Chapitre 18 : Trop de suspects

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          Le déjeuner fut bruyant. Tout le monde parlait et rigolait. Maggie eut l'impression qu'ils oubliaient petit à petit qu'ils étaient mêlés à une affaire de meurtre et qu'une femme a été tuée à quelques mètres d'eux. Cette idée lui donna des frissons. Pourquoi tout le monde paraissait-il si insouciant ? Voulaient-ils vraiment oublier qu'un meurtre avait eu lieu sous le même toit, ou alors, étaient-ils vraiment inquiets ? Ces questions se bousculaient dans sa tête. Elle ne comprenait plus ce qu'il se passait et n'arrivait plus à faire la différence entre ses pensées et la réalité. Et si tout le monde avait quelque chose à voir dans cette affaire de meurtre ? Après tout, Agatha Christie a déjà imaginé un meurtre comme ça, pourquoi ne pourrait-il pas devenir réel ? Et si Agnès n'était pas vraiment celle qu'on pensait être ? Il lui fallait trouver des réponses à toutes ces questions, et vite.

          Le repas fut vite avalé. Pendant qu'elle mangeait, Maggie remarqua que quelque chose tourmentait Chelsea. Ce serait-elle rendue compte de quelque chose ? Lorsqu'elle avait dit à Raphaël qu'un meurtrier peut continuer à tuer à partir du moment où il a commencé, à quoi faisait-elle allusion ? Avait-elle peur d'être la prochaine victime ? En savait-elle plus que ce qu'elle ne voulait bien dire ? Ces questions, Maggie voulait en trouver la réponse, mais elle n'était pas libre, il y avait ce Patron.

         Maintenant, Maggie s'interrogeait sur ce Patron et toute son équipe, y compris Ewen. Et si c'était Ewen le meurtrier, et Patron le complice ? Après tout, Patron est quelqu'un de bizarre, dont on ne connait pas l'identité, et qui en sait beaucoup sur ce meurtre. Mais pourquoi voulaient-ils tuer Agnès ? Encore une histoire d'argent ? Et pourquoi ce meurtre a-t-il eu lieu dans ce manoir ? Pour accuser aisément quelqu'un d'autre ?

            Les soupçons se tournèrent vers Aurélie et Nicolas. Aurélie aurait pu être la complice de Nicolas. Mais encore une fois, quel est le motif ? Encore une histoire d'argent ? Après tout, le manoir a dû leur coûter cher à ce jeune couple.

           Maggie n'eut pas le temps de se poser d'autres questions qu'elle fût sortie de ses pensées par Chelsea qui fit tomber une assiette sur le sol.

« —Oh, je suis désolée, je... j'ai...

—Ce n'est rien Chelsea, ce n'est qu'une assiette, la rassura Aurélie.

—J'ai cru voir Agnès. »

           Cette remarque jeta un froid dans la pièce. Nicolas se leva, attrapa Chelsea par les bras et se mit à la secouer.

« —Où ?! Où as-tu vu Agnès ?! »

            Aurélie exigea que Nicolas la lâche. Ce qu'il fit, se sentant immédiatement bête.

« —C'est déjà assez dur comme ça pour tout le monde, Nicolas, je pense que ce n'est pas la peine d'en remettre une couche.

—On devient tous fous à rester enfermés ici sans pouvoir rien faire.

—Ne te plains pas, tu es chez toi, intervint Éric. »

           Nicolas ne répondit rien à la remarque d'Éric et se rassit à sa place. Maggie, Ewen et Léa, qui avaient fini de manger, sortirent de la pièce.

« —Il faut que nous retournions voir Patron, fit Ewen. Mais il n'est que 12h45.

—Oui, mais il faut lui faire part de la remarque de Chelsea. J'ai le sentiment qu'elle n'est pas sans importance.

—Nous lui dirons quand nous le verrons.

—Pourquoi tu ne veux pas aller le voir ?

—Pourquoi tu tiens absolument à le voir ? »

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