Fête d'anniversaire

Chapitre 15 : Endroits inexplorés

      Alors qu'elle réfléchissait seule dans sa chambre à la décoration impersonnelle, Maggie eut l'idée de partir à la recherche du disjoncteur. Elle avait affirmé qu'il était facile à trouver, il fallait maintenant qu'elle se le prouve. Elle sortit donc de sa chambre et descendit l'escalier en bois. Au rez-de-chaussée, elle croisa Chelsea qui montait, une pile de linge dans les bras.

        Maggie se mit à chercher une porte pouvant potentiellement mener à une cave ou équivalent. Après avoir fait de nombreux allers-retours dans les deux ailes du rez-de-chaussée, Maggie eut l'idée de contourner les escaliers. Dissimulé sous quelques marches creuses, il y avait une petite porte entrouverte. Maggie ouvra davantage cette porte. La lumière était allumée et laissait apparaître un autre escalier assez étroit avec de toutes petites marches qui s'enfonçaient sous la surface de la terre. La jeune femme emprunta cet escalier qui semblait mener droit vers les enfers.

         En bas, il y avait une grande pièce contenant des meubles cassés ou très usés, des cartons contenant de la vaisselle, des cadres, des tableaux, et tout un tas de vieilleries poussiéreuses. La détective continua à avancer en suivant les lumières allumées. Elle entra dans une petite pièce où la porte était entrouverte et vit un policier, un homme en bleu de travail et Patron qui, selon Maggie, devait avoir le pouvoir de se dédoubler pour se trouver sans cesse dans la même pièce qu'elle quand elle pensait trouver une piste quelconque. Ils étaient tous les trois occupés à regarder l'énorme disjoncteur qui constituait le seul élément de la pièce, avec une ampoule qui fonctionnait très mal. Sans compter les toiles d'araignées.

« —Ah Maggie ! Justement, je voulais te parler de quelque chose à propos de ce disjoncteur, fit Patron visiblement heureux de voir la jeune femme.

—Oui ?

—Quelqu'un a bien fait disjoncter le manoir quelques minutes avant de le réenclencher.

—Donc, la coupure était volontaire.

—C'est exact. Et ce qu'il y a de bien dans tout cela, c'est que la personne qui a fait disjoncter ce manoir n'était pas obligée d'avoir de grandes connaissances en électricité.

—C'est un modèle très fréquent de disjoncteur, commença l'homme en bleu de travail. Si vous voulez tout faire disjoncter, il suffit juste d'abaisser ce bouton (l'homme désigna un petit levier sur le disjoncteur) et tout disjoncte. Il ne lui reste plus qu'à le relever et le courant revient. C'est très simple.

—Tu vois Maggie, reprit Patron, il n'est pas très difficile de faire disjoncter un manoir de cette taille. La liste des suspects s'agrandit davantage.

—Eh bien pas vraiment, fit cette dernière.

—Ah et pourquoi ça ? demanda Patron visiblement très intéressé par ce qu'avait à lui dire la jeune femme.

—Il faut le trouver ce disjoncteur, et ce n'est pas si évident que ça en fait.

—Tu as bien réussi à le trouver toi.

—Oui, mais les portes étaient entrouvertes et il y avait de la lumière.

—C'est pourtant un endroit logique dans un manoir comme celui-ci. Il suffisait juste au meurtrier de sortir de la pièce, si ce n'était pas déjà fait, et de longer le couloir jusqu'aux escaliers où il a déjà remarqué la porte. De plus, il avait la possibilité de s'éclairer avec son portable une fois descendu dans la cave, quand il est sûr que la lumière qu'il produit ne pourra pas être remarquée par quelqu'un d'autre. »

       La jeune femme n'y trouva rien à répondre. C'était de toute logique. Elle remonta les escaliers du sous-sol et retourna dans sa chambre. Elle nota sur une feuille tout ce qu'elle venait d'apprendre et rangea cette dernière dans son bureau. Puis, elle retourna dans la véranda.