Émilien Weits - Tome 1 Emprise

11 - Version Finale

Un appel hier avec Lola et hop, j'ai accepté de faire quelque chose de mon samedi. Hier soir, j'ai bien avancé les modifications sur mon roman, mais j'avoue qu'une petite pause me fera le plus grand bien. J'ai la tête comme une pastèque !

Que ce soit clair, ce n'est pas pour faire plaisir à mon frère que je sors ce soir. D'ailleurs, je ne lui ai rien dit. Il sera sûrement au courant grâce à son ami présent à la fête.

La fête d'Halloween est organisée dans la salle des fêtes de la ville. Costume obligatoire. Avec Lola, nous avons pris la matinée à flâner dans les rues afin de trouver notre bonheur. Mon amie viendra en Wonder Woman. Pour ma part, j'ai opté pour Vampirella.

Une cape noire est accrochée par le cou. Un corset rouge velours épouse mon corps et le tissu tombe au sol. Pour les chaussures, une paire de baskets confortable qui ne se verra pas. Je veux bien faire un effort, mais si j'ai besoin de courir aux toilettes pour vomir, des talons ne sont pas envisageables.

Mon maquillage est simple. Suivant l'heure à laquelle je rentrerais, je n'aurais pas à m'irriter le visage avec du démaquillant pendant un quart d'heure !

Je rejoins Lola qui m'attend déjà sur le parking. Son costume lui va à ravir. Elle attire l'attention de certaines personnes qui se rendent à la fête. Les ignorants, elle vient à ma rencontre, les mains en l'air.

— T'es redoutablement sexy, Jules.

— Tu t'es vu ? Tu vas toutes et tous les rendre folles et fous !

Maintenant que je la sais bi, j'essaie d'inclure autant les femmes et les hommes.

— Mmh, j'espère ! Regarde en direction de la porte. Le type, là, je l'ai déjà vu quelque part, mais je ne sais plus où.

Je m'exécute et scrute l'entrée. L'homme grand, baraqué que désigne Lola tient une feuille entre ses doigts.

— T'as raison. Il me dit un truc.

Son visage m'est familier. Peut-être nous sommes-nous croisés à une fête ?

Nous avançons afin de pénétrer dans la salle. La musique s'intensifie au fur et à mesure que nous avançons.

À la hauteur du vigile, nous le détaillons pendant qu'il vérifie l'identité d'une personne devant nous. Il est chauve et a une barbe de trois jours. Plusieurs bleus assez prononcés sont visibles sur son visage aux traits imposants.

— Nom, prénom, tonne le vigile d'une voix grave.

Je tressaille, effrayée par l'inconnu au regard de feu.

— Lola Sanch...

— Tu n'y es pas, la coupe-t-il sèchement. Et toi ?

Il s'adresse à moi, aussi aimable qu'une porte de prison.

— Jules Becker.

— Oh, la petite sœur de Louis, devine-t-il en se détendant. Vous pouvez entrer, mesdames. Belle soirée.

Un large sourire étire ses lèvres. Son changement de comportement est remarquable. Il passe, d'un instant à l'autre, d'un homme détestable à un homme agréable.

Lola agrippe mon bras et me presse contre elle. Nous pénétrons dans la salle des fêtes déjà bondée.

— T'es célèbre ou t'as réservé ?

Je secoue la tête en détaillant la grande salle où des centaines de personnes dansent sur une musique électro.

— Non, Louis, oui.

Lola se renfrogne, guère heureuse d'entendre parler de mon grand frère. Pourtant, même s'ils se détestent, c'est grâce à lui que nous sommes présentes ce soir.