Recueil d'OS RPZ

[Lenny x Kenneth] #3

Lenny avait mal. Il allait mal. Personne ne savait vraiment pourquoi, mais Lenny souffrait. Il souffrait le soir avant d'aller se coucher, il souffrait le matin en se levant. Mais personne ne savait pourquoi.

Lenny ne savait même plus pourquoi il souffrait parce que ça faisait si longtemps qu'il avait le cœur serré. Il souffrait en silence, sans que personne ne sache réellement pourquoi son regard était triste, caché derrière ses éclats de rires et ses sourires.

Le soir où Raccoon est mort, il avait laissé tomber son masque. Il avait laissé cette dernière mort le briser. Matéo... Ce gosse qu'il avait vu grandir, à qu'il avait essayer de tout apprendre. Il n'avait pas su le protéger et chaque soir, chaque nuit où il arrivait à fermer les yeux, il revoyait cette scène, cette balle, son corps qui s'écroule. Il revoyait chaque détail, la tension après l'annonce, il entendait son cœur se briser encore une fois et il finissait par se réveiller, en sursaut.

Ces cauchemars, ils les cachaient. Ils les vivaient seul. Il souffrait en silence comme si c'était ce qu'il fallait faire. Il les gardait pour lui, n'en parlait à personne. Il marchait seul, malgré les bras qui lui étaient tendus.

Puis, il avait rencontrer cet homme. Il avait rencontrer ce journaliste, un peu peureux, un peu naïf, mais pleins de spontanéité. Lenny avait rencontrer Kenneth, pour de vrai, un jeudi soir, où Kenneth avait buter son boss. Entre les rires, le regard habituellement triste de Lenny avait changé. Il brillait d'espoirs, brûlait d'amusement. Il tombait amoureux et ça, Lenny le compris rapidement.

Son amour, il l'a d'abord rejeté. Il n'en voulait pas, il ne voulait pas tomber amoureux. Mais, plus il le voyait, ce journaliste, plus il tombait amoureux. Kenneth l'avait séduit par son sourire, son rire, sa spontanéité, sa naïveté, son courage dissimulé sous ses couches de peur.

Lenny avait fini par l'accepter et plus, il l'acceptait, plus sa vie semblait plus simple. Ses cauchemars où il voyait Raccoon mourir semblaient de plus en plus lointain. Son regard triste avait changé. Ses rires et ses sourires étaient réels. Et ce grâce à Kenneth.

Et Lenny s'en rendait enfin compter aujourd'hui, en regardant son petit-ami encore endormi contre lui. Un faible et doux sourire se dessinait sur son visage habituellement tendu dans un grimace deneutralité. Il déposa tendrement ses lèvres sur le front de son homme, murmurant un « Je t'aime, idiot... ».

Sur ces mots, un sourire naquit sur le visage de Kenneth. Même dans son sommeil, il entendait que Lenny et c'était agréable de l'entendre encore et encore lui dire « je t'aime ».