I.3.

1.6K 95 24
                                    

Oh the truth hurts

And lies worse

- Broken Strings

***

Le réveil de mon téléphone s'enclenche, me forçant à lâcher le livre que j'avais en main. Je soupire, déjà exténuée de la soirée qui m'attend et rêvant de la passer sous ma couette avec un chocolat et une série mais mes obligations professionnelles m'en empêchent. Je pose mon livre et me dirige vers la salle de bain. Un nouveau soupir s'échappe de ma bouche lorsque je jette un coup d'œil à mon reflet dans le miroir, il y a du boulot...

La première étape de ma transformation est bien évidemment une douche brulante qui a le don de me détendre, en sortant j'enfile des sous-vêtements et m'attaque à mon maquillage puis bientôt, à ma robe de soirée, noire, courte, en dentelle, à la fois élégante et sexy, parfaitement efficace. Après cinq minutes de bataille acharnée, je réussi enfin à fermer la fermeture de ma robe. C'est alors qu'on frappe à la porte, je débranche mon lisseur qui était en pleine préparation et le garde en main pour m'en servir comme arme au cas où avant de me diriger vers la porte pour y trouver, à ma grande surprise, Bucky. Il jette un coup d'œil à mon lisseur et je baisse le bras en comprenant que mon arme est inutile.

- Je te dérange ? Demande-t-il en remarquant ma tenue. Je repasserai plus tard.

- Non ! Je le contredis. Non t'en fais pas, j'ai un gala organisé par la fac pour récolter des fonds, on n'arrive jamais à l'heure à ce genre de soirées. Tu as besoin de quelque chose ?

- J'ai emménagé il n'y a pas longtemps et tu sembles avoir un intérêt pour les livres alors je voulais... Non, laisses tomber.

- Tu veux que je te prête quelques livres ? Je déduis. Viens, entre, je te fais une sélection rapide si tu veux. Tu as une idée de ce que tu voudrais ?

- Début XXème ?

- Alors... Je commence en regardant les étagères, prenant des livres au passage. Ulysse de James Joyce, 1922. Gatsby le magnifique de Fitzgerald bien sûr, 1925. 1984 de Orwell, 1949... Oh oui, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, c'est de 1960 mais il est génial !

Je fais volte-face pour me diriger vers ma chambre pour récupérer deux livres de plus et reviens vers le salon, découvrant au passage Bucky, observant avec attention l'endroit.

- Désolée, c'est un peu le bazar. Je dis avec une légère grimace. Tiens, ça te va ?

- Bazar n'est pas vraiment le mot que j'aurais employé. Dit-il avant de prendre les livres en main. C'est parfait, merci. Je te les rends au plus vite.

- Oh ne t'en fais pas pour ça, prends ton temps. Je dis en balayant sa remarque de la main. Je travaille sur les légendes locales en ce moment alors je n'en ai pas vraiment besoin.

- Merci. Répète-il.

J'ai l'impression qu'il ne me remercie pas que pour les livres, comme si le simple fait d'être considéré comme un être humain était déjà beaucoup. J'ignore tout de cet homme, mais le passé n'a apparemment pas été tendre avec lui...

- Si tu veux, quand tu auras terminé, tu pourrais venir boire un café, pour qu'on en parle ensemble. En fonction de ce que tu as aimé, je pourrais te conseiller autre chose, enfin, c'est seulement si tu en as envie, c'est toi qui choisis.

L'expression reconnaissante qu'il affiche me brise le cœur, j'ignore ce qu'il a vécu, ce qu'on lui a fait vivre, mais je devine facilement qu'on ne lui a pas laissé le choix depuis bien longtemps... Comment peut-on briser l'esprit d'un être humain de cette façon ?

I KNEW YOU WERE TROUBLE || Bucky BarnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant