Les filles, figurez-vous que ce matin, j’étais tranquillement fourrée sous la couette en train de feuilleter le dernier Prazia (vous avez vu le rouge à lèvres Gibenchi rose pailleté page 56 ? J'ai trop envie de l'essayer !), quand on a sonné à la porte. Et là, j'étais en mode hater, genre "Qui ose interrompre ce moment sacréééééé de ma journée ??".
Je me suis glissée à pas de loup vers la porte d’entrée, en glissant sur le parquet comme une grosse limace grâce à mes chaussettes en laine, afin d’éviter tout grincement indiquant ma présence. Pas question, non pas question, que quiconque me voie de bon matin... Je vous l'avoue : sur les photos de ce blog, vous me voyez toujours nickel, mais ça, c'est quand j'ai passé deux heures dans ma salle de bains à me tartiner de fond de teint, à me shampoouiner, me récurer... autant dire que quand je me lève, je suis dans un état de mocheté avancée.
Silencieuse, je me suis tenue juste derrière la porte et j’ai aperçu Max en train d’essayer de regarder de l’autre côté du judas. Max, je vous en parle tout le temps c’est mon meilleur ami. Mais aussi un mec impitoyable. Alors le laisser entrer, c’était aussi ouvrir la porte aux moqueries en tous genres.
Le carillon de la sonnette a résonné juste à côté de mon oreille, ce qui m'a fait faire un bond en arrière. Et j'ai renversé mon guéridon rose bonbon, ce qui a fait un sacré boucan. J’ai retenu mon souffle, en priant pour que Max ne m’ait pas entendue. Sérieux, le mec qui se pointe à dix heures du matin, il a pas de vie ou quoi ?
« Andromaque ! Je sais que tu es là, ouvre-moi ! Andromaqueeeeeee! Je t’entends respirer derrière la porte ! Allez ! ».
« Oh Max, c’est toi, je ne t’avais pas entendu, je dormais, désolée … » j’ai dit d’une voix endormie. Mes neurones ont tourné à deux cent à l’heure, cherchant une raison valable de ne pas lui ouvrir. J'avais pas envie qu'il me voie avec mon teint blafard et mes cheveux gras.
« Ecoute, mmm, je ne me sens pas bien. En fait, je suis malade ! Et extrêmement contagieuse ! Très très TRES contagieuse ! J’ai la grippe ! Le médecin m’a ordonné de me cloîtrer chez moi, au risque de propager l’épidémie. Tu sais, tout le monde l’a attrapée …ils en ont parlé aux infos, euh, l’Ile-de-France est en zone rouge ou je ne sais plus trop quoi. Je déguste, j’ai 40 de fièvre ! J’espère que c’est pas le virus Ebola ! » J’ai toussé bruyamment pour rendre crédible la petite histoire que je venais de débiter. « Tu peux repasser une autre fois ? Là, ça ne serait vraiment pas prudent, je ne voudrais pas te refiler mes microbes… ». Nouvelle quinte de toux forcée.
« C’est quoi encore cette histoire ? Tu m’as appelé hier matin et tu étais en pleine forme ! Ouvre-moi ma vieille ou je vais te le faire regretter ! »
« Je suis MA-LA-DE ! Je vais te refiler le virus Ebola ! Bon d’ailleurs, si ça t’ennuie pas, là, je vais me recoucher, je suis très fatiguée, on se voit plus tard ». Et puis là, j'ai plus rien dit, espérant qu’il me souhaiterait un bon rétablissement et qu’il filerait, comme toute personne civilisée.
Pourtant, après un silence de quelques secondes, Max s’est mis à cogner contre la porte, en hurlant : « Dis, tu sais combien j’ai mis de temps à traverser Paris pour faire plaisir à Madame, qui, je te le rappelle, m’a demandé de passer ? Et c’est mon jour de RTT, en plus ! Ouvre-moi ! Ouvre-moi ! »
J’ai pesé rapidement le pour et le contre. Soit j’ouvrais et je subissais les railleries de Max tout en profitant de son regard de mec pour choisir ma tenue pour le défilé. Soit je le laissais à la porte et je pouvais tirer un trait sur notre amitié.
« Bon…attends...euh...deux minutes ! C’est bon, tu peux attendre deux minutes, quand même, oui ? » j’ai hurlé à travers la porte avant de me précipiter dans ma chambre, d’ouvrir mon armoire, et de fouiller dans les tiroirs à la recherche d’un truc, n’importe quoi, pour dissimuler mon manque de brushing flagrant.
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Confessions d'une serial blogueuse
ChickLitMa vie, de fashion zéro à fashion héros (fiction)