Il quitta la pièce sans un regard, sans un mot, et je restai là plantée en plein milieu de ma chambre sans pouvoir bouger. Aucune larme, aucun cri, juste un silence, un vide insoutenable. Pourquoi avais-je répondu oui ? Pourquoi lui avais-je dit que j'étais tombée amoureuse de lui ? Ça n'allait vraiment pas bien dans ma tête ? Pourquoi ? J'avais beau réfléchir, au fond je savais pourquoi j'avais dit oui. J'avais peur de briser davantage la carapace que je m'étais forgée ou peur d'aller plus loin avec lui... Ce qui était sûr, c'est que je devais me protéger, c'était certainement la meilleure chose à faire, la meilleure décision à prendre ...
Je devais tourner la page, comme j'avais réussi à le faire de nombreuses fois avant lui, mais cette fois c'était différent. Avec lui, je m'étais sentie protégée, comprise, avec lui j'étais tout simplement moi. Je n'avais pas eu besoin de me cacher derrière un masque pour faire croire que j'étais quelqu'un d'autre. Il m'avait vu dans différents états : joyeuse, bourrée, triste, amoureuse, effrayée...
Sans réfléchir, je pris un sac dans lequel je fourrai mes affaires et quittai ma chambre. Je pris le bus et me retrouvai au bout de quinze minutes devant la fraternité. En descendant, je finis par me demander si j'avais eu raison de venir ici. Pourtant je ne voyais pas d'autre endroit où aller, j'avais besoin de son silence et de son réconfort. Arrivée devant, je sonnai à la porte et Elliott, un garçon que j'avais déjà croisé, m'ouvrit.
– Je cherche Ian s'il te plaît, avouai-je à demi-mot en baissant le regard.
Sans un mot, il pointa la chambre de Ian. Je fus soulagée de voir qu'il était bien présent.
Je montai à l'étage et frappai doucement. Ian m'ouvrit de suite la porte, interpellé par ma présence ici. Je me jetai immédiatement dans ses bras et là, les larmes coulèrent, toutes celles que j'avais gardées étaient là. Le stress de nos rendez-vous secrets, mes sentiments, cette photo avec cette pouffiasse, sa perte, tout lâchait. Sans un mot, il referma la porte avec moi toujours accrochée à sa taille. Je savais qu'avec Ian dans ces moments là, je n'avais rien à dire, il était là juste là. J'étais dans ses bras, en train de pleurer pour quelque chose que finalement je n'avais pas vraiment eu... J'avais eu la même réaction après ma rupture avec Matt. J'avais choisi d'y mettre un terme, mais la douleur que je lui avais causée m'avait profondément marqué.
– Je peux rester s'il te plaît ? le suppliai-je.
J'étais épuisée par mes pleurs, par mes nuits agitées, par toutes ces pensées et interrogations auxquelles je n'avais eu aucune réponse... Je sentis son regard se poser sur moi, il était bienveillant et protecteur, un sourire de soutien se dessina sur ses lèvres.
– Si tu veux, pas de question, je suppose ?
Je secouai la tête. Il me porta et me posa sur son lit. Il me recouvrit avec une couverture et déposa un baiser sur mon front. Les larmes qui avaient coulé m'avaient épuisé. Il s'assied près de moi et je m'endormis sans la moindre difficulté. Après deux heures de sommeil, j'ouvris enfin les yeux et il était là, assis sur une chaise à me regarder.
– Ça va mieux ?
– Oui, merci. Je suis désolée, je ne savais pas où aller, je ne voulais pas parler et je savais que je pouvais compter sur toi.
Je n'osais le regarder, j'avais un peu honte d'avoir accouru ici telle une enfant, mais il avait toujours été là pour moi.
– Emy, il faudrait que je te parle de quelque chose d'important. Tu sais depuis notre dernière dispute, j'ai beaucoup réfléchi... lâcha-t-il d'un trait avant de reprendre plus calmement. En première année, les gars ont fait des paris stupides. À la fraternité, on avait établi une liste de filles et —
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[EN PAUSE] Celle que je ne serai plus
Romance"Il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre" - Jean-Jacques Rousseau Trois ans qu'un malheur m'avait effleurée laissant une trace indélébile. Désormais je me cachais derrière mon éternel sourire. Une façade, un masque. Malgré mon b...