Chapitre 41

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Après avoir entendu la porte se fermer, j'avançai silencieusement vers lui et j'attrapai ses doigts, les nouant aux miens. Il se retourna et je me jetai dans ses bras. Son corps m'avait manqué, sincèrement, son odeur sucrée, ses mains sur ma taille, la chaleur de son torse contre moi. L'espace d'un instant, tout s'envola. Il n'y avait plus que lui et moi. Notre amour indescriptible caché derrière des non-dits éclatait de nouveau. Un sourire franchit la barrière de mes lèvres, en effet, je sentis qu'il n'y avait pas qu'à moi que cela avait manqué. Il me tenait fermement contre lui, humant mes cheveux puis finit par relâcher son étreinte. Je n'osai pas le regarder, j'avais peur d'y voir du regret ou une envie de fuir. Mais j'entendis au son de sa voix que le sentiment qui avait pris le dessus était l'amertume.

– Em', va-t'en ! lâcha-t-il sans aucune délicatesse.

– Non !

Je vis que ma réponse lui déplut, je pouvais voir la colère s'installer en lui. Pourtant il était hors de question que je rende les armes, je ne l'abandonnerai pas.

– Va-t'en Em' je ne le redirai pas !

– Non Jake, je resterai ici tant que tu n'iras pas mieux et que tu seras calmé

Il me poussa comme pour me rejeter malheureusement ce geste me fit tomber et je me coupai la main sur un bout de verre qui était au sol. Je ne ressentais aucune douleur pour le moment, la seule chose qui m'importait c'était lui. Je me relevai doucement et essayai de m'approcher de lui.

– Mieux ? T'es sérieuse ? Tu crois sincèrement que tu peux m'aider à aller mieux ?

Une veine pulsait sur le haut de sa tempe, de légers plis avaient pris place sur son front. Sa colère était à présent bien palpable. Je le regardai droit dans les yeux en tentant de garder mon calme pourtant il m'inquiétait un peu, je ne l'avais jamais vu aussi froid et perçant qu'en cet instant.

– Tu veux que j'aille mieux en te tapant Jessy, tu n'as franchement pas perdu de temps, pour quelqu'un qui avait le cœur brisé...

Je le giflai violemment. Je ne l'avais pas vu venir celle-là : ni sa remarque ni ma gifle. Il avait touché mon point sensible. Je savais qu'il voulait certainement me blesser comme j'avais pu le blesser avec Jess, mais ça, c'était trop.

Ma claque n'eut pas l'effet escompté, il me saisit par les épaules, me fit reculer et me plaqua contre le mur. Les larmes commencèrent à couler sans que je puisse les maîtriser. Il commençait à m'effrayer, je ne l'avais jamais vu dans cet état et ça me faisait peur. Ses pouces s'enfonçaient dans ma peau, son regard ne vacillait pas, il me fixait avec une telle intensité, une telle fureur. Je ne pouvais pas en supporter plus, je fermai les paupières par crainte de la suite des événements...

Au bout de quelques secondes, je sentis ses mains relâcher la pression qu'elles exerçaient sur mes clavicules. Je n'osais pas rouvrir les yeux, mais je le devais. J'étais partagée entre la colère, la déception, la tristesse, l'amour et une part de pitié. Il était là en boule sur son lit, je ne savais pas si je pouvais approcher. Une chose était sûre, j'avais besoin de le sentir près de moi en cet instant, je pris donc mon courage à deux mains. Je m'approchai de lui, ma paume caressa son visage et je me rendis compte qu'il avait pleuré.

– Em' je suis désolé, je ne voulais pas t'effrayer ni te faire du mal. Je regrette sincèrement ce que je viens de dire et de faire. J'ai complètement pété les plombs...

Il avait raison, je ne pouvais pas dire le contraire il avait vraiment dépassé les limites, mais je n'arrivais pas à lui en vouloir.

– Putain Em', si tu savais comme ça me bouffe de l'intérieur. Je souffre constamment de te savoir loin de moi. J'ai l'impression qu'on m'arrache le cœur. C'est viscéral, tu comprends ? Je ne peux pas m'imaginer sans toi. Je n'arrive pas à gérer ton absence, je n'arrive pas à te voir avancer avec quelqu'un d'autre, parce que... parce que putain je t'aime à en crever, souffla-t-il en levant son visage vers moi.

[EN PAUSE] Celle que je ne serai plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant