Chapitre 11

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J'ignorais ce que Zayn était en train de trafiquer. Lui et Jem étaient en train de se disputer à voix basse dans un coin, loin des oreilles indiscrètes. Quelque chose me disait que mon nom était au centre de la conversation, donc techniquement j'étais concernée, mais je décidai de ne pas m'en mêler. Zayn voulait me dénoncer auprès de Jem? Qu'il le fasse, ce n'était pas comme si Jem pouvait me punir.

Mais je ne pensais pas que c'était ce qu'il était en train de faire. Il n'arrêtait pas de gesticuler vers moi et de joindre ses mains, comme s'il suppliait Jem. Mais l'homme ne semblait pas d'humeur à l'écouter, il était en train de transporter des grandes plaques de métal d'un bout à l'autre du Tombeau.

L'idée que Jem était en train de devenir fou s'imposa dans mon esprit. Si Jem devenait fou, nous pouvions tous dire adieu au peu d'équilibre qu'il nous restait.

Pour ma part, la plus minuscule des étincelles me ferait exploser, mais je savais que certaines personnes, comme Lizbeth, avaient conservé une certaine force d'esprit. Je m'apprêtais à aller voir Liam lorsque Zayn m'appela à grands cris. Je haussai les sourcils et m'approchai, méfiante. Jem et lui avaient repris leur conversation, et cette fois je pouvais entendre ce qu'ils se disaient. Zayn parlait de rassembler un petit groupe de garçons pour une "mission", mais Jem n'arrêtait pas de répéter que c'était trop dangereux.

- De quoi vous parlez?

Zayn leva son doigt pour me dire d'attendre. Ce geste m'agaça plus qu'autre chose, alors je les laissai à leur petite conversation et allai m'occuper de mes affaires.

J'étais tellement en colère contre Zayn que mes mains tremblaient. Il valait mieux que je ne reste pas à côté de lui ou sa joue risquait de faire la connaissance de ma main.

Je m'aventurai du côté d'un petit groupe composé de Charlie, Tasha, Lizbeth, Harry et trois personnes dont j'ignorais le nom. Ils étaient tous occupés à manipuler les téléphones portables trouvés juste après l'effondrement du stade. C'était un véritable miracle qu'ils aient survécu.

Mais, si on allait par là, c'était un véritable miracle que nous ayons survécu également.

Harry leva un téléphone au-dessus de sa tête, l'abaissa et répéta l'opération plusieurs fois avant de le jeter au sol, où il se fracassa contre le métal.

- Bien joué, grommela une fille.

Elle devait avoir à peu près mon âge, même si son visage tâché de sang et entaillé de partout était difficile à distinguer. C'était elle qui n'arrêtait pas de demander à Charlie de la fermer. Elle, parmi tant d'autres. Tout le monde voulait que Charlie la ferme.

Je restai les observer sans rien pendant un petit moment, mais il ne se passait pas grand chose. Ils tournaient tous en rond en essayant de capter ne serait-ce qu'une barre de réseau mais, comme Zayn me l'avait dit, les lignes étaient coupées.

En y réfléchissant bien, c'était d'une logique implacable. Si le Wembley Stadium, qui aurait normalement dû être solide comme un roc, s'était effondré, les bâtiments aux alentours ne devaient plus être que des tas de poussière. L'hôtel dans lequel j'avais logé ne devait plus exister, pas plus que les immeubles l'entourant, l'école, le théâtre, l'hôpital... Il ne devait plus rien rester de cette partie de la ville.

Les projecteurs installés par les secours devaient être alimentés par des générateurs de secours, et l'électricité avait dû être coupée partout ailleurs pour des raisons de sécurité.

Une chance que j'aie décidé de faire le déplacement de York. Cette partie du pays n'avait pas dû être touchée, mes parents étaient donc sains et saufs. A part le fait qu'ils me croyaient morte, ils allaient bien. J'allais repartir sur la pointe des pieds lorsque j'entendis la fille prononcer mon prénom.

Trapped. (One Direction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant