Elle se balade tranquillement. Le jour commence à se lever. Elle profite de la fraîcheur du matin, du soleil naissant dans le brouillard. Son sac sur le dos, sa musique dans les oreilles et les mains dans les poches, elle marche sur les bords de Loire, admirant les couleurs et les ombres que lui montre ce paysage.
Elle décide de rentrer dans la ville encore endormie, passant au milieu des étales du marché de la place Saint Louis encore en cours de conception. Les rues sont encore désertes, elle ne croise que quelques chats ou passants aussi matinaux qu'elle. Dans la Rue du Commerce les magasins se préparent à l'accueil des clients alors que les cafés de la Rue Denis Papin les attendent.
Elle arrive face aux escaliers Denis Papin. La fresque qui les habille est nouvelle. Elle prend un temps pour l'observer et prendre quelques clichés. Elle gravit les marches et va faire un tour aux jardins de l'évêché, près de la cathédrale Saint Louis pour y observer ce fleuve silencieux de plus haut. Elle reprend sa route direction, une seconde fois, les escaliers. Là, elle s'assoit sur un banc, d'où elle contemple la rue Denis Papin ainsi que le pont Jacques Gabriel, le plus vieux de la ville.
Elle sort son carnet de dessin format A4 en orientation paysage et commence à dessiner le panorama qui s'est offert à elle quelques minutes auparavant. Ces gestes sont souples, fins, légers et d'une fluidité incroyable. On pourrait presque penser que son crayon flotte au-dessus de sa feuille. Son croquis fini, elle entame son ancrage, passant d'une pointe fine et précise, pour les petits détails, à une plus épaisse pour des traits plus grossiers. Cette étape terminée, elle se muni de son pinceau et de sa palette d'aquarelle. De l'eau et des pigments, la Loire naît, les arbres prennent vie, les oiseaux s'envole et les futreaux* amarrer au port flottent. Son œuvre terminée, elle l'observe attentivement puis elle la signe de son prénom : Taylor.
Soudain, son regard est attiré par quelque chose ou plutôt quelqu'un. Une jeune femme aux cheveux courts montant les escaliers. Habillée d'un pantalon verre à gros carreaux noire, d'un t-shirt blanc, d'une veste en jean et chaussé d'une paire de Doc, un sac besace en toile de la même couleur que son pantalon sur l'épaule gauche, cette jeune femme profite elle aussi de jour naissant pour prendre l'air.
Alors qu'elle regardait par terre, la jeune femme relève la tête et croise le regard de la jeune artiste qui elle ne l'avait pas quitté des yeux, trop subjugué par son charme. Leurs regards restent accrochés quelques secondes.
Taylor prend alors une page vierge de son carnet, en format portrait cette fois-ci, et s'empresse de faire l'esquisse du visage qui lui fait face, prenant conscience qu'elle ne le recroisera probablement jamais. Quand elle relève la tête, la jeune femme n'a pas bougé et l'observe toujours. Une nouvelle fois, leurs regards s'accrochent sans que ni l'une ni l'autre ne puisse le détourner.
La jeune femme adresse un léger sourire à l'artiste, sourire qu'elle lui rend tout en imprimant au plus profond de sa rétine les trait doux, fins et délicats de ce visage. La jeune femme reprend son assension et Taylor en profite pour la détaillé de haut en bas.
Un dernier regard, un dernier sourire et la jeune femme disparaît derrière Taylor qui incline légèrement sa tête sur la gauche pour la suivre du regard même pour quelque dixième de seconde supplémentaires.
Taylor reporte son attention sur son esquisse et la termine. Elle affiné ses traits de dessins, et dessine le corps vêtue accompagnant ce visage ainsi que la ville, dénuées de tout détail en arrière plan. Comme pour sa production précédente, elle repasse son croquis au feutre fin noir et rempli la silhouette et le visage de couleur identique à son modèle avec une lumière et une clarté magnifique et laisse les silhouettes des bâtiments dans des nuances de gris pâle pour créé un contraste des plus fort.
Votre dessin est magnifique mademoiselle. Entendit-elle par-dessus sa musique.
Taylor sourit au compliment et remercia la personne de qui il venait d'un signe de tête. Le temps qu'elle finisse sa seconde œuvre, la ville s'était réveillée et une heure s'était écoulée.
Comme elle en a l'habitude, elle regarde son dessin aquarellé et le signe. Avant de le ranger, elle reprit un crayon et décida de lui donner un titre : La fille de Blois.
☾︎𒊹︎︎︎☽︎
*Futreaux : bateaux à fond plat navigant sur la Loire

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ℍ𝕚𝕤𝕥𝕠𝕚𝕣𝕖 𝕕'𝕦𝕟 𝕤𝕠𝕚𝕣, 𝕕'𝕦𝕟𝕖 𝕟𝕦𝕚𝕥, 𝕕'𝕦𝕟𝕖 𝕚𝕟𝕤𝕠𝕞𝕟𝕚𝕖
NouvellesCes petites histoires germent dans mon esprit tard dans la nuit. Afin de trouver le sommeil et d'écourter mes insomnies, je les écris car mon esprit tordue sait pertinemment que je dormirai pas temps qu'elles ne seront pas concrétiser. Aucun début...