Chapitre 2

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A écouter durant la lecture  : "We are warriors" de Secession Studios & Greg Dombrowski.

Après le départ de Marinette, Adrien s'était penché à la rambarde, seul. Il se repassait leur danse en boucle quand une explosion retentit plus loin. De la fumée noire, des cris et surtout un nouveau vilain. Adrien se pencha et ouvrit sa veste de costume, laissant une petite créature aux allures de chat voler.

- Le devoir nous appelle Plagg.

- Et moi qui pensais avoir la paix ce soir, se plaignit-il.

Adrien ne prit pas la peine de lui répondre, seulement de se cacher sur la terrasse, à l'abri des invités qui commençaient à sortir, alertés par l'explosion. Adrien disparu, Chat Noir pouvait maintenant aller sur le lieu de l'incident. D'un geste habile, il positionna son bâton à la verticale et se hissa sur le toit de l'hôtel. Il s’élança ensuite dans les airs et bondit de bâtiments en bâtiments, le vent fouettant ses cheveux. Son cœur se serra à mesure qu'il se rapprochait de l'accident. Peut-être était-ce égoïste de sa part mais l'arrivée d'un nouveau vilain le réconfortait : il pouvait être Chat Noir, encore une fois. Il savait bien qu'un jour, Ladybug n'aurait plus besoin de lui. Elle était gardienne des Miraculous ; elle pouvait faire appel à n'importe quel super-héro à tout moment et se servir d'un Miraculous plus puissant, plus adéquate à la situation que celui de la destruction. Parce qu'après tout, il ne servait qu'à faire des dégâts. Chat Noir secoua la tête et atterrit souplement au sol, devant trois voitures en feu. Il repéra rapidement les conducteurs déjà sortis des véhicules et vérifia que plus personne ne se trouvait l'intérieur. Lorsqu'il leva la tête, il découvrit le nouvel akumatisé... Pas si nouveau que cela. Un enfant sur un coussin ; les cheveux, les yeux, la peau et les vêtements bleus. Le marchand de sable, à l'exception près qu'une peluche se trouvait sur son épaule, de la même couleur que son costume aux détails en or. Du sable tombait de son coussin, touchant les passants qui prenaient la fuite. Aussitôt, une baleine tomba du ciel et Chat Noir sauta. D'un bras, il attrapa un homme et l'emmena plus loin, à l'abri, alors que la baleine tombait à l'endroit même où ils se trouvaient il y a quelques secondes.

- Restez ici, ordonna le héros tandis que l'homme acquiesçait.

Chat Noir retourna dans la rue principale et découvrit une femme crier alors qu'un clown la poursuivait, les bras tendus et sa bouche grande ouverte. Chat Noir tendit son bâton et tapa sur la tête du clown qui s'immobilisa immédiatement. Sur l'épaule du marchand de sable, la peluche leva la tête, soudainement animée et ouvrit les paupières pour dévoiler deux yeux rouges. Immédiatement, le clown se retourna vers Chat Noir, les yeux aussi rouges que la peluche, et reprit sa course vers sa nouvelle cible. Surpris, Chat Noir l'esquiva de justesse et atterrit plus loin, déséquilibré.

- Le marchand de sable est passé, le cauchemar peut commencer. Et maintenant les cauchemars m'obéissent !

Le héros de Paris ne perdit pas de temps à comprendre. La peluche sur son épaule était un sentimonstre qui donnait le pouvoir de contrôler les cauchemars et de choisir leurs cibles. Il restait maintenant à savoir si le marchand de sable pouvait contrôler un cauchemar ou plusieurs à la fois. De toute manière, Chat Noir allait avoir besoin d'aide rapidement s'il devait protéger les civils de leurs cauchemars tout en esquivant ces dits cauchemars qui l'attaqueraient pour son Miraculous. Il n'avait pas plus de temps à perdre à réfléchir, Ladybug le rejoindrait d'ici quelques minutes, probablement accompagnée de Rena Rouge. Et ce fut dans la précipitation, qu'il n'envisagea pas à la possibilité qu'il se fasse toucher par le marchand de sable et que son pire cauchemar prenne vie.

De l'autre côté de la rue, Marinette reprit ses esprits et aida les passants à se réfugier dans les boutiques aux alentours. Elle se dépêcha de se cacher et de se transformer, ayant déjà remarqué au loin la silhouette de Chat Noir en train de lutter contre le nouvel akumatisé. Sa déclaration devra attendre la fin du combat. Elle sentit l'impatience se répandre en elle sous forme d'adrénaline pendant qu'elle balançait son yoyo. S'ajouta à ceci, de l'anxiété à l'idée de retrouver son partenaire qu'elle n'avait vu depuis leur dispute. Ladybug sentit ses entrailles se tordre sous l'émotion, la faisant perdre l'équilibre. Instinctivement, elle relança son yoyo et retrouva son équilibre quand elle atterrit sur un toit, le vilain lui tournant le dos. Elle souffla longuement et rouvrit les yeux. Elle devait garder son calme ; elle ne pouvait pas se permettre de faire une erreur d'inattention ou même de perdre son sang-froid. Elle était l’héroïne de Paris, combattant le Papillon depuis presque un an. Elle ne le laisserait pas prendre son Miraculous et ne le laisserait encore moins gagner à cause d'une erreur de sa part. Mais tout ceci fut balayer quand elle découvrit à qui ils allaient devoir refaire face. Son sang ne fit qu'un tour et elle fut paralysée quant à la simple pensée de se faire toucher par le sable. Devant les yeux bleus de l’héroïne, tout défila comme un film. Son incapacité à réagir devant son pire cauchemar, la destruction de Paris, de la Lune mais surtout Chat Blanc. Ses mains tremblantes la ramenèrent à la réalité et elle serra les poings, la mâchoire serrée. Ne pas céder à la panique, à l'envie irrésistible de prendre ses jambes à son cou et de se cacher, comme tout le monde, espérant secrètement que le problème se réglerait sans elle. Elle prit une grande inspiration, ignora les larmes qui piquaient ses yeux et s'élança dans les airs, rejoignant son meilleur ami.

Malgré leur violente dispute, quand Chat Noir vit du coin de l’œil une silhouette rouge aux points noirs ; un sentiment de soulagement l'envahit aussitôt. Ladybug était là, elle saura quoi faire. Il bondit sur un lampadaire, esquivant cette fois-ci un chien enragé et se retenu de faire une quelconque remarque sur l'amitié entre chien et chat. La peluche sur l'épaule du marchand de sable s'affaissa et le chien perdit ses yeux rouges. Toujours enragé, il changea de cible et poursuivit un petit garçon. Sans perdre une seconde, Chat Noir récupéra l'enfant en plein vol et s'arrêta sur un balcon, le déposant. Sur le chemin jusqu'à Ladybug, il mit à l'abri quelques civils tout en évitant les attaques des cauchemars devenus réels. Quand il fut enfin à ses côtés, sa mâchoire tressauta sous l'émotion. Il hésita quelques instants, cherchant ses mots pour aller le plus vite à l'essentiel.

- Il a le même pouvoir que la dernière fois, à l'exception près qu'un sentimonstre se cache dans la peluche sur son épaule et qu'il peut contrôler la cible des cauchemars.

- Donc on doit à la fois protéger les civils, esquiver les attaques des cauchemars qui nous visent et éviter de se faire toucher, résuma Ladybug.

Chat Noir acquiesça d'un mouvement de tête.

- La bonne nouvelle, c'est qu'il ne peut contrôler qu'un cauchemar à la fois et qu'il est reconnaissable à cause de ses yeux rouges. La moins bonne, c'est qu'il peut changer autant de fois qu'il le veut.

Ladybug tourna la tête vers son compagnon et remarqua son attitude sérieuse, concentrée, les yeux fixés sur le vilain. Même lorsqu'il esquiva une nouvelle attaque, il fit attention à ne jamais croiser son regard. Le marchand de sable s'éloignait déjà, à la recherche de nouveaux cauchemars qui mettraient en difficulté les deux héros.

- On va régler ça rapidement alors.

Alors qu'elle allait lancer son lucky charm, Chat Noir fut attaqué par un plaid géant animé qui s'accrocha à lui, l'étouffant et le faisant chuter. Le marchand de sable se retourna et une barbie taille humaine, cognant à la porte d'un bâtiment se figea brusquement, ses yeux passant au rouge. Elle se retourna vers le plaid où Chat Noir se débattait sans relâche. La barbie se pencha, les mains tendues, prête à saisir le miraculous quand Chat Noir lancerait son attaque. Ladybug sentit son cœur s'arrêter un instant. Elle comprit immédiatement. Elle lança son yoyo et l'entoura autour des poignets de la barbie à l'instant où Chat Noir lança son cataclysme. Le plaid se changea en poussière et Chat Noir roula sur plusieurs mètres pour éviter les mains de la barbie qui souhaitaient attraper sa bague. Ladybug sur son dos, son yoyo autour d'elle, la barbie perdit l'équilibre, entraînant l’héroïne dans sa chute. Ladybug ne comprit pas tout de suite, même lorsque l'ombre du coussin du marchand de sable s'éloigna et qu'un rire diabolique résonna. Ce n'est que lorsqu'elle se releva et découvrit le regard horrifié de son partenaire qui fixait quelque chose derrière elle que soudain, la réalisation la frappa de plein fouet. Son sang ne fit qu'un tour, elle crut que le monde autour d'elle retint sa respiration, tout comme elle faisait. Une peur bleue l'envahit, si bien qu'elle la paralysa. Son corps ne répondait plus et pourtant, Marinette n'avait jamais senti son corps si vivant. Tous ses nerfs s'étaient réveillés, prêts à l'entraîner dans sa fuite quand l'adrénaline la ferait bouger. Mais Marinette n'était plus qu'une coquille vide qui pouvait se briser à tout instant. Son cauchemar venait de prendre vie.

- Comme on se retrouve..., déclara sans émotion la voix de Chat Blanc dans son dos.

Avant que tout imploseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant