mangé. Ensuite, on s'est reposé. Et on estreparti.

Le Petit Chaperon RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant