Chapitre 4

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Après plusieurs minutes, Guilias fait son entrée dans la pièce avec des assiettes dans les mains. Il salue Aki et repart chercher des couverts ainsi que des verres. Le petit groupe quitte le canapé pour prends place autour de la table.

- Aki tu es rentré plus tôt que prévu, pourquoi donc ?, demande Guilias en prenant place à sa place.

- Le village n'avait rien d'intéressant, j'ai préféré revenir. Et j'ai bien fait !

Aki sourit en regardant tour à tour Atsuko et Nayama. Tout le groupe se mit à manger calmement le plat que Guilias avait concocté.

- Tu as obtenu ce que je voulais ?, reprend Guilias entre deux bouchées.

- Nope. Dès que je demande des trucs sur lui, tout le monde fuyait.

Lui ? De qui parlait Aki ? Alice ne semble pas perturbée par la conversation, à vrai dire elle n'écoute même pas. Elle mange en silence, lançant des regards de temps en temps à la fille qui lui avait tapé à l'œil. Atsuko et Nayama se lancent des regards désespérés. Quelqu'un allait bien leur expliquer le truc tout de même ? En remarquant le regard perdu des jeunes filles, Guilias sourit et pose sa fourchette.

- Ne vous en faites pas, on va vous en parler. Mais là, ça fait beaucoup d'informations à digérer, et vous méritez de vous reposer avant qu'on vienne vous embrouiller !

- Rien de grave au moins ?, demande timidement Atsuko.

- Non, ne t'inquiète pas !, sourit Guilias. Alors, c'est bon ?

- Délicieux !, répond Nayama qui avait fini son assiette.

Le repas fut succulent, tout le monde avait l'air d'avoir apprécié. Les discussions reprennent, Atsuko apprit à un peu plus connaître Alice, qui avait l'air vraiment intéressante.

Alice a 19 ans. Elle est décédée à 17 ans d'une façon peu commune. Elle n'a pas voulu en dire plus, le souvenir étant beaucoup trop douloureux. Atsuko n'a pas plus insister et s'est contentée de l'écouter attentivement. Elle avait un grand-frère, la fierté de leurs parents. D'ailleurs Alice adorait ses parents, et ils se remettaient difficilement de sa disparition.

Nayama, elle, discute avec son frère et Guilias de ce monde. Nayama trouvait ça merveilleux qu'un monde pareil puisse exister.

- Kisaki par contre je lui crache dessus si je le croise, affirme Atsuko.

Alice lève la main pour taper celle d'Atsuko. Les deux se mirent à rire en cœur.

- MAIS DE OUF!, hurle Alice.

Après une bonne vingtaine de minutes de discussion, Guilias fini par se lever, et avec l'aide d'Atsuko, ils débarrassent la table. Nayama monte dans sa chambre, suivit d'Aki.

Atsuko se perdit dans ses pensées, pensées hantées par sa pauvre mère. Elle l'avait laissé seule, elle commençait à culpabiliser. Qu'est-ce que sa mère allait faire sans elle ? Atsuko était fille unique, son père est mort quand elle était relativement jeune. Pour sa mère, Atsuko était tout. Et maintenant, elle avait tout perdu.

- Atsuko, ça va ?, demande Guilias en posant les assiettes et en s'approchant de la femme.

- Je... Je suis un peu perdue... Je pensais à ma pauvre mère que j'ai laissé seule...

- Hey... Tu n'y peux rien tu sais ?

- Si j'avais mieux regardé...

- Non, vous n'étiez pas en tort. Loin de là. Ce sont des choses qui arrivent, je suis sûr que ta mère s'en remettra...

- Non... Elle s'en remettra pas... C'est de ma faute...

Alice apparut dans le cadran de la porte, les bras croisés sous sa poitrine. Elle regarde Guilias qui lui lançait un regard, lui suppliant de l'aider. Alice soupire, et en laissant tomber ses bras le long de son corps, elle s'approche d' Atsuko pour lui caresser doucement le dos. Ce geste fit frissonner cette dernière qui lève le regard vers Alice. La blonde avait un grand sourire aux lèvres, pour la rassurer. A la vue de ce sourire, Atsuko sourit à son tour.

- Guilias a raison, ce n'est pas de ta faute. Rien n'est de ta faute. C'est de la faute de Mikey de toute façon, ricane Alice.

Guilias se mit à sourire avant de se rappeler des premières paroles qu'Alice avait dites à propos d'Atsuko et Nayama. "Je les aime pas". Derrière ses airs mal aimable, Alice cachait un grand cœur. Encore plus quand ça concernait des gens qu'elle semble apprécier. Et même si cela ne faisait que quelques heures en soit qu'elles se connaissaient, Alice semble à l'aise avec Atsuko. Peut-être que leur passion commune pour les mangas les a aidé. L'intégration avec Alice c'était si bien passée que Guilias est plutôt confiance pour le reste de ses proches.

La blonde, complètement piquée par Atsuko, finit par quitter la pièce en souriant, prétextant d'aller se coucher, alors que Guilias lui savait pertinemment qu'elle allait passer la soirée à lire et relire les mêmes mangas.

- Je ne pensais pas qu'un monde pareil pouvait exister, dit Atsuko en s'appuyant contre un comptoir de la cuisine.

- Et bien si ! Et je trouve ça merveilleux qu'on puisse offrir une seconde chance aux gens décédés quel que soit la manière d'ailleurs, répondit le noireau en faisant la vaisselle.

La jeune femme laisse quelques secondes de silence.

- Tu..., commence Atsuko, hésitante. Tu es mort comment toi... ?

Guilias baisse le regard vers l'assiette qu'il était en train de laver. Il soupire longuement, laissant un gros blanc juste derrière.

- Je n'aurais pas dû te demander, excuses moi, finit par dire Atsuko en se redressant.

- Effectivement, répond froidement Guilias en posant l'assiette trop violemment sur l'égouttoir, cette dernière se brise instantanément.

Guilias soupire de nouveau en nettoyant. La jeune femme quant à elle quitte rapidement la pièce, excessivement gênée par ce qu'il s'était passé, s'excusant une seconde fois. Elle monte en vitesse les escaliers pour s'enfermer dans sa chambre.

Une fois à l'intérieur, elle soupire et se laisse glisser le long de la porte. Elle s'en voulait. Pourquoi a-t-elle posée cette question ? Est-ce tabou ici ? Pourtant Aki ne s'était pas gêné pour demander à sa sœur et elle comment elles avaient atterri ici... Malgré tout, elle aurait dû sûrement tenir sa langue et ne pas être aussi curieuse...

- Peut-être qu'il n'a juste pas envie de se remémorer de mauvais souvenirs..., finit-elle par penser.

Atsuko se décide enfin à se lever pour aller rapidement dans la salle de bain. Enfin rapidement... Elle a besoin de se détendre. Ainsi elle se fait couler un bain chaud et y incorpore les produits qui lui avaient été mis à disposition. Guilias avait vraiment tout prévu. Elle enlève la fermeture de sa robe blanche et la laisse glisser à ses pieds. Une fois nue, elle se laisse glisser dans le bain chaud. Elle souffle, d'aisance. Rien de tel après une journée pareille.

Qu'allait être la journée de demain ?  

L'ÉlueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant