☆ L'Enquête et l'Enquêteur : une seconde fois... ☆

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☆ Chapitre spécial, point de vue du Tuteur ☆

11. Ce meurtre me donne déjà de mauvaises impressions. Je n'aime pas le fait que Cyl soit autant mêlé à ce meurtre. Ce garçon est proche de Frigg depuis peu et ce n'est pas bon signe. On ne peut en aucun cas lui porter une confiance absolue. Je me méfie de lui autant que je me méfierai d'un humain de la terre ferme. Il va me falloir faire une demande de protection à l'égard de Frigg. Sa vie est en train de basculer et je ne permettrai en aucun cas qu'iel soit distrait de son destin. La voie tracée par ses parents commence à lui être révélée. S'iel meurt avant d'avoir découvert son passé, et d'avoir vécu sa vie, ça serait mon entière responsabilité. Je ne peux le permettre.
Pour l'heure, je dois retrouver Cyl au plus vite. La dernière fois que nous nous sommes croisés, c'était au chevet de Frigg. Il reste de plus en plus avec iel, puisqu'il me semble qu'il s'est même installé dans l'appartement que j'ai offert à Frigg. Ça ne me dit rien qui vaille. Et sans vouloir passer pour un paranoïaque, je me demande si tout cela n'est pas orchestré pour au final cibler Frigg. Après tout, si quelqu'un a découvert la vérité à propos de iel, ou qu'une personne le lui a révélé, ça le met automatiquement en danger.

En sortant du bâtiment de piscine, je retrouvai la lumière aveuglante du soleil brûlant. Un vrai cagnard pesait sur Yumi en cette période estival. S'il on rajoute à cela mes vêtements chauds, et noirs qui attirent la chaleur, je vais finir par cuir sur place. Je ne suis pas vraiment un grand fan du soleil (ce qui me fait un sacré point commun avec Frigg) alors cette chaleur accablante m'étouffe. Cependant, retrouver un semblant de normalité après m'être plongé dans cet univers meurtrier me fait du bien. Paradoxalement, on pourrait presque dire que c'est une bouffée d'air.
Je ne vais pas marcher jusqu'à chez Frigg comme ça, sans quoi j'arriverai là bas dépossédé de la quasi totalité de l'eau qui constitue mon corps. Mais ce n'est pas un rayon de soleil qui aura raison de l'éminent détective que je suis. J'ai une enquête à élucider, des témoins à interroger et observer, et un adolescent sous ma tutelle à protéger. Je ne vais pas me laisser abattre par un astre. Qu'à cela ne tienne, je m'y rendrai en navette.
J'avoue ne pas être un fan absolu de ces boîtes traversant Yumi, où tout le monde s'entasse et affiche une expression mêlant ennui à stoïcisme. Et je ne suis surtout pas très fan de ces gens collants qui se fichent allègrement de la zone corporelle à ne pas franchir avec les autres. Ça m'exaspère au plus au point. Enfin il existe de partout des éléments négatifs qui régissent parfois notre quotidien. On ne peut pas les fuir, chaque chose se forme d'éléments tout autant positifs que négatifs, et c'est ce qu'on pourrait appeler l'équilibre de la nature, et de l'existence même.
Toujours est-il que ces réflexions fortement intéressantes ont fait passer ce trajet en navette bien plus vite. Je n'en suis pas mécontent. Je vais rejoindre la rue de Frigg en quelques minutes maintenant. Et j'espère y trouver Cyl, afin de ne pas inquiéter Frigg en lui disant que son premier potentiel ami est mon suspect principal.
J'aperçois la porte de l'immeuble de là où je suis. On peut aisément la rater puisqu'elle a été peinte d'une couleur grise pâle, qui, associée aux couleurs des bâtiments et de l'ambiance lumineuse qui l'entoure, la rend presque invisible.
Mais quel est donc ce vacarme que j'entends depuis les quelques mètres qui me séparent de l'entrée ? Mais qu'est-ce donc que ce cri abominable ? Ce n'est tout de même pas quelqu'un qui chante ? Je crois bien que si pourtant ! Et cette voix aiguë et dysharmonieuse qui voyage dans l'air, quel supplice ! Je dois arrêter ça, le chanteur va finir par nous exploser les vitres à force d'hurler à tue-tête. Mais je crois avoir déjà entendu ça quelque part. Je n'eus même pas besoin d'ouvrir la porte pour que mes oreilles sifflent. Je sentais mon corps entier vibrer de l'intérieur. On se serait cru sur le monde terrestre, avec tout leur bruit incessant qui pollue l'air. J'avançais finalement dans le hall de l'immeuble lorsque j'aperçus le fauteur de trouble dans les escaliers. Il devait être au beau milieu du meilleur passage d'une chanson pour se donner corps et âme à ce chant si peu mélodieux. Il faut reconnaître que ce vacarme pourrait être une technique de combat vraiment redoutable, pour décontenancé un adversaire par exemple, ou le faire réagir. Sa puissance vocal est telle que je dus me couvrir les oreilles tellement le son m'était devenu insupportable. Je voyais ses bottes brunes sur des marches de l'escalier depuis le carrelage noir et blanc du hall. Je les connaissais très bien, et lorsque mon esprit pensa à une personne en particulier, sa cape qui se lança en avant confirma mon soupçon. Je ne sais comment j'ai pu oublier qu'un si médiocre chanteur ne pouvait qu'être lui. Avec un air dansant et un visage souriant au possible, il descendit le reste des marches pour se poser face à moi, en prenant le soin de terminer sa chanson avant de finalement se taire pour le plus grand bien de toutes les personnes de l'immeuble.

"
- Est-ce bien toi mon ami ?! Comme je suis heureux de te revoir !
- Moi de même...

Je n'avais qu'une envie, c'était de m'éclipser pour éviter toute conversation avec lui.

- Comment te portes-tu depuis tout ce temps passé ?
- Merveilleusement bien, et toi, toujours à partager ta voix au reste du monde à ce que je vois.
- Et oui, que veux-tu, certaines choses ne changent pas, je ne peux m'en empêcher, chanter est le fil conducteur de ma vie, produire divers sons est la raison pour laquelle mon cœur bat dans ma poitrine.
- Heureux de le savoir, encore. Pourquoi te trouves-tu ici au fait ? Qu'est-ce que quelqu'un comme toi viens faire ici ?
- Oh je visite cet immeuble, ou du moins les différents appartements qui sont à vendre ici, je comptais m'y installer.

Par tout les sorts, s'il emménage ici, Frigg pourra dire au revoir à ses oreilles et à ses nuits. Et iel qui ne sort pas aura probablement ses journées de gâcher aussi. Je prie de tout cœur pour ne pas que cela arrive.

- Et tu as trouvé un appartement à ton goût ?
- Et bien absolument pas, je fais complètement chou blanc ahah. Mais je ne perds pas espoir, sait-on jamais !
- Oui oui tu as bien raison, bon je dois filer, au revoir.
- Attends une seconde, je sens quelque chose de bizarre depuis que j'ai arrêté de chanter, il y a comme une odeur âcre, tu la sens aussi ?
- Non pas vraiment, mais si tu prends cet air sérieux c'est que ce n'est pas une plaisanterie, et maintenant que tu le dis, il me semble le percevoir aussi. L'odeur se fait plus forte vers la droite de la pièce, je crois que c'est la cave de l'immeuble.
- Oui finement senti, c'est exactement de là que vient ce fumet plutôt nauséabond.
- Ça y est je reconnais cette odeur, et xe n'est vraiment pas bon signe. C'est une odeur de sang ! Vite allons voir, ne perdons pas de temps !
- Je te suis.

Nous nous sommes rendus en courant vers la droite de la pièce. La porte ouverte, elle laissait place à deux escaliers blancs. Nous prîmes celui de droite qui decendait, pour nous rendre dans la cave de l'immeuble, qui devait aussi être le local poubelle. Ce n'est pas un lieu choisit au hasard pour blesser ou tuer quelqu'un puisque l'odeur des ordures peut parfois masquer les effluves de sang. Nous sommes decendus en vitesse, en continuant sur l'escalier qui était désormais une succession de planches de bois craquelé. Ce à quoi je m'attendais apparut devant nos yeux horrifiés. J'ai beau avoir l'habitude, je ne me ferai jamais à l'idée de voir un cadavre ensanglanté de la sorte. Que s'est-il aussi passé ici ? Probablement la même chose qu'à la piscine vu l'identité de la victime. Cette fois c'est ce jeune, Yogi, qui venait de se faire sauvagement assassiné. Je reconnais en quelques clins d'œil quasiment les mêmes méthodes de torture et de mise à mort que sur Bir. Et c'est encore un membre de cette fichue bande que l'on retrouve dans cet état là. Il ne possède plus ses organes, ni même son cœur, et ses yeux ont tout deux été arrachés. La marque de chaussure qu'il porte correspond bien aux traces retrouvées à la piscine. C'est toute la bande à Drake qui porte cette sorte de chaussure. Et c'est le deuxième membre que l'on retrouve tué, et dans l'immeuble où se trouve Cyl à l'heure actuelle qui plus est. Le temps presse ! Si tout ces adolescents se font décimés à cause de mon incompétence, ce sera entièrement ma faute. Je ne peux laisser faire une chose pareil, je dois les sauver. Finalement, heureusement que je suis en compagnie d'un tel personnage pour m'aider, même si ce n'est pas le plus silencieux ! Il devrait quand même être capable de m'assister sans percer les tympans de tout les occupants de cet immeuble.
En tout les cas, notre seconde victime est là : Yogi.

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