03- l'âme en peine

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Mon pauvre sol supportait mes cents pas, mon lit depuis tout à l'heure mon poids m'installant à nouveau sur ce dernier, mes injures et mes coussins jetés sur le sol quand la colère fut trop grande. Quelqu'un tapa à la porte. Je ravalais mes larmes et lâchais un faible «oui ».

— Gemma? C'est Antonin.

— Oh, bien sûr entres.

Je replaçais mon chignon et souriais en voyant sa tête me regardais et courait vite s'assoir sur le lit avec moi.

— Gemm', vient si tu veux. Dit il en désignant ses bras.

Il ne fallait pas me le dire deux fois que je m'enfonçais dans son gros pull marron recouvrant son corps. Je soupirais, lançant des regards à son cou agrémenté de grains de beauté.

— Tu veux m'en parler?

— J'ai balancé une insulte un peu salée à mon père en plein milieu de la cuisine. Il m'en veux mais voilà, je voulais qu'il retrouve ses douleurs d'enfance comme moi.

— Oh... si ton père te montrerais minimum d'amour je t'aurais dit que ce n'est pas bien, seulement là tu t'es défendu avec ce que t'avais. Mais voilà, la situation ne devra pas rester ainsi , ne pourra pas.

Bien sûr qu'il avait raison, je n'avais que la douleur comme arme. Pour en lâcher un peu de celle-ci et lui faire sentir la mienne.

— Tu l'as vu comme moi quand il était avec mon frère? C'est un ange, un vrai papa.

— Peut être qu'il va arriver à changer?

— Non, au bout de onze ans comme ça il abandonnera.

— Avant que j'arrive dans ta chambre, il m'as prit à part.

— Il t'as dit quoi? Tu sais je peux descendre et lui parler.

— Hey, non pas ça. Il m'as demandé d'être proche de toi, de prendre soin de toi.

— Quel connard! Criais je.

Mon étreinte se resserra autour de mon ami et j'hoquetais tant mon stress fut fort. Je sentais son parfum des plus doux et chaud. Son rire quand je reniflais doucement était la chose plus agréable pour mes oreilles bourdonnantes.
[...]
Une main frottant légèrement mon crâne, s'accompagnant d'un baiser vient légèrement me sortir d'un micro sommeil,

— Bon, je vais devoir m'en aller, il est vingt-trois heures et demain on a cours alors... bonne nuit et si tu m'aperçois dans les couloirs demain et tout les autres jours, vient.

— Oh.. déjà? Alors bonne nuit voisin.

— Bonne nuit voisine.

Le timing fut tel que ma mère rentra encore, nous interrompant mais dans un moment moins important et brulant que tout à l'heure.

— Et bien décidément j'arrive pas à entrer sans que ça soit privé entre vous.

— tatie ! Cria le brun

Je riais et elle leva les mains en lui souhaitant bonne nuit également et il partit. Une fois la porte claquée, maman se mit à côté de moi et tenait un bout de gâteau.

— Tes préférés ma puce, en plus demain c'est ta rentrée alors.

— Sandro va se faire amener au foot par papa hein? Dis je en enfilant un jogging.

— C'est pas grave mon cœur, on fera ça entre filles.

— Oui mais, mais... mais rien laisses tomber, bonne nuit maman.

— Bonne nuit ma puce. Dit elle en embrassant mon front puis sortit de la chambre.

J'éteignais toutes les lumières, le ventre en miettes et flippais pour demain.

𝐍𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant