R̶o̶m̶é̶o̶ ̶e̶t̶ ̶J̶u̶l̶i̶e̶t̶t̶e̶ Five et Ava

9

Nous sommes maintenant en novembre, et onze mois se sont écoulés. Cela signifie que la Umbrella Academy part ce mois-ci. Avec Vanya, Allison, Luther, Diego, et Klaus, nous nous sommes beaucoup rapprochés, et je les considère maintenant comme mes frères et sœurs. Cependant, avec Five, c'est différent. Nous avons développé une connexion profonde, et il compte énormément pour moi.

Je suis dans ma chambre, en train de manger des chocolats, savourant la douceur qui apaise mes pensées tourmentées. Soudain, je sens une sensation étrange sur ma cuisse. Je lève le drap, pensant qu'une fourmi s'est glissée là, mais à ma grande surprise, c'est la main de Five. Il me caresse doucement la cuisse, et mon cœur s'emballe.

Ok, calme-toi, Ava. Il faut juste trouver un moyen de lui faire comprendre ce que je ressens.

Je prends une profonde inspiration et pose délicatement ma main sur la sienne. Five lève les yeux vers moi, ses magnifiques yeux bleus pleins de douceur et de curiosité. Je me tourne légèrement pour mieux le regarder, mon cœur battant à tout rompre.

- "Five... dis-je doucement, Tu sais que vous allez bientôt partir, n'est-ce pas ?

Il hoche la tête, son expression se faisant plus sérieuse.

- Oui, je le sais."

C'était un sujet tabou, quelque chose que je ne voulais pas approfondir. Je n'avais pas envie de plonger dans cette conversation et risquer de ternir ce moment. Alors, je me tus, poursuivant ce que je voulais vraiment lui dire.

- " Hum hum ! Dis-je pour me faire remarquer

- Quoi ?

- Ta main

- Ah oui merde

- Non non non non non, ça me dérange pas mais crois pas que j'aimais bien mais c'est vrai j'aimais bien mais-

- Tais-toi Ava. "

Je me tus immédiatement, ne voulant pas m'enfoncer davantage. La cloche sonna, annonçant que c'était l'heure du dîner.

Je me levai lentement, mes pensées encore embrouillées par ce que je venais de dire à Five. J'avais exposé une partie de moi-même que je n'avais jamais révélée à personne. Alors que nous descendions ensemble vers la salle à manger, une tension palpable s'installait entre nous, une tension faite de mots non dits et de sentiments nouvellement exprimés.

La salle à manger était animée, les discussions de la famille remplissant l'air. Luther et Diego débattaient sur l'entraînement du jour, Klaus racontait une de ses histoires extravagantes, et Vanya et Allison échangeaient des sourires complices. Cependant, malgré l'agitation, une part de moi restait fixée sur Five et sur le fait qu'il ne sera bientôt plus là.

Nous prîmes place à table, et le repas commença. Chaque bouchée me semblait fade, chaque rire un écho lointain. Je jetai des coups d'œil furtifs à Five, espérant capter son regard, cherchant un signe, un indice de ce qu'il ressentait à présent.

À un moment donné, je sentis un pied frôler le mien sous la table. Je levai les yeux et croisai le regard de Five. Peut-être que, malgré la distance qui allait nous séparer, nous pourrions trouver un moyen de rester connectés, je l'éspère.

Le dîner se poursuivit, et je me surpris à participer plus activement aux conversations, encouragée par ce simple échange silencieux avec Five. Nous étions tous rassemblés ici, une famille dysfonctionnelle mais unie, et je réalisai combien ces moments étaient précieux.

Après le dîner, chacun se dispersa pour vaquer à ses occupations. Je me dirigeai vers ma chambre, mes pensées toujours tournées vers Five. Quelques minutes plus tard, j'entendis frapper doucement à ma porte. C'était lui.

- " Je peux entrer ? demanda-t-il doucement.

- " Bien sûr ! répondis-je, lui ouvrant la porte.

Il entra et s'assit sur le bord de mon lit, son expression sérieuse. 

- Ava, je pars.

Je m'assis lentement à côté de lui, sentant le poids de ses paroles s'abattre sur moi comme une tonne de briques. Mon cœur battait la chamade, tandis que des pensées confuses tournoyaient dans ma tête. Je savais que ce jour arriverait, que Five retournerait un jour dans sa propre dimension, mais je ne m'attendais pas à ce que cela se produise maintenant, à quelques jours seulement de mon anniversaire.

- Comment ça, tu pars ? balbutiai-je enfin, mes mots sortant à peine de ma bouche, ma voix trahissant la confusion et la peine qui montaient en moi.

Il me regarda avec une expression empreinte de tristesse et de résolution, ses yeux bleus fixés sur les miens, comme s'il cherchait les mots parfaits pour m'expliquer cette décision.

- Je rentre chez moi, Ava. Dans ma vraie dimension. répondit-il doucement, sa voix calme contrastant avec la tempête d'émotions qui grondait en moi.

Le choc initial laissa place à un tourbillon d'émotions. La tristesse monta en moi, mêlée à un sentiment d'injustice et de perte imminente. Nous avions vécu tant de moments ensemble, partagé tant de secrets et de rires. Five était devenu plus qu'un ami ; il était devenu une partie essentielle de ma vie quotidienne, une personne sur laquelle je pouvais compter dans ce monde étrange et souvent difficile.

Le silence s'installa entre nous, lourd de tout ce que nous ne pouvions pas dire. Je voulais crier, pleurer, le supplier de rester, mais je savais que cela ne changerait rien. Five devait retourner à son propre chez-lui, à ses propres responsabilités et à son propre destin.

Je fermai les yeux un instant, essayant de contenir les larmes qui menaçaient de couler. Ce n'était pas juste. Ce n'était pas juste que notre temps ensemble soit si limité, que nos moments de bonheur et de complicité soient sur le point de devenir des souvenirs.

- Je ne veux pas que tu partes. murmurai-je enfin, ma voix tremblante de tristesse et d'incertitude. Pas maintenant.

Il baissa les yeux un instant, comme s'il cherchait lui aussi la force de continuer. Puis, doucement, il prit ma main dans la sienne, un geste de réconfort dans ce moment de détresse.

- Je sais... répondit-il simplement, sa voix douce résonnant dans la pièce. Mais je dois y aller. "

Chaque mot pesait lourd, chaque silence entre nous était chargé d'une émotion palpable. Je serrai sa main un peu plus fort, essayant de graver cette sensation dans ma mémoire, de retenir ce moment où nous étions encore ensemble.

Finalement, il s lève, l'air lourd de ce que nous ne disions pas. Il se dirigea vers la porte, je ne bouge pas du lit, ne voulant pas le voir partir.

Alors que la réalité de son départ devenait inévitable, je fermai les yeux une fois de plus, essayant de retenir chaque détail de cet instant.