Trapped. (One Direction)

Chapitre 2

On y était. Le moment qu'on attendait tous. Les lumières se rallumèrent d'abord sur le

groupe de musiciens, ce qui déclencha une vague de hurlements. Pendant les deux minutes

qui suivirent, à peine distinguables entre les cris et les applaudissements, une chanson de leur composition fut jouée par Sandy, Josh, Dan et Jon. De là où j'étais, je les distinguais parfaitement, je pouvais même lire le message sur le T-shirt de Dan. Mais je levai la tête vers l'endroit où Carmenn et Louisa étaient censées se trouver et leur envoyai des ondes positives en me demandant comment était la scène, vue de là-haut.

Sûrement les musiciens devaient apparaître comme des petits points s'agitant sous les projecteurs. Je doutais même que l'on puisse faire la différence entre Dan et Sandy.

Je tournai à nouveau la tête vers la scène, juste à temps pour voir les lumières s'éteindre à nouveau. A ce moment-là, j'espérais vraiment qu'il n'y avait aucun épileptique dans la salle, parce que le changement d'éclairage était drastique.

Une vague de murmures parcourut la foule alors que nous étions tous plongés dans le noir complet. Mais ça ne pouvait pas être une coupure de courant, car les musiciens jouaient toujours. Peut-être était-ce un problème d'organisation? Je savais que ça pouvait arriver, parfois, si un des artistes ne trouvait plus son pantalon porte-bonheur ou si une oreillette ne fonctionnait pas.

Les murmures se transformèrent en un grondement sourd alors que le reste du public se posait la même question que moi: que se passait-il? Il faisait tellement noir que je n'arrivais pas à distinguer Skylynn, Tasha ou Berth. Pourtant, elles étaient juste à côté de moi. Tout ce que je savais, c'était que Tasha était descendue des épaules de Berth et pressait son bras froid contre le mien. J'étais dressée sur la pointe des pieds, les yeux rivés à la scène. Puis nous comprîmes. C'était plus facile pour nous, qui étions juste devant la scène. Celles du fond, elles, ne le savaient sans doute pas. Berth poussa le premier cri qui donna le signal aux autres. Les lumières se rallumèrent. One Direction était là, sur la scène, juste sous nos yeux.

- Vous êtes magnifiques! hurla Tasha en ouvrant son sac à dos.

Je ne m'étais pas demandé pourquoi les filles avaient des sacs, jusqu'à ce qu'elles se mettent à balancer des friandises sur la scène. Techniquement, lancer des cadeaux sur la scène lors d'un concert de One Direction était interdit depuis le jour où Harry avait reçu une sucette dans l'œil -il avait eu un bleu pendant trois semaines- et un téléphone avait manqué de casser le genou déjà abîmé de Niall.

Mais les garçons semblaient tellement heureux de profiter de la barbe à papa que je ne cherchais même pas à retenir Berth et Tasha. Skylynn, encore sous le coup de l'émotion, manqua de s'évanouir lorsque Liam passa juste devant elle sur le prolongement de la scène.

Le concert pouvait commencer. Après six albums, One Direction s'était confirmé en tant que groupe le plus puissant de la planète lorsque les fans, que l'on comptait par dizaines de millions, avaient organisé une immense campagne à échelle mondiale pour les faire revenir dans les stades du monde entier. Cette campagne fut bien évidemment un succès.

Lorsqu'il l'avait appris, mon père s'était empressé de m'obtenir une place tout près de la scène, non pas par gentillesse mais pour que j'arrête de lui casser les oreilles avec One Direction par ci, One Direction par là. Moi, je me fichais pas mal de connaître la raison de son geste. J'étais trop heureuse de pouvoir enfin assister à un de leur concert. J'avais attendu quatre mois, en passant de longues heures à contempler mon billet, et voilà que j'y étais enfin!

Voilà qu'Harry n'était qu'à quelques centimètres de moi, en train de chanter les premières notes de la première chanson du premier concert auquel j'assistais! Je pris sur moi pour ne pas hurler, parce que je voulais savourer chaque accord de White Dress, la chanson écrite par Zayn quelques jours après son mariage. Je volai une coupe de fruits au sirop du sac de Berth et mangeai en écoutant Louis transformer ces paroles si romantiques en une énorme farce. Après toutes ces années à monter sur scène, changer les paroles des chansons restait la blague préférée des garçons.