Chapitre 5

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15h

« - 350o$ dernier mot pour le monsieur au béret ?! Très bien adjugé vendu à 3500$ ! Maintenant je vous présente Galant de Visconti, hongre selle français de 6 ans fils de... »

Alors que l'enchérisseur continuais sur sa lancée, le brouhaha sourd résonnait entre les quatres murs. En bas, au centre, la carrière où les chevaux défilaient était d'un sable blanc et fin. Plus haut, les acheteurs et vendeurs étaient postés sur le balcon, ils observaient les chevaux, certains faisaient la moue, déçus des nouveaux arrivés, pendant que d'autres jubilaient, fier de leurs trouvailles.
Se rajoutait à cette cacophonie les hennissements nerveux et curieux des équidés.

« -Je vous prie de signez ici, Mr.Davies
-Bien... »

Le brun s'empara du stylo et après une hésitation, signa le document, le coeur lourd.

« -Parfait ! Mr.Joyeau, Goldako De Piques Z vous appartient officiellement. »

Julien avait la poitrine déchirée, il jaugea un instant du regard ce fameux "Joyeau", les cheveux grisonnants, couverts par un beret à carreau, les yeux d'un brun proche du noir, une balafre parcourait le visage de l'oreille à la commissure des lèvres. Le brun n'aimait pas du tout cet homme. Il ne l'aimais pas pour la simple et bonne raison qu'il lui avait arraché ce qu'il avait de plus cher. Un mauvais pressentiment s'y ajoutait : souriant d'un air narquois et hypocrite, ses gestes brusques trahissaient son impatience.
Julien conclus que l'objet de vente ne lui était pas destiné, certainement pour sa petite fille ou quelques chose comme ça...
Mr.Joyeau ne s'intéressais en rien à l'étalon. Cet achat n'était qu'un prétexte. Un masque habilement enfilé pour atteindre un but bien différent. Mais quel but ?

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17h45

Après deux longues heures de routes, le cheval pu enfin descendre difficilement du van, ce dernier était plus étroit que son camion habituel.
Le vieil homme attrapa sèchement le licol de Goldako et le guida dans une vieille grange. Des trous dans le toit laissait passer la pluie torrentielle, les toiles d'araignée pendant du plafond. Les quatre barrières situées au centre de l'étable devait être le box, la litière n'était rien d'autre que de la terre, un petit tas de foin poussiéreux trônait au milieu avec un seau où un liquide verdâtre baignait. Le vent gémissait, s'infiltrant entre les planches de bois, frappant le cheval tétanisé.

Dans le fond du bâtiment, un poney pie plutôt trapu fixait le nouveau venu.

Goldako était inquiet. La tête baissée, les muscles tendus, ses yeux roulaient sous ses paupière. Ou était passé son box accueillant ? Son pré verdoyant ? Tarka et Black Jack ? Et surtout, Julien ?
Totalement déboussolé, l'équidé paniqua, se cabra au dessus du grisonnant et se libera de l'emprise de Mr.Joyeau pour se ruer dehors.

Sous la pluie battante, l'étalon sauta avec aisance la barrière de la propriété puis s'élança dans les champs.

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21h30

Le tonnerre des sabots sur la terre boueuse faisait d'horribles succions qui horrifiaient encore plus le cheval.
La pluie martelait la monture, transite jusqu'au os, cavalant depuis des heures et des heures.
Perdu, fatigué, affamé, Goldako ne s'arrêta pas, pas tant qu'il aurait retrouvé son chez soi, d'ailleurs il ne se serait pas arrêté, si le sommeil ne l'avais pas emporté.

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