Émilien Weits - Tome 1 Emprise

Chapitre 25 Ancienne Version

Ce matin, mon sourire ne me quitte pas. Je me lève avec hâte pour retrouver Émilien qui doit être dans la cuisine. Dans la pièce, il n'y a que deux bols et de quoi manger. Aucune trace du bel homme qui m'a envoyée au septième ciel. À ma place, il y a un mot. Rapidement, mes craintes refont surface. Il a dû se rendre ! J'attrape la feuille en priant que je me fais idée. Je souffle de soulagement quand je lis le mot.

Émilien : Salut ma chérie, je suis allé chercher des vêtements. Je suis conscient qu'on pourrait m'attraper, mais je vais faire extrêmement attention. Ne m'attends pas pour déjeuner. Je ne serais probablement pas long... du moins pas pour ça... Émilien.

Bon maintenant, je prie pour qu'il ne se fasse pas prendre par la police. Il est vraiment idiot ou quoi ? Ils vont peut-être se dire qu'à un moment il tentera de rentrer chez lui. Aussi bien, ils ont mis sous surveillance sa maison. Il aurait dû me demander. Je serais allée lui prendre ce dont il avait besoin.

Le petit déjeuner prit, je vais me laver puis m'habiller. Une odeur désagréable me parvint. Je hume la salle de bain à la recherche du coupable. C'est un parfum que j'avais rangé dans mon meuble. Il est sur le lavabo à côté de mes produits de beauté. Je prends le flacon et le sens. Je frissonne en grimaçant. Je comprends pourquoi je l'avais mis de côté. Je n'aime pas du tout l'odeur. Je ne sais même plus d'où il vient. J'opte pour le jeter. Sans une once de regret, je referme la poubelle et mets un désodorisant pour cacher l'horrible odeur. Alors que je me croyais bien, j'ai à nouveau cette envie de vomir. Je me précipite aux toilettes. Nettoyée, je sors de la salle de bain.

Devant moi, ma porte d'entrée s'ouvre sur Émilien. J'écarquille les yeux quand je le vois enfin correctement. Il s'accroche à l'encadrement en titubant. J'accours jusqu'à lui et l'aide à marcher jusqu'à mon canapé. Je fais attention à ne pas lui faire mal. Il a des bleus un peu de par tout et saigne. Comme la dernière fois. Une horrible pensée me vient à l'esprit. Louis. Je suis pratiquement certaine qu'ils se sont croisés et battus !

— Merde, râlé-je. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il ne répond pas et garde les yeux rivés sur ses mains. Je passe ma main à son front. Il est brûlant. Émilien s'adosse au canapé en grognant de douleur. Je reviens avec la trousse de secours et entreprends de le soigner. Sa main intercepte la mienne alors que je tiens un coton pour désinfecter ses blessures.

— Laisse-moi tranquille, Jules ! s'écrit-il.

Mes sourcils se froncent. Me rejeter ne sert à rien. Surtout qu'il a besoin d'être soigné.

— Émilien, ne fais pas l'enfant.

— Tu ne comprends donc pas ? Ton frère a raison sur toute la ligne !

Je roule des yeux et m'assois à côté de lui.

— C'est lui qui t'a fait ça ?

— Non, répond-il sèchement.

Je suis sceptique. Qui aurait pu le mettre dans un état pareil ? Bordel, j'ai horreur de toutes ses questions.

— Bah alors...

— J'aime Anaëlle, lâche-t-il. Je l'aimerais toujours. Tu ne la remplaceras jamais. J'avais voulu y croire, me dire qu'une autre gamine pourrait prendre sa place, mais je me suis tout bonnement trompé. Ton frère n'a fait que te protéger de moi...

Je prends ça comme un coup dans le cœur. Je me doutais bien qu'il l'aimait encore. On n'oublie jamais son premier amour. Mais je reste surprise par le ton de sa voix. Il est sérieux. J'hésite quelques secondes à rigoler.

— Si tu dis ça pour me protéger de je ne sais qui...

— Pense ce que tu veux, me coupe-t-il froidement en se levant. Mais je t'ai menti depuis le début. Je savais que tu étais sa petite sœur. Louis m'a montré des photos de vous deux quand nous étions à la fac. Je n'avais qu'un seul but... me venger de Louis en t'utilisant. Maintenant, je n'en peux plus de mentir. Après avoir vu la vidéo, je n'ai pas arrêté de m'imaginer te... te tuer. Il vaut mieux pour toi que je parte. Sinon je doute que tu restes en vie...