Chapitre 5

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           Je me réveille en sursaut. Je regarde autour de moi, il fait encore nuit. Il doit être entre trois heures et quatre heures du matin. Je n’en sais rien. Je m’aperçois que Ogami n’est plus à côté de moi. Je décide donc de me lever. Je marche, dans le noir, et trébuche sur quelque chose. Je me met sur les genoux et frotte ma tête. Je regarde derrière moi pour savoir sur quoi j’avais trébucher, mais il fait trop sombre pour voir de quoi il s’agit. Je tapote donc le sol, à la recherche de cet objet. Puis, mes mains font la rencontre de quelque chose d’assez dur, en forme de…. De…. Je n’arrive pas à savoir ce que c’est. J’y verrais plus clair quand il commencera à faire jour. Je met cette chose dans ma poche, me relève, et me dirige vers la porte d’entrée. Elle est entrouverte, ce qui est plutôt étrange. Je pousse la porte, et vois Ogami, accoudé à la rambarde des escaliers. Je m’approche de lui, et met dans la même position. Je le regarde, il a le regard vide. Je crois qu’il ne m’a même pas remarqué. Je tourne alors la tête, et fixe un point dans le paysage enneigé. Soudain, j’entends une voix :

- J’aime bien la neige. Ça me rappelle lorsque je passais mon temps à jouer avec cette fille.

- Ah, euh….. si tu le dis.

Je ne vais quand même pas lui avouer que je suis celle qu’il recherche d’après mon rêve ! Même si c’était censé être un souvenir…. Je n’ai pas le courage de le lui dire. Si ça se trouve, il va me détester. Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est juste une supposition. Pourtant je dois le faire. Je ne dois pas le laisser chercher en vain, alors quela fille qu’il cherche, est juste à côté de lui. Je repose les yeux sur Ogami, qui semble perdu dans ses pensées. Je regarde le sol, et à nouveau devant moi. J’ouvre la bouche pour lui dire, mais rien n’en sort… Je pince des lèvres. Je vois du coin de l’œil Ogami qui se redresse. Je le regarde, et il me dit :

- Tu sais, je commence à croire que ça ne sert plus à rien de chercher.

- Pourquoi tu dis ça ? répondis-je

Ma gorge commence à me serrer. Et j’ai les yeux qui se brouillent. J’essaie de les cacher, mais une larme coule. Puis une autre. Je me tourne dans la direction opposée à celle d’Ogami, et essuie mes larmes. Pourquoi suis-je entrain de pleurer ? Cela n’a aucun sens. Tout à coup je sens des bras passer autour de moi, et un menton se poser sur ma tête. Mes sanglots se sont arrêtés en devinant de qui il s’agit. Je sens  mon visage devenir rouge.

- Euh…. Ogami ? Qu’est ce que tu…

- Tais-toi un peu.


- Mais…

Ogami me serre un peu plus fort. Je décide donc de ne pas lutter, et de le laisser faire. Je ferme les yeux, et m’abandonne à lui. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés ainsi, mais cela n’à aucune importance. Il me lâche tout doucement, et me conseille d’aller me coucher. J’acquiesce, et retourne dans la chambre, suivie d’Ogami. On s’allonge tous les deux, et il me blotti contre lui. Nous nous sommes endormis presque instantanément.

      J’ouvre les yeux, toujours dans les bras d’Ogami. Maintenant que j’y repense, j’ai un peu honte de ce qui c’est passé la nuit dernière. Mais bon, ce qui est fait est fait.  Je n’ose pas me détacher de lui. Non, en fait, je n’ai pas envie de me détacher de lui. Je me sens en sécurité avec lui. Comme ci…. Je ne sais pas…. C’est comme ci il me protègerai quelque soit le danger. Je sais que ça peut paraître ridicule, mais c’est ce que je ressens. J’attends quelques minutes, puis je sens que Ogami se réveille. Je commence à me lever, mais il me retient dans ses bras. Mon cœur se met à battre de plus en plus vite.

- Reste encore un peu s’il te plait…

- Quoi ? dis-je, figée sur place

- Je ne veux plus que tu me laisse seul….

- Mais… Bon d’accord. Mais juste un peu….

Combien de temps va-t-il encore faire ça ? Et dans quel but ? Je ne sais pas. Je n’ai pas la réponse à toutes ces questions malheureusement… Ogami commence à me lâcher tout doucement. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai envie de le retenir. Cependant, je le laisse faire. Il se lève, et je fais de même. Il me regarde de ses grands yeux glaces, et part dans la salle à manger. Tout à coup, je me remémore ses paroles. Pourquoi m’a-t-il dit : « je ne veux Plus que tu me laisse seul » ? C’est très étrange. Je lui demanderai plus tard. Pour l’instant, je meurs de faim. Je me dirige donc à mon tour dans la salle. Ogami est assis, entrain de manger du pain avec de la confiture. Je m’assoie en face de lui. Il y a une tartine devant moi. Je suppose que c’est lui qui me l’a préparé. Je la mange donc. Le silence est pesant, mais je ne dis rien. Je ne sais pas quoi dire de toute façon. Autant rester muette, que parler pour rien dire. Nous sommes restés quelques instants dans le silence, puis il me dit :

- Ecoute, j’ai quelque chose à te dire.

- Vas-y, je t’en prie.

Il va parler, lorsque ma mère le coupe dans son élan en entrant dans la pièce. Maman, tu ne pouvais pas dormir encore un peu ? A cause de toi, je ne sais pas ce qu’il veut me dire ! Elle nous demande si nous avons bien dormis, et nous répondons que oui. Elle se met à table, et nous raconte son rêve. C’est tellement ennuyeux ! Ogami et moi nous nous regardons. Apparemment, on pense à la même chose. On se lève, et on court à l’étage on laissant ma mère en plan. Nous avons réussi à lui échapper. On rigole à voix basse. C’est bien la première fois depuis notre rencontre que je le vois rire. Et cela ne me laisse pas indifférente. On se regarde dans le blanc des yeux. Ogami se rapproche de moi, et je ne recule pas. Je reste à ma place. Il une de ses mains sur ma joue. Je le regarde avec incompréhension, mais avant que je n’ai le temps de parler, il m’embrasse.

Le Petit Chaperon RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant