ℍ𝕚𝕤𝕥𝕠𝕚𝕣𝕖 𝕕'𝕦𝕟 𝕤𝕠𝕚𝕣, 𝕕'𝕦𝕟𝕖 𝕟𝕦𝕚𝕥, 𝕕'𝕦𝕟𝕖 𝕚𝕟𝕤𝕠𝕞𝕟𝕚𝕖

Je suis désolée...

C'est la rage au ventre que je quitte mon appartement, claquant la porte.

Je marche d'un pas frénétique dans la rue en serrant les point. Ma respiration ainsi que les battements de mon cœur sont rapides, à un tel point que mes vaisseaux sanguins ressortent sur ma peau et je peux presque voir mon sang courir à l'intérieur.

Mes écouteurs vissés dans mes oreilles, je tentes de me calmer au rythme du morceau qui passe. C'est sans franc succès.

Alors je me mets à courir, sans plus m'arrêter ni me retourner.

Je finis par arriver sur la côte, l'océan s'étendant à perte de vue.

Je coure alors au bord de l'eau, ne prenant pas la peine de m'écarter lorsqu'une vague arrive. Mes pieds ainsi que mes chevilles sont trempées et le reste de mon corps humide à cause des éclaboussures.

J'arrive rapidement sur le haut d'une falaise. Là, je retire mes écouteurs.

Je jette un coup d'œil circulaire autour de moi. Je suis seule.

Je me mets alors à hurler à plein poumons.

"Je suis désolée..."

Voilà ce qui était écrit sur le papier que j'ai trouvé en rentrant, à côté de son double de clés.

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Je ne comprends pas.

Que lui est-il passé par la tête ? Qu'ai-je fait ? Pourquoi n'en avons-nous pas discuté ?

Je serres mon point et une larme se met à couler sur ma joue.

Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez moi pour que je fasse fuir quiconque tenterait de m'approcher, pire... de m'aimer ?

Pour la première fois de ma vie, je pensais avoir trouvé un équilibre. Mais il a fallu que je me retrouve seule de nouveau.

Je suis fatiguée. Je ne sais plus comment faire. Je suis dans une impasse.

Je fais un pas vers le bord de la falaise, puis un second et encore un jusqu'à me retrouver la pointe de pieds dans le vide.

Je regarde en dessous moi. L'océan est calme, paisible et silencieux. Tout l'inverse de mon esprit qui ne sait plus quoi penser, qui s'agite dans tous les sens, ne manquant pas de faire du vacarme.

Soudain, je sens une main agripper mon poignet.

Sa main.

Je recule d'un pas et me retourne pour lui faire face.

Kelly ne fait pas ça s'il te plaît… prononce-t-elle.

Qu'est ce que cela peut bien te faire ? lui répondis-je.

Elle ne répond pas. Ses yeux s'embuent, laissant quelques larmes couler sur ses joues.

Qu'ai-je fait pour que toi aussi tu m'abandonne ? m'emporté-je.

Ses larmes redoublent d'intensité.

Avec toi je pensais que ce serait différent ! Que je réussirais enfin à être heureuse, à ne plus avoir peur ! Je me suis trompée. Encore une fois. crié-je.

Kelly je... Commence-t-elle.

Grâce à toi, je me sentais réellement aimé ! Je me sentais vivante ! J'étais véritablement en train de dire merde à des années de tourmantes ! la coupé-je.

J'ai fait une erreur... S'il te plaît... pardonne-moi... m'implore-t-elle.

Erreur ou non, ce qui est fait, est fait. Je n'ai plus la force de supporter tout cela. Dis-je.

Elle me tend la main.

Je la regarde avec un air triste et un fin sourire sur les lèvres.

Je recule d'un pas.

Kelly s'il te plaît...

Puis d'un second.

Je t'en prie... ne fais pas ça…

Avant de basculer dans le vide.

Je la vois tendre sa main un peu plus dans l'espoir de me retenir, en vain.

Elle crie mon nom.

Moi aussi je suis désolée… murmuré-je.

Je ferme les yeux, attendant l'instant fatidique où mon corps rencontrerait la surface de l'océan.

Je l'entends hurler une nouvelle fois puis plus rien.

Je me réveille en sursaut, suant à grosses gouttes. Je tourne la tête sur ma gauche et je la découvre paisiblement endormi, toujours à mes côtés.

Elle ne m'a pas abandonné.

Je passe une main fébrile sur mon visage.

Un cauchemar... ce n'était qu'un cauchemar…

Tout va bien ? Me demande-t-elle d'une voix endormie.

Pardon, j'ai fait un mauvais rêve... rendors toi... dis-je paisiblement.

Ok…

Je m'allonge de nouveau et elle se blottit contre moi.

Je t'aime Kelly... murmure-t-elle en déposant un baiser sur ma mâchoire.

Je t'aime aussi... ne me quitte pas... j'en mourrais... murmuré-je à mon tour.

Je n'en ai pas l'intention…

C'est sur ces paroles et dans les bras l'une de l'autre que nous retrouvons ceux de Morphée.

Elle est là, elle m'aime et elle ne m'abandonnera pas.