Chapitre 3

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1 an plus tard
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14h30

L'étalon monta sur la rampe sans difficultés pour Julien, le cheval n'était pas très habitué mais il avait une confiance aveugle en son cavalier. Ce lien n'empêchais pourtant pas Goldako de rester troublé de la matinée passée.

Ayant paniqué sur le terrain, l'équidé avait totalement pillé sur le premier obstacle, pourtant la hauteur n'avait absolument rien d'impressionnant. Mais ce brouhaha incompréhensif, les bourrasques d'hystérie, les flux de canidés, les juments attrayantes, les autres étalons méprisant et surtout le nœud blanc qui, malgré toutes les tentatives de la monture de l'enlever, tenait bon, montaient à la tête du noiraud.

Quand bien même, son cavalier appliqua son role dans le plus grand des calmes et dans la plus grande des propretés. Entrainé par cette vague de réponse à chacun de ses mouvements, le destrier finit par s'intéresser à son parcours et oublia finalement tous les éléments perturbateurs, l'étalon devint comme sourd et plus rien ne pouvais le sortir de cette concentration, cette bulle qu'ils s'étaient formés, lui et son cavalier, Goldako et Julien, deux compères que le jeu de la vie avait décidé d'unir. Cette bulle était un synonyme de la complicité pour le duo, ces âmes pourtant si différentes, une complicité que rien n'aurai pu gâcher, une complicité sincère, une complicité de cavalier et monture, une vraie complicité.

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15h15

L'homme menait Goldako à la main, après les soins prodigués à chaque fin de concours, Julien ramenais le noiraud dans son paddock, du moins c'est ce que le cheval pensait. Finalement le brun conduisit le destrier à un champ encore inconnu des prunelles d'un noir profond et envoutant. le noiraud reconnu une odeur familière... son odeur. Mais pas exactement la même... une arôme réconfortante de lait chaud flottait dans l'air et se rajoutais à tout ca une fragrance qu'il connaissait si bien... mais que le destrier n'arrivais plus à identifier, celle d'un autre cheval ? Non d'une jument, mais la quelle ?

Une gracieuse poulinière alezane brulée allait dans la direction des nouveaux venus, suivie par un jeune poulain maladroit d'un beau poil noir comme la nuit accompagnés de crins blancs rappelant de la neige pure.

« -Goldako, je te présente ton fils, Black Jack Z. Black Jack je te présente ton père, Goldako de Piques Z ! »

C'est alors que l'identité de cette odeur frappa le noir pangaré de plein fouet. Tarka.

Fasciné, l'étalon se demanda si lui aussi, un jour avait été dans le même corp que le poulain bicolore. Il observa avec attentions chaque mouvement de Black Jack, dont la plupart étaient indésirables, mais d'autre, plus discret montraient des signes de nervosité et de curiosité.

Qui est donc ce grand et si fort animal ? Il ressemble à elle... et c'est qui le deux pattes ? Voila à peu près ce qu'il se passait dans la tête du protégé qui d'ailleurs hésitait fortement entre aller leur passer le bonjour ou tout simplement rester dans les mamelles de sa mère.

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