Chapitre 14.1 Ancienne Version

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Depuis une semaine, à chaque fois que nous nous sommes croisés, je ne lui ai pas répondu. Je l'ignore un maximum pour ne pas refaire la même bêtise que nous avons déjà faite deux fois. Je pense malheureusement qu'il est vraiment trop tard. Je ne saurais dire comment cela est arrivé. Peut-être que sa gentillesse, sa politesse et sa façon de regarder m'ont fait perdre la tête ?

Je repousse les idées qui s'incrustent dans ma tête du mieux que je peux. Je n'ai pas du tout envie de croire que j'ai un faible pour lui. Cela est trop risqué pour mon poste et mon petit cœur encore fragile. Une relation entre nous deux ne mènera nulle part. Je finirais à nouveau en morceaux et je n'ai pas besoin de cela.

Relation ? J'ai vraiment osé m'imaginer avec lui ? Mon cerveau est sens dessus dessous. Il faut que je trouve un moyen pour le remettre à l'endroit. Je ne peux pas me permettre de finir dans un asile psychiatrique maintenant !

J'ai déposé plainte contre Jordan. Ce dernier a tout avoué, disant qu'il avait pété un câble par jalousie. Qu'il était encore amoureux... patati patata. Dois-je dire justice de merde ? Car puisque monsieur à avouer et a tiré sur les cordes sensibles, il s'en est sorti avec trois mois de prison. Alors ok, il ne m'a pas touché, ni blessé. Mais il m'a pris en vidéo à mon insu et il m'a menacé !

Je regarde l'heure sur mon ordinateur. Il est bientôt l'heure pour moi de manger. Mon ventre grogne comme jamais depuis plus d'une heure. Je pourrais même croire que c'est une personne à part entière.

Pour me retrouver un peu moins seule, j'ai appelé mon estomac Jean-Marc. Donc actuellement, si Jean-Marc ne mange pas dans l'heure qui suit, ce sera la merde. Je ne sais même pas comment je vais tenir pendant quinze minutes. Le pire c'est qu'aujourd'hui je n'ai pas pris ma propre nourriture. Ce matin en me levant, j'avais très envie d'aller manger autre chose qu'un sandwich fait maison ou des pâtes froides !

Je m'étire après avoir répondu à un mail. J'ai posté un nouveau concours pour gagner un livre qui sortira dans deux semaines.

Ceux à quoi je viens de penser me met mal à l'aise. Je me projette vraiment dans très loin par excitation ! Quand ce sera au tour de mon roman, je vais devoir me faire de la pub. Ce n'est pas un peu étrange ? En plus je vais avoir les avis des gens. Je vais devoir aussi faire un concours pour le faire gagner. Ça va être horrible. J'appréhende ce moment. Je n'avais pas pensé à tout ce qui allait en découler.

Ma porte s'ouvre, sans qu'on a toqué auparavant. Je lève le nez de mon ordinateur et observe mon patron entrer les mains tenant des sacs. D'un coup de pied, il referme la porte et me salue joyeusement.

— Bonjour Monsieur Weits.

Il traverse mon bureau et dépose les deux sacs blancs sur la table en bois presque vide. Dessus, il n'y a que mon ordinateur, mon clavier et un pot à stylos.

— Vous aimez manger italien ?

— Heu... oui, mais pourquoi ?

— Bah pour manger, pardi !

Il sort des plats tupperwares des sacs. Il en met un devant moi et un à la place qu'il s'est attribuée. Il s'installe après avoir sorti deux verres et une bouteille de vin rouge. Je le dévisage littéralement incrédule. Il ne m'a même pas demandé mon avis !

— Je peux savoir pourquoi vous avez décidé de manger avec moi ?

— Parce que je m'ennuie et que ses derniers jours, je n'ai plus aucune préoccupation.

— Parce que j'étais votre préoccupation quand mon ex s'en prenait à moi ? Quand vous aviez encore Jordan sous la main pour vous amuser avec moi ?

Émilien Weits - Tome 1 EmpriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant