Ce crétin d'alpha

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La sonnerie retentit, stridente et insupportable, je range mes affaires rapidement avant de sortir de la salle de physique pour monter les quatre étages me séparant de celle d'histoire alors que les autres élèves de ma classe, bruyants et énervants, traînent en bavardant.

Arrivé devant le classe, je rentre et salue la prof qui me répond en cherchant mon prénom pendant plusieurs minutes humiliantes pour moi malgré l'habitude, nous sommes au mois de janvier et de nombreux profs, et élèves, ne se souviennent pas de mon prénom malgré ma présence à chaque cours depuis le début de l'année, et mon attitude irréprochable.

Je ne suis qu'une ombre, et ce depuis toujours, vraiment, que ce soit au collège ou au lycée, la tendance est à ne pas me voir ou me sentir, on ne retient pas mon prénom, on oublie ma présence, je suis laissé de côté pour les travaux de groupe pour la simple raison qu'on ne se rappelle pas de moi...

Il faut admettre que je ne suis pas sociable ou vraiment avenant mais quand même... C'est pas agréable ce genre de situation... Et pour ne rien arranger, ma classe se fond dans la masse, ne me permet pas de me distinguer par une senteur puissante ou une grosse voix dominante non. Ma senteur de bruyère et de pluie est invisible au milieu de celles des autres bêtas, des omégas, ou pire, des alphas.

Je n'aime pas les alphas, ils ont tout ce que je n'ai pas sans effort, sont des crétins orgueilleux et gonflés de phéromones, et on n'oublie jamais leur nom ou leur visage.

Et puis il y a un alpha que je hais par dessus tout, il m'insupporte, je le déteste et je n'ai qu'une seule envie quand je le vois, le gifler.

Parlant de cet insupportable individu, le voilà qui arrive avec les autres, tout sourire et entouré par la plupart des omégas et alphas ainsi que bon nombre de bêtas, cette grande perche populaire qui fait tourner les têtes, qui n'est jamais seule et qui irradie le bonheur.

Le brouhaha de la rentrée des élèves cesse et le cours commence, chacun prenant ses notes et suivant plus ou moins les dires de l'oméga debout devant nous.

Je complète rapidement des feuilles des cours quand la prof passe dans les rangs pour aider certains adolescents un peu en difficultés et je ne relève pas le fait qu'elle me passe devant sans relever le mes doigts levés. Je me débrouillerai pour comprendre seul...

La pause méridienne est salvatrice, mon estomac commençant à crier famine et je me hâte de de quitter la salle, me prenant au passage une bouffée de phéromones de ces maudis alphas, mon nez se faisant agresser par les senteurs fortes et dominantes dont une qui m'horripile détonne.

Celle du café noir, particulièrement écrasante pour mon nez sensible de bêta, de ce connard de géant. Mingi.

Song Mingi.

L'opposé que je hais tant. Il est superficiel, orgueilleux, ridiculement populaire, toujours avec son sourire qui me donne envie de l'étriper et avec ce charisme d'alpha dont il use à tout va.

Je grogne légèrement en soufflant fort pour me débarrasser de cette fragrance qui déplaît tant à mon loup comme à moi et je me dirige sans plus attendre vers le self, je n'ai mangé qu'une pomme ce matin et j'ai particulièrement faim.

Par chance, je suis assez rapide pour échapper à la file du self, un moment infernal où l'on est agressé de phéromones, bousculé, dans une atmosphère étouffante qui me flanque la nausée, et je me retrouve assis seul comme d'habitude, sur une table isolée, devant une assiette de poulet-riz fumante et un yaourt.

Je mange tranquillement, pas trop étouffé par les phéromones totalement laissées sans contrôle par un couple de bêtas, et un soupir passe la barrière de mes lèvres quand je me souviens que j'ai cours jusqu'à dix huit heure aujourd'hui, ça a beau être chaque semaine la même chose, je suis aussi dépité que la première fois.

Les 28 ships d'AteezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant