Chapitre 7

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Je rêvai du concert. Un concert où tout se passait aussi normalement que possible. Les garçons bondissaient sur scène, Niall nous faisait son fameux saut périlleux suivi d'une série de bonds en crabe, Louis et Zayn se balançaient de l'eau au visage, Liam prenait des photos avec les fans au premier rang, Harry avait la bouche tellement remplie de bonbons qu'il n'arrivait pas à chanter correctement...

Le stade était intact, les étoiles brillaient au-dessus de ma tête, la lumière était aveuglante, une brise fraîche soulevait des mèches autour de mon visage.

Je me sentais bien, je chantais avec Skylynn, ma joue était aussi lisse que celle d'un bébé, mes vêtements étaient propres et intacts. J'étais la plus heureuse du monde.

Mais ce bonheur fut balayé comme de la paille lorsque des cris me réveillèrent. J'ignorais pendant combien de temps j'étais restée ainsi à somnoler, mais rien n'avait changé dans le Tombeau. La brise fraîche n'avait été qu'une invention de mon cerveau épuisé, l'air était toujours étouffant et saturé de saletés. Quelque chose de pointu me rentrait dans le flanc et me faisait un mal de chien.

Je roulai sur le côté et passai ma main sur le front de Liam. La fièvre avait un peu augmenté. Son bras avait pris une teinte violette peu ragoûtante. Je priai pour ne rien avoir fait de mal. S' il mourait, ça serait de ma faute. J'appliquai un morceau de T-shirt mouillé sur son front et me levai en m'étirant, loin d'être reposée.

Les cris provenaient de Louis, qui avait fini par réaliser où nous étions. Mais il ne criait sur personne en particulier, il ne criait pas de colère ni de désespoir. Il avait mis ses mains en porte-voix et criait vers le ciel, vers la surface. Plusieurs personnes, dispersées autour du Tombeau, l'imitaient.

C'était probablement la meilleure chose à faire. Depuis que le stade s'était effondré, nous avions passé tout notre temps à pleurer nos morts et nous aménager un joli petit appartement -quelqu'un avait même délimité un coin pour les toilettes- comme si nous avions décidé que c'était ça notre vie à présent. Comme si nous allions passer le reste de nos jours ici. Mais personne n'avait pensé à faire le plus de bruit possible pour signaler notre présence aux secours qui devaient quadriller la zone en réfléchissant à un moyen de déblayer ce qui restait du stade.

Je contournai quelques-unes de ces alarmes humaines et me mis à la recherche de Jem pour lui proposer mon aide. Je fouillai du regard le Tombeau tout en me grattant le front. Je sentis une toute petite bosse sous mon doigt: une piqûre de moustique.

Oh, parfait, vraiment. En voilà une bonne façon de passer le temps! Partir à la chasse aux moustiques, c'était exactement ce qu'il me fallait!

Je laissai échapper un grognement de mécontentement et observai les gens autour de moi. Quelque chose avait changé, ici. Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus, mais quelque chose était différent. Et ça se reflétait sur le comportement de mes compagnons d'infortune.

Les visages trempés de larmes était à présent plus lumineux, les sourires plus nombreux et des blagues fusaient d'un bout à l'autre du Tombeau.

Un vent d'espoir avait soufflé sur le Tombeau.

Jem avait dû dire quelque chose d'encourageant. Après tout, la plupart d'entre nous n'étaient que des enfants, la moyenne d'âge tournait autour de quinze ans, ce n'était pas difficile de lâcher une phrase qui leur remonterait le moral.

Mais quelque chose d'autre attira mon attention: je voyais mieux. Je pouvais distinguer chaque grain de poussière qui tombait du ciel, le métal luisait à la lumière...

La lumière!

C'était donc ça qui avait changé. Nous avions de la lumière, beaucoup de lumière.

Trapped. (One Direction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant