Chapitre XXIV - Todoroki

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(17 ans).

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Les semaines défilent de la même façon que les jours : lentes, interminables et sans vie.


- Monsieur Todoroki, pouvez-vous nous donner la réponse ?

- Il suffit de diviser 846 par 92 et de multiplier le résultat par 12.

- Excellent, c'est une réponse parfaite.


Mon professeur de mathématique, content de ma réponse, m'adresse un regard de fierté avant de tourner le dos à la classe pour écrire ce que je viens de lui dire. Je détourne le regard pour tomber sur Momo, les yeux remplis de douceur. Ses lèvres s'étirent en un grand sourire et face à son visage qui s'illumine, je comprends immédiatement qu'elle est vraiment fière de moi. Si ses pupilles pouvaient se transformer en cœur rouge, elle me fixerait ainsi.

Mais comme je suis de mauvaise humeur, je tourne la tête vers la fenêtre, posant mon menton dans ma paume de main. Je n'ai pas envie de faire des efforts aujourd'hui, j'en ai marre d'être le gentil petit Todoroki alors que je souffre au fond de moi.

Voilà déjà deux mois que je suis à nouveau célibataire. Deux putains de mois qu'en rentrant chez moi, je m'affale sur mon lit et relis sans cesse la lettre qu'Izuku m'a écrite. Je la connais sur le bout des doigts, je connais chaque point, chaque virgule, chaque mot qu'elle contient. Je pourrais la réciter à n'importe qui sans même me tromper sur un seul mot.

Comme on n'a plus aucun contact entre nous, la lettre est la seule chose qu'il me reste de lui. Et comme je suis un accro à lui, il m'est très difficile de respecter cette distance.

Bon nombres de fois où nos regards se sont croisés dans la cour et dans les couloirs. Mais on a fait que ça, se regarder de loin. Et c'est vraiment insupportable. C'est pire que tout, c'est pire que lorsqu'on ne se parlait plus, c'est pire que lorsque Bakugo faisait tout pour me faire enrager. Je suis amoureux de lui, comment je suis censé réagir lorsque je croise son regard et que je suis obligé de faire comme si de rien n'était ?

La sonnerie de fin des cours me sort de mes pensées et je sursaute presque. Je ne m'attendais pas à ce que ça passe aussi vite sur la fin. J'entreprends donc de ranger lentement mes affaires déballés dans mon sac, soupirant.

C'est le milieu de semaine et j'ai qu'une hâte, être en weekend. Pour me changer les idées, Natsuo nous emmène tous deux voir notre grande sœur chez elle. On risque beaucoup de parler pendant ces deux jours et j'aurais pu refuser parce que mes problèmes avec Izuku ne concerne que moi, mais j'ai besoin de me confier. Natsuo m'a tellement aidé que je lui dois bien ça, et j'aimerais entendre les conseils de ma sœur. Niveau amour, c'est elle qu'y s'y connait le mieux.


- J'y vais Shoto, à demain.


Et je n'ai pas le temps de réaliser que Momo se trouve près de ma table qu'elle m'embrasse sur les lèvres. Il ne dure qu'une seconde, juste le temps de cligner des yeux et elle s'écarte déjà de moi. Elle affiche son énorme sourire qui ne la quitte jamais et elle me tourne le dos pour sortir de la salle avec ses deux copines. Quelques un des élèves de la classe la fixent elle, puis moi, habitué à ce genre de geste entre nous. Mais sans m'en cacher, j'essuie mes lèvres d'un revers de manche. Je ne veux pas garder la sensation de ses lèvres sur les miennes, ce ne sont pas les siennes que je veux mais celle d'Izuku. Je réprime le frisson de dégoût qui me parcours et me lève de ma place, prêt à partir quand le professeur m'interpelle.

Toi. Moi. Nous. [TodoDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant