Burnett regarda son collègue s'éloigner dans le couloir. Il fulminait, et ne s'autorisa à détourner les yeux que lorsqu'il aperçut la glace qui se répandait autour de lui atteindre dangereusement les portes de la serre. Une nouvelle fois, il venait de se faire humilier par cet abruti de Chiller, et il priait pour que Synth n'en ai pas été témoin depuis son jardin. Deux options s'offraient alors à lui: la première était d'essayer de se détendre avec un bon café, mais comme il craignait de le gâcher "accidentellement" sur cette face de flammes, il opta pour la deuxième. Tant pis pour ce que lui avait dit Lagune la veille, conclusions hâtives ou pas, il flairait un truc grave, et il ne voulait pas prendre de risques. De plus, Chiller n'avait pas respecté les conditions que lui avait posé la jeune femme, alors il ne voyait pas pourquoi lui, il devrait honorer les siennes.
Le jeune homme frappa trois coups sur l'une des portes qui ponctuaient le couloir.
- Entrez ! lui répondit une voix guillerette.
Burnett laissa échapper un soupir de soulagement. Apparemment, le boss était dans ses bonnes heures.
-Ah, mon p'tit Croc, tu tombes bien ! lui lança Zephyr une fois qu'il fut dans la pièce. Dis-moi, est-ce que tu t'y connais en expertise de petite cuillères traditionnelles ?
- Hum... non, pas vraiment.
- Bon, tant pis.
Et iel jeta les couverts qu'iel tenait par dessus son épaule, qui allèrent ensuite se perdre dans le capharnaüm que formait son bureau. D'ailleurs, si Burnett ne s'étonnait plus de l'humeur imprévisible du boss, il n'arrivait décidément pas à s'habituer à l'aspect rococo surchargé de son bureau/salon/salle de bain. Avec des fauteuils brodés par-ci, des étagères pleines à craquer de livres et babioles de tous âges par-là, et même une baignoire aux pieds sculpté recouverts de dorures, en bon minimaliste qu'il était, Burnett avait parfois du mal à retenir un haut le coeur.
- Alors mon p'tit Croc, reprit Zephyr en voletant vers lui, quel bon vent t'amène, si je puis me permettre l'expression !
Amusé.e, iel exécuta une petite pirouette dans les airs, faisant virevolter sa robe à froufrous tout droit sortie du XIXe siècle. Ceci associé à sa peau grisâtre et les lourdes chaînes qu'iel portait aux poignets et chevilles,, Zephyr avait tout l'air d'un petit fantôme. Petit, oui, car du haut de ses 90 centimètres, les gens avaient souvent du mal à le.a prendre au sérieux, et finissaient toujours par s'en mordre les doigts.
- C'est à propos de Chiller, boss...
L'intéressé.e parut retenir un soupir d'agacement.
- Je suis au courant pour la cas d'hier, ne t'inquiètes pas Croc. Nous sommes une petite entreprise, les nouvelles vont vite tu sais.
Puis iel s'éleva vers lui pour lui pincer les joues avec affection..
- Je suis désolé.e que tu n'es pas eu l'exclusivité là-dessus mon bichon...
Burnett fit alors un gros effort pour cacher son irritation en tentant de se persuader que de toute évidence, Zephyr était comme ça avec tout le monde, qu'il était ridicule de penser qu'iel aimait le titiller lui en particulier, qu'il se faisait des idées, sans l'ombre d'un doute, que c'était parfaitement inutile de s'énerver, et que...
- Non non, sauf votre respect boss, vous n'avez pas toute l'histoire.
Le jeune homme fut alors satisfait de voir l'évolution de son self-control, ainsi que Zephyr s'éloigner de son visage.
- Plait-il ?
- Oui, sa victime présumée, annonça Burnett en s'époussetant la joue, il ne compte pas s'en occuper. Et vous savez comment c'est quand cet abru... quand Chiller a une idée en tête...

VOUS LISEZ
Les feux de la mort
General FictionA.k.a : Une histoire sans titre que je terminerai sans doute jamais mais eh whatever Jugez pas, les titres ça a jamais été mon fort. Du coup c'est l'histoire d'un mec avec la tête en flammes qui est chargé de tuer une vieille, sauf qu'il décide de p...