Quand Chiller se réveilla, une odeur de brûlé venait lui chatouiller les narines. Il tentait d'émerger, tant bien que mal, et voulu se frotter les yeux pour les forcer à s'ouvrir. Seulement, il s'aperçut que ses mains étaient ligotées. Sans trop comprendre ce qui venait de lui arriver, il commença à faire un point sur le reste de sa situation: Manifestement, il était assis de force sur une chaise les mains dans le dos, là où se trouvait auparavant sa chevelure rousse se tenaient d'ardentes flammes, et ses lunettes de soleil logeaient miraculeusement toujours sur son nez. Bien, jusque- là, rien d'alarmant. Sauf que si, s'aperçut-il, aux dernières nouvelles, il était dans la maison d'un humain. Et toujours aux dernières nouvelles, il n'était pas censé avoir ses flammes en présence d'humains. "Oh oui bien sûr, se dit-il, elles ont dû se rallumer quand je me suis évanoui ! ... une minute je m'suis évanoui." Il releva la tête en sursaut, pour se trouver nez à nez avec le rouleau à pâtisserie le plus menaçant qu'il n'ait jamais vu.
-Qui êtes-vous ? Qu'êtes- vous ? Et qu'est ce que vous venez faire chez moi, démon?
Celle qui venait de prononcer ces paroles se tenait debout devant Chiller, le terrible rouleau pointé sur lui. A en juger par sa carrure et la couleur de ses cheveux, c'était sans aucun doute la propriétaire de la maison. Si, au contraire de Chiller, elle avait le corps tremblant de peur, le jeune homme reconnu admirable la façon dont celle-ci tentait de le dissimuler derrière une certaine assurance.
-Chiller. Sunday Chiller.
- Quoi ?
La vieille dame, surprise que la chose qu'elle avait face à elle réponde aussi posément, baissa un instant sa garde. Chiller attendit donc sagement que le rouleau à pâtisserie se retrouve à nouveau fermement tenu sous son nez.
- Vous m'avez demandé qui j'étais, reprit-il, je vous répond.
Son interlocutrice ne dit rien, bouche bée. Toutefois, elle ne tarda pas à réaffirmer son regard vers le nouveau venu.
- Quant à votre deuxième question, commença Chiller visiblement embarrassé, désolé de vous décevoir, mais je suis pas un démon. Vraiment pas.
- Tant mieux, répondit-elle avec assurance ( à la grande surprise de son détenu). J'ai jamais cru à ces sornettes, et c'est pas aujourd'hui que je comptais m'y mettre.
Décidément, il commençait à l'apprécier celle-là. Mais même si une bonne partie de ses peurs s'étaient envolées suite à la réponse du jeune homme, une vive lueur de méfiance brillait encore dans ses yeux. Cependant, cela n'inquiétait toujours en rien Chiller qui, pour la dernière explication qu'il avait à fournir, décida qu'il n'avait de toute façon pas grand chose à perdre, et joua la carte de l'honnêteté:
- Et si je suis ici chez vous en ce jour... c'est pour vous tuer.
La femme entama un mouvement de recul, qu'elle coupa court d'une rotation du pieds. Malgré son âge, sa vue était encore bonne, elle le savait, et elle était aussi très loin d'être sénile. Par conséquent, si ses yeux lui disaient que l'intrus qu'elle avait ligoté quelques minutes plus tôt dans son grenier était en réalité elle ne savait quelle créature avec la tête en flamme, et les dents légèrement plus pointues que la moyenne, elle l'admettait. Elle n'avait aucune idée par quelle sorcellerie cela était possible, mais elle n'était pas à ça près. Mais ce que ce jeune homme venait de lui annoncer, ça non, elle trouvait ça trop gros.
- Vous vous fichez de moi ? s'exclama-t-elle en rapprochant un peu plus son rouleau à pâtisserie.
- Oh non chère madame, loin de moi cette idée. Je vous assure que j'ai été chargé de faire passer votre âme dans l'au-delà. C'est, comment dire... votre grand moment.
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Les feux de la mort
Ficción GeneralA.k.a : Une histoire sans titre que je terminerai sans doute jamais mais eh whatever Jugez pas, les titres ça a jamais été mon fort. Du coup c'est l'histoire d'un mec avec la tête en flammes qui est chargé de tuer une vieille, sauf qu'il décide de p...