Chapitre 8

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02h00

Un bruit. Un pas. Un humain se baladait entre les chevaux parqués. Il avait avec lui une lumière qui aveuglait les quelques bêtes qui avaient la faiblesse de dormir et agitait les équidés déjà fous qui ne tenaient en place, activant leurs instincts de survie. Furtivement, il jetait un coup d'oeil à chaque cheval jusqu'à tomber sur notre bel étalon qui n'était à envier. Remarquant la silhouette sportive, le sexe du cheval, l'état suintant et la blessure, la femme n'eut pas besoin de beaucoup de temps pour comprendre la tragédie. Elle refoula une larme de dégoût. Comment ? Pourquoi ? L'être humain la surpassait.
C'était décidé. Le cheval qui aura une chance de vivre sera celui ci. Faire un choix la déchirait. Toutes les nuits. Toutes les nuits le même scénario se produisait. Un choix. Que cette brune trouvais injuste. Le lendemain, quand l'heure des abattements sonnait, un cheval manquait à l'appel. Un cheval de moins finissait à la boucherie. Un cheval de moins mourrait à cause de la bêtise de l'homme. Un cheval de moins. Qui s'en souciait ?
L'heure tournait, elle se devait de se dépêcher. Si elle se faisait repérer, s'en était fini d'elle. Fini d'elle et de tous ces chevaux qui n'auraient pas leur chance, pas leur choix. Elle passa un appel à ses complices et -avec bien grand mal- chargea le cheval à moitié mort dans le van avec l'aide de ses camarades.

6 mois plus tard
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14h

La ration de foin fut apportée au petit cheval noir. Goldako -désormais nommé Valiant par l'absence de pièce d'identité, référentiel au courage de ce cheval que tout destinait à mourir- boita jusqu'au filet. Le plâtre lui empêchait beaucoup d'actions, comme une allure fluide.
Une fois rassasié, l'étalon profita des rayons du soleil s'infiltrant entre les barreaux de l'ouverture qui donnait vu sur de superbes étendues vertes à perte de vue. Le noiraud aurait tout donné pour y goûter l'herbe grasse et galoper comme bon lui semble. Malheureusement pour lui, sa guérison primais sur son instinct. Il se laissa finalement emporter par le sommeil après avoir poussé un long soupir d'ennui.

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