Épilogue: Tout Change

993 107 29
                                    

- Calum, tu es prêt? s’écrie Luke à travers la maison.

- J’arrive, papa!

Un petit garçon, aux cheveux caramel et aux yeux bleus, sac à dos à l’épaule, se précipite dans les bras de Luke. Il repose le bambin par terre, qui se met à courir dans le salon, nerveux mais excité pour son premier jour d’école.

Luke le regarde avec admiration. Son enfant, prêt à aller à l’école. Il réalise à cet instant à quel point il est chanceux d’avoir Calum –bien évidemment nommé en l’honneur de son meilleur ami, mort vingt et un ans plus tôt.

Luke ne l’oubliera jamais. Que ce soit à cause de son fils, des cauchemars qu’il fait encore régulièrement, de la presse qui, encore aujourd’hui, lui pose des questions sur une future carrière ou d’Ashton et Michael, en Australie, il se souviendra toujours de son meilleur ami.

Environ vingt ans plus tôt, les trois australiens avaient décidé de vaincre leurs cauchemars et de retourner en Amérique en tant que touristes. L’expédition, bien que difficile, avait porté ses fruits : Luke y avait rencontré sa femme, Émilie, au Canada.

Et il y était resté.

Ashton et Michael avait repris le chemin de l’Australie, mais Luke s’était marié en Amérique et s’y était installé, dans une petite maison de banlieue. Malgré tout, chaque été, ils visitaient leurs amis et la famille de Luke, en Australie.

Ils s’étaient définitivement retirés de l’industrie de la musique. Malgré tout, Luke, incapable de se trouver un emploi conventionnel, écrit toujours des chansons, qu’il vend à des artistes ou bands, raison pourquoi les médias s’acharnent encore et toujours sur lui.

Puis son fils, Calum, était arrivé. Luke était devenu l’homme le plus heureux du monde et, du même coup, le meilleur papa existant. Calum avait grandi et il avait désormais cinq ans : en d’autres mots, il entrait à l’école.

- Papa? On part? lui demande son fils en tirant sa manche.

Luke hoche la tête. «Va mettre tes souliers, mon grand.» Son fils court dans l’entrée et manque de tomber, une fois de plus. Luke et Émilie aiment bien rigoler en disant que c’est le garçon le plus maladroit du monde –un peu comme son meilleur ami.

Sa femme arrive à côté de lui, le repas de son fils dans ses mains. Luke se retourne vers Émilie et l’enlace, réalisant à quel point il est chanceux de l’avoir dans sa vie –et à quel point elle l’avait sauvé et aidé.

L’autobus de Calum n’est toujours pas arrivé et ils attendent, tous les trois, au coin de la rue. Ils sont silencieux : un nerveux, mais joyeux, une heureuse, mais préoccupée pour son fils, et un plongé dans ses pensées, déconnecté de la réalité.

Finalement, l’autobus pointe le bout de son nez et Calum se met à sautiller. Luke se met à sa hauteur (chose plutôt ardue pour le blond de six pieds quatre) et pose sa main sur son épaule.

- Tu vas être sage? il demande. Son fils hoche la tête vigoureusement.

- Tout va bien se passer, murmure Luke, des larmes perlant au coin de ses yeux.

Au fond de lui, il a l’impression qu’il laisse partir Calum, une seconde fois. Que maintenant, tout sera différent et que son fils, tranquillement, s’éloignera.

Calum enlace son père dans ses petits bras et chuchote : «Je t’aime, papa».

«Je t’aime aussi, mon grand», répond-t-il, la gorge nouée.

Puis son fils se détache, prend son sac, son repas, et entre dans l’autobus, où il se place contre la fenêtre en faisant des grands signes d’au revoir en souriant à ses parents. Et c’est à ce moment, en même temps qu’Émilie l’enlace, qu’il comprend : parfois, il faut laisser certaines choses partir, et cesser de se battre pour qu’elles reviennent comme avant.

Parce qu’au fond, tout change.

FIN

C'est la fin de Daylight!

Merci à tout le monde qui a voté, commenté et qui m'a supporté... spéciale dédicace à @michaelsjacket c:

n'oubliez pas d'aller lire 'the only bird', le premier chapitre a été posté à l'instant!

xoxox

Daylight // 5SOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant