Chapitre 31 Ancienne Version

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Louis me lâche à l'extérieur. Il me plaque contre lui et met sa main à ma bouche. Je tiens difficilement sur mes pieds. J'ai l'impression d'avoir un truc cassé. Même plusieurs ! Je réprime mes sanglots pour essayer de le frapper. Sa main, ensanglantée, me dégoûte. Il n'y a pas que cela. Il me dégoûte entièrement. Sa main plaquée contre mes lèvres, je sens cette odeur désagréable et ce liquide sur ma peau. Je hurle bien que je ne peux pas ouvrir la bouche. Je ne sais pas du tout si on m'entend ou non. Mon demi-frère râle, me signifiant que je fais du bruit. Il se dépêche de contourner sa maison pour gagner sa voiture garée dans l'allée.

Il nous fait passer son portail en m'ordonnant de la fermer. Dans la rue, je vois une voiture de police. Il n'y a personne dedans. Ils ont sûrement dû entrer. Il y a une autre voiture noire garée derrière la voiture de police. Un homme est à l'intérieur. Sa porte s'ouvre et l'homme sort. Nos regards se croisent un instant. Il semble comprendre ce qu'il m'arrive. En costume chic, il se met à courir en interpellant mon demi-frère. Ce dernier l'insulte puis s'arrête de marcher. Nous sommes déjà à la hauteur de sa voiture. Il l'ouvre d'une main. J'en profite pour essayer de lui donner un coup de coude. Cela n'a aucun effet à part qu'il m'insulte de plus belle et empoigne mes cheveux pour me tirer à l'intérieur de sa bagnole. Il me pousse sur la banquette. Je reconnais immédiatement cette voiture. C'est celle d'Émilien ! La voiture avec laquelle il m'a emmenée au restaurant. Celle qu'on lui a volée sur le parking de sa maison d'édition. C'est lui. L'auteur inconnu.

La portière claque violemment. Louis se précipite dans la voiture et la démarre. J'entends l'homme à l'extérieur hurler pour prévenir les policiers. La voiture roule. Il va vite. Je m'accroche à la ceinture de sécurité pour ne pas rouler au sol quand il y a les feus rouges. Enfin, quand il daigne s'arrêter. Je me retrouve soit plaquée contre la banquette soit en train de me tenir à la ceinture pour ne pas glisser et m'exposer la tête.

La voiture s'arrête enfin. Ou non. J'aurais préféré qu'elle ne s'arrête jamais. Louis ouvre la portière et me tire par les jambes. Je m'attendais à ce qu'il me laisse tomber, mais il me maintient par la nuque. Puis finalement, tel un grand prince charmant, il me lâche. Je tombe sur le dos en grognant. Immédiatement, je porte ma main à mon dos. Je ne supporte plus la douleur. Je parie qu'il m'a cassé des os ! J'en suis certaine. Avoir autant mal est impossible. Il a du plomb dans les pieds ou quoi ? Cela ne me fait pas rire. Bien au contraire.

Louis me dépasse et marche vers un groupe. J'observe là où nous sommes. À une station-service. Il n'y a que la voiture de mon Émilien et celle du groupe de jeune.

Ils se saluent avant de s'approcher de moi. L'éclairage les finissent enfin par dévoiler le visage des hommes. Il s'agit des amis de Louis. Léxandre, Dimitri et Michael sont là. Il en manque un, dont je ne connais toujours pas le prénom, car je l'ai vu rarement.

Léxandre est le premier à réagir à ma vue. Il me dévisage avant de se jeter sur moi. Bizarrement, il a une réaction normale alors que je ne m'y attendais pas du tout. La dernière fois, il a été plutôt froid. De ce qu'on peut penser quand on le rencontre à peine, il a l'air plutôt le style de mec à laisser les personnes dans la merde. Alors que ce n'est pas le cas.

Il prend mon visage dans ses mains et me détaille. Mes yeux humides sont posés sur lui. Comme toujours, je ne réalise pas ce qu'il s'est passé. Encore moins ce qu'il va m'arriver. Maintenant, je m'en fous de ce que Louis va me faire. Émilien comptait pour moi comme personne d'autre. Il a gagné la première place dans mon cœur.

Léxandre fronce ses sourcils et m'aide à me mettre sur pied. Il se rend compte que je ne tiens pas debout. J'ai mal de partout. Tous mes membres me brûlent. Il me colle contre lui et se met devant Louis. Les deux autres amis se mettent aux côtés de Léxandre. Mon connard de demi-frère se tient devant nous, les bras croisés. Visiblement, il est mécontent de voir qu'un de ses propres potes m'aide.

Émilien Weits - Tome 1 EmpriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant