La Saga des Élus tome 1 : Le Souverain Immortel

Chapitre 21

Personne n'avait dit un mot quand Kialandi était sorti du réfectoire. Seul Valar paraissait serein, et essayait de remonter le moral des survivants, ce en racontant des blagues, ou bien des histoires et anecdotes qu'il modifiait pour rendre comique. Au bout de quelques minutes, sa bonne humeur manifeste arrivait à arracher des sourire à des personnes qui avaient soudainement été embarquées au beau milieu de l'enfer. Au bout d'un moment, il s'isola dans un coin de la pièce et s'adossa au mur. Daran le rejoignit assez vite.

-Dîtes... la priorité de Kialandi est bien de détruire l'Orbe, au-delà de notre sécurité ?

Prit de court, Valar répondit finalement d'un ton se voulant celui du compliment :

-Tu es futé, gamin.

-C'est juste une évidence. Apparemment, ce machin est d'une puissance considérable. La vie de milliers, voir de millions de gens, doit passer avant celle des quelques survivants de ce trou, non ?

Daran avait dit ça en tremblant. Néanmoins, Valar eut un grand sourire, qui au lieu d'être comique, était cette fois rassurant.

-Ne t'inquiète pas. Je ne laisserais personne ici mourir, c'est une promesse !

Au même moment, la voix de Zoran, le seul Artiste du QG ayant survécu, retentit dans la pièce :

-C'est prêt !

Les quelques centaines de personnes ayant survécu s'agglutinèrent alors près du Mage. Celui-ci avait passé les dernières minutes à préparer, via quelques instructions qu'avait laissé Kialandi avant de partir, une potion visant à immuniser les survivants contre l'air empli de spores démoniaques. Zoran était en train de servir les gens apeuré du mieux qu'il pouvait, la maladie ayant rendu un de ses bras inutilisable durant sa jeunesse. Valar, Daran et Edrick n'en prirent qu'en dernier. Les deux adolescents prirent chacun leurs doses en discutant des récents évènements.

-Tu sais, jusqu'à récemment, j'aurais voulu être né pendant la Guerre Noire, dit Daran, l'air dépité, mais je ne savais rien de rien... lorsque ces choses sont arrivées, je n'ai rien fait de mieux que de chier dans mon froc...

-Ouais, c'est pas aussi magique et épique que dans les chansons, soupira Edrick. Les héros de la Surface qui tiennent avec abnégation et foi puis finissent par triompher des infâmes Démons, Orcs, zombies et tout le tintouin, mon gros cul oui ! En vérité, ça devait être une boucherie sans nom, dont nous n'avons vu qu'une partie.

Edrick désigna alors Valar d'un signe de tête.

-Lui et son pote, ils ont traversé l'enfer absolu pendant des millénaires. Avec le recul, je comprends que Nogafir ne parle à personne et n'ai aucune notion de la vie sociale. Mais Sarelir... lui je comprends pas, par contre. Si j'avais vécu un millénaires de massacres tout plus violents les uns que les autres... non, en fait je crois que je me serais pendu avant la fin de la guerre.

-Moi aussi...

Valar se tendit brusquement.

-Messieurs, on va pas tarder à avoir de la visite... des zombies et des Démons approchent, et y a pas que des Coureurs.

Tous se mirent alors en formation. Les femmes, les vieillards et les enfants étaient au centre, coincés entre les deux rangées de combattants, chacune faisant face à une des portes du réfectoire. Les bruits caractéristiques des infectés commencèrent à se faire entendre, ainsi que des cris et des grognements plus graves.

Ça doit être des Démons...

Le bruit se fit de plus en plus présent. Puis, un coup s'abattit sur une des portes. Puis un autre sur la deuxième. Après quelques minutes de tambourinage, la première porte céda, et les infectés déferlèrent dans la pièce. Néanmoins, Daran sentit un courant d'air effleurer son visage. Une demi-seconde plus tard, les infectés furent soudainement découpés par des lames invisibles. Le jeune homme vit alors Valar devant les combattants, les bras tendus devant lui. Il dit alors d'une voix sombre mais déterminée aux créatures devant lui :