One Week - James « Bucky » Barnes

Jour 3

Chicago, 1947, 7h03

Bucky avait rendez-vous dans une petite heure avec l'agent Brandson, Amanda était déjà partie et il l'avait discrètement surveillé sortir de l'immeuble. L'envie de la suivre était grande, mais ses années de filature lui avaient appris qu'une cible était davantage facile à suivre si elle ne se sentait pas constamment épiée et il avait peur qu'à la longue, Amanda puisse se faire de fausses idées. En attendant son rendez-vous avec l'agent Brandson, Bucky en profita pour se replonger dans le dossier qui lui avait été confié. Il connaît sur le bout des doigts la partie concernant la jeune femme, mais ne s'était pas intéressé à l'autre, qui enveloppait le reste de la mission. Un frisson lui parcourut le dos. Il y avait des photos du meurtre, et tout un rapport de police et de médecin légiste qui reportaient les causes de la mort. Le corps a été découvert par des passants, dans un parc peu fréquenté de Chicago, tôt dans la matinée. D'après ce que disait le rapport du médecin, elle n'avait pas été tuée dans le parc, mais avait été déplacée. Le froid, par ailleurs, avait mis son corps dans un état tel qu'il lui avait été impossible de donner la date exacte de sa mort, ni même approximative. Elle portait des marques de défense, laissant présager qu'elle se serait débattue, de larges ecchymoses et hématomes couvraient principalement ses bras et son abdomen. Une fracture de la cote lui a perforé le poumon gauche, mais ce qui provoqua réellement sa mort fut la balle qui était logée dans sa tête.

Bucky reposa immédiatement le dossier, le cœur lourd, ramené brutalement à la réalité. Ses deux derniers jours, il les avait passés à flâner et mettre de côté le réel objectif qui lui avait été assigné. Lui qui avait été habitué au sang et à la mort, avait été complètement retourné par les photos et les mots qu'il avait vus et lus. Il lui était impossible d'imaginer qu'un telle chose puisse lui arriver alors qu'il y a quelques heures à peine, elle était accrochée à son bras, toute souriante, sirotant gaiment le thé que Bucky lui avait apporté. Il devait trouver qui était le responsable de son assassinat et vite.

Brandson frappa à la porte. Bucky devinait à la vitesse des coups, qu'il était plutôt pressé et qu'il ne voulait pas perdre son temps. Ou alors avait-il peur qu'Amanda le voie ici ? Un énième dossier sous le bras, il entra sans y avoir été invité et tira une chaise pour s'y installer, jetant les documents sur la table. Décidément, ce mec est vraiment désagréable, pensa Bucky.

-On a quelques pistes sur l'assassinat de la cible.
-Lesquelles ?
-Lisez, tout est écrit le dedans, répondit Brandson en pointant les documents du doigt.
-Y a pas à dire, vous savez faire votre boulot, pesta Bucky.

Les deux hommes s'échangèrent un regard noir tandis que Bucky feuilletait les dossiers.

-Je ne vois pas HYDRA, s'étonna Bucky.
-HYDRA ?
-Ne faites pas celui qui ne sait, pourquoi HYDRA ne figure pas sur la liste des dangers potentiels ?
-On pense qu'ils n'ont aucun intérêt à la tuer.
-Vous avez basé tout ça sur des spéculations ? s'énerva Bucky en secouant les documents.
-Nous n'avons pas joué aux devinettes, chaque hypothèse a été vérifiée.
-Tout ça c'est des conneries ! Je vous rappelle que vous voulez protéger une jeune femme qui possède un don hors norme, il va peut-être falloir veiller à revoir vos méthodes de recherches.

Brandson se leva, presque insulté et fit face à Bucky.

-Revenez me voir avec un torchon pareil et vous prenez mon poing dans la figure. Vous m'avez fait remonter le temps pour une mission, soyez plus sérieux. On parle d'une vie humaine.
-Je vous rappelle que vous n'êtes pas censé vous amourachez de cette femme.

Bucky fronça les sourcils.

-Mais qu'est-ce que vous insinuez ?
-Je n'insinue rien, je constate. Vous avez été envoyé pour cette mission, mais nous gardons tout de même un œil sur vous et sur Amanda.
-Vous ne m'avez donné aucune information, j'en ai rien à foutre de savoir quels sont les passe-temps et la couleur préférée d'Amanda ! Vous ne m'avez rien donné qui puisse me mettre sur la voie !
-Il vous reste quatre jours, statua Brandson d'un ton sec.