2 : Entaille.

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FÉVRIER

-Alors vous faites quoi demain avec Victoire? Demanda la femme brune, la peau plus foncée que son amie, les yeux un peu bridés, un sourire amical, et un sourcil amusé arqué.

Elise avait eu son dernier rendez vous une demie heure avant, et sa meilleure amie Lucie avait décidé de venir la voir, pour un café. Elles étaient donc assises dans le bureau de la blonde, dans le coin avec les deux petits fauteuils, chacune une tasse en main. Elise était recroquevillée sur elle même, les pieds sur le coussins, les mains serrées autour de la tasse reposant sur ses genoux.

-Quoi? Qu'est ce qu'il y a demain? Questionna Elise, ses sourcils se fronçant, surprise.

-La saint Valentin, Elise. Rappela son amie.

-Ah oui, c'est vrai. Souffla la blonde en baissant le regard sur son thé, pas de caféine pour avoir plus de chance avec les inséminations, une réussite jusque là bien sur. Je...Victoire et moi ce..

-Quoi? Vous n'allez pas divorcer? Paniqua Lucie, les yeux écarquillés, n'arrivant pas à imaginer cela, elle avait bien remarquer que le couple avait du mal avec tout ce qui arrivait, mais de là à parler de divorce, elle ne pouvait pas y croire.

-Non. On en est pas là. Assura Elise, laissant un silence. Notre relation est compliquée. Je ne sais pas où on va. Je suis épuisée physiquement, émotionnellement et mentalement parlant par le traitement pour les inséminations, et celles ci qui n'arrivent à rien. Elle soupira. Je l'aime. Je l'aime tant. Mais elle a raison.

-Raison sur? Interrogea Lucie.

-Il y environ un mois, après que j'ai appris que la quatrième insémination avait raté, on s'est bien pris la tête. J'avais un groupe de parole, et elle m'a fait une crise de jalousie et de possessivité si mal placée. Elle a toujours été jalouse, mais c'est de pire en pire, et ça devient invivable. Dès que je vois une femme sans elle, elle me fait un scandale. Je suis prête à pariée que ce soir, quand je vais rentrer, dire que je t'ai vue, elle va se tendre, et pourtant elle sait que tu es ma meilleure amie, que tu es avec Anna, qu'il n'y a jamais rien eu et n'y aura jamais rien. Mais elle est jalouse quand même.

-Au moins elle t'aime. Je ne dis pas que ça justifie sa jalousie, et les crises qu'elle te fait, mais en même temps ça prouve qu'elle t'aime encore. Remarqua son amie.

-Mais je n'en ai jamais douté moi. Jamais. Assura Elise. C'est la seule chose qu'il nous reste d'ailleurs.

-Mais c'est la plus importante. Appuya Lucie. Mais alors sur quoi a-t-elle raison?

-Oui, donc dans la dispute elle a appuyé sur le fait que je lui avait dit que notre relation n'était pas des plus parfaite la veille. Et elle m'a justement fait remarqué que on ne partageait plus rien elle et moi en dehors de notre fils. Au delà du fait que je ne supporte plus les contacts, on ne se parle de rien. Par exemple tout bêtement, avant j'étais capable de tout dire sur les projets en cours de Victoire avec le travail, aujourd'hui je ne serais pas capable de t'en citer un des six derniers mois, ou même de l'année. Et sans vouloir parler à sa place, elle serait je pense incapable de donner une anecdote sur un de mes patients, parce que je ne lui en ai pas raconté une seule depuis longtemps. Remarqua-t-elle.

-Vous passiez votre temps à vous parler, vous êtes super complémentaires sur tout, qu'est ce qui s'est pensé? Demanda son amie.

-Disons qu'on a trop laissé les choses empirées. Moi avec mon traitement je suis devenue trop sensible, sur les nerfs, et je supporte plus les contacts, on pensait que c'était une passade, mais ça fait plus d'un an que je suis comme ça. Répondit la blonde. Et si y avait que ça je pense qu'on pourrait s'en sortir. Mais Victoire est de plus en plus jalouse, et ça devient invivable, et au début j'ai pris sur moi, résultat ça c'est empiré avec le temps. Expliqua-t-elle. Et tout ça nous a progressivement éloignées.

Vie privée à cicatriser.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant