Hypnose (the wattys 2021)

Chapitre 15: La solution finale

Valério pratiquait des activités diverses au quotidien, des activités dans lesquelles il excellait, il en allait de soi. Le sport n'avait plus aucun secret pour lui. Il pouvait tous les pratiquer et les dominer. Il ne restait jamais au stade du débutant très longtemps, devenant vite le meilleur. Il était un élève brillant, avait sondé les secrets des mathématiques et des sciences depuis l'aurore de sa jeunesse. Et quand il le voulait, son âme artistique prenait le dessus, et il se transformait alors en tombeur aux multiples qualités.

Pour ces quelques points, nous pourrions le décrire comme l'être parfait. Seulement, pour arriver à un adjectif aussi puissant, il fallait tout de même considérer son plus grand talent, celui qu'il taisait. Valério était un menteur insurpassable. Mentir lui paraissait aussi naturel que respirer. Il mentait, chaque jour. Il jouait la comédie, sautant d'un rôle à un autre. Le costume qu'il avait enfilé pour Darins était celui du parfait, petit lycéen. C'était de loin, celui qui lui allait comme un gant.

Il était capable de passer des heures à parler aux filles, les séduire et puis partir pour un entraînement de football où il était parfaitement conscient des yeux qui le scrutaient. Cette aptitude inébranlable séduisit Hypnose. Elle avait vu en Valério la dernière pièce du puzzle, le dernier élément qui lui permettrait d'enclencher son plan. Valério avait été conquis par cette jeune femme, par son ambition et n'avait nullement hésité à la rejoindre.

En arrivant dans le couloir des sciences, Valério vit Cooper et Julia assis, côte à côte, au loin. D'instinct, il enclencha la lampe de son téléphone et fixa le sol.

La raison pour laquelle après le meurtre de monsieur Laurence, il devait à tout prix se faufiler dans son local, était trivial. Il balayait les risques d'être pris. Il n'était pas présent lors du coup de théâtre de la serial killeuse. Elle avait voulu agir seule. Mais ce fut Valério qui avait récolté les preuves sur monsieur Laurence et son implication dans le mauvais projet. Il l'avait observé. On ne pouvait pas dire que monsieur Laurence était un homme haïssable, bien au contraire. Il ne pensa pas un seul instant que cet homme était coupable de quoi que ce soit. Mais Hypnose l'avait poussé à fouiller la classe. Elle avait eu raison, Valério trouva ses dossiers confidentiels. Malheureusement, il n'avait pas la possibilité d'effacer ses empreintes après son passage. La seule chose qu'il pouvait chercher était des objets, des cheveux ou autre qui auraient pu lui échapper.

En débutant cette aventure, Hypnose avait été honnête avec lui. "Si tu te fais prendre, Valério, je ne pourrais pas assurer tes arrières." Il lui avait demandé pourquoi, puisqu'elle avait la capacité de manipuler les dossiers d'analyses lorsqu'il s'agissait de ses propres empreintes. Elle n'avait rien répondu et lui avait souri.

Il fit le tour de la classe, s'accroupit devant l'armoire. L'étagère au double fond avait été cherchée, le faux fond avait mal été replacé. Il était persuadé que monsieur et madame fouineurs, comme il les appelait, étaient derrière cette action de curiosité. Cela l'arrangeait, si jamais la police enquêtait ici, ce ne seraient pas ses empreintes qui ressortiraient.

Il quitta la classe. S'il était resté trop longtemps, cela aurait paru douteux.

Ce qui arriva ensuite, éveilla une immense colère en lui et de l'angoisse. Hypnose était au courant, le contraire n'était pas envisageable et elle ne l'avait pas prévenu. Il n'était qu'un pion pour elle. Son cœur s'était arrêté quand Cooper, confiant, avait sorti de sa poche le porte-clé. Il se maudissait de l'excuse qu'il avait choisie. Ce stupide objet métallique serait sa fin. Il força la joie à apparaître sur son visage, malgré ses traits crispés. Il n'était pas naïf. Cooper agissait normalement. Toutefois, Cooper représentait un véritable danger par son esprit perspicace. Il n'avait sûrement pas gardé cette découverte pour lui seul. Valério se doutait qu'à cet instant, il était fiché dans les dossiers de la police.