Vous savez quoi ? Je réalise que la journaliste de BELLE n'a rien, mais alors rien, compris à la blogosphère. J'aurais dû lui expliquer que je me tue pour devenir une blogueuse "influente". Elle, elle croit que c'est facile ! Ben non, ma petite dame, c'est du boulot !
En fait, ça fait deux ans que je bosse comme une acharnée, sans jamais oublier de prier. Pas pour demander une rémission du cancer du cerveau de ma grand-mère, Clémence ( RIP, elle a fini par y passer donc je suis un monstre, CQFD) ou de recevoir gratuitement le dernier sac de Louis Patton. Non, quand je me tourne vers le ciel, que je m’agenouille près de mon lit à l'ancienne, et que je joins les mains avec ferveur, c’est pour devenir "influente". C'est-à-dire pour avoir assez de lecteurs et donc du poids en tant que blogueuse, ce qui me permettrait de faire de mon activité de blogueuse mon métier.
Oh je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas : nous sommes des milliers à essayer de réaliser cet exploit. Quand Jade ( vous savez, la célèbre blogueuse qui se fait un fric de malade en postant des photos d'elle) a flairé le filon et créé son blog mode sur internet, c’était complètement nouveau. Personne, à l’époque, n’avait pensé à tenir un journal quotidien de ses tenues, pour les montrer aux autres. Mais l’âge d’or des blogs, c'est fini, et depuis au moins une bonne dizaine d'annés.
Alors, pourquoi je me suis lancée là-dedans ?
Eh bien, il y a deux ans, j’ai eu du mal à trouver un job après mon stage dans le service communication d’un grand groupe de luxe. Alors j’ai commencé à bloguer, plus pour combler le vide de mes journées que pour autre chose, au début en tous cas. Puis je me suis prise au jeu. Faut dire que je suis passionnée de photo depuis mon adolescence, alors quand j’ai croisé un jour une fille aux cheveux roses et aux baskets assorties rue Montorgueil, j'ai osé lui demander de la prendre en photo. Elle a accepté, et ça lui faisait même carrément plaisir... et c’est comme ça que ça a commencé.
Evidemment, je n’ai rien inventé, puisqu’à l’époque, c’était déjà la grande mode des photos façon Ray Terence, pionnier du streetstyle 2.0.
Timidement d’abord, puis avec de plus en plus de détermination, j’ai aussi commencé à appeler des attachées de presse pour tenter d’obtenir des fringues gratuites ou pour mettre en place des collaborations ou des jeux concours. Et si, au début, j’avais peu de réponses positives, cette stratégie a fini par payer, l’ancienneté de mon blog aussi et on m’envoie parfois quelques vêtements gratuitement, pour que j’en parle sur mon site. Pour les attachées de presse, ça fait un peu de pub aux marques qu’elles représentent, à moindre frais. Et à moi, ça me fait plaisir !
Je suis encore une petite joueuse, je le reconnais, mais tout le monde n’est pas dans mon cas. Certaines de mes copines ont connu une réussite hallucinante, comme mon ancienne pote, June. Elle tient le blog « It’s time for Fashion ». Un foutoir complet où elle parle de tout, de mode, de beauté, de cuisine, mais aussi de son copain et de ses états d’âmes en tous genres. Elle a même fait pleurer dans les chaumières en évoquant brièvement une grave maladie dont elle est atteinte. Au fil des mois, puis des années, son blog a attiré des milliers de lectrices, et depuis June n’a plus vraiment décroché son téléphone pour soutirer des fringues aux attachées de presse. Ni pour me parler, d’ailleurs. La biatch.
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Confessions d'une serial blogueuse
Chick-LitMa vie, de fashion zéro à fashion héros (fiction)