Le daron poubelle 2 sans le daron poubelle

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Je cours dans les rues au hasard. Je regarde mon téléphone et je vois 3 appels manqués de Louise. Je la rappelle, essoufflée.

"Allo Alice ? J'arrive ! J'ai hâte de recevoir tes cours particuliers !"

Sa voix me permet d'aligner mes mots correctement. 

"Salut Louise. Je me suis enfuie de chez mon père. Viens me chercher. Je suis près de [lec]" (pas de placements de produit).

- Quoi ? Il s'est passé quoi ?

- J'ai pas envie d'en parler. Viens au plus vite s'il te plaît.

- D'accord, j'arrive."

Il ne faut que 5 minutes avant que Louise arrive. Elle me regarde, très inquiète. Je monte dans la voiture sans un mot. Elle me caresse la cuisse le temps de la route. Je rentre chez elle, en mode zombie. Il m'a déjà frappé mais pas jusqu'à me ruer de coups. 

"Tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ?"

Je lui répond d'un ton étonnamment calme ce qu'il m'a fait aujourd'hui puis les autres jours. Louise observe mon visage pour voir si je n'ai pas d'hématome. Elle soulève mon t-shirt et elle écarquille les yeux de surprise. Elle m'ordonne :

"Enlève ton t-shirt."

J'essaie de plaisanter. 

"Eh bien, je connais une fille qui veut en finir !"

Elle me regarde avec des gros yeux. 

"Je ne rigole pas. Regarde toi dans un miroir."

J'enlève finalement mon t-shirt. Je me dirige vers le miroir et je vois quelques hématomes sur le ventre. Je me retourne et j'en vois qui apparaissent dans le dos. Je reste debout sans réagir. Merde. Je m'assois et Louise vient à coté de moi. Je m'allonge sur ses genoux. J'éclate en sanglot. Je pleure énormément, comme si je sortais toute cette peur, cette tristesse et cette haine en moi. Ce n'est vraiment pas mon genre de pleurer et encore moins devant quelqu'un. J'avoue que ça fait du bien. On ne parle pas de toute la soirée. À la place, elle me fait des papouilles. C'est seulement vers minuit qu'elle coupe ce silence. 

"On va se coucher ? 

- Je peux me laver avant ? 

- Bien sûr ! J'irais après toi."

Je prend une douche en vitesse. Pendant que Louise se lave, je repense encore à mon géniteur et à tout ce qu'il m'a fait. Je repense aux cris quand il s'énerve, à ses insultes,... Je me met en boule et plaque les mains sur mes oreilles. Je me balance. Je tremble. Toutes les fois où il m'a humilié, où il me regarde comme un bout de viande quand je suis en robe, quand il cri encore et encore...

Louise revient. Elle me demande :

"Alice, ça va ?"

Je relève la tête, les yeux encore humides. Je lui demande d'une voix douce :

"Je peux dormir avec toi cette nuit ?"

Elle me regarde, attendrie.

"Bien sûr. Viens là."

Elle s'allonge et je me cale contre ses bras. Je m'y sens bien. Je sens que le sommeil ne tarde pas puis je m'endors contre elle. 

Alice in bordel landOù les histoires vivent. Découvrez maintenant